En 2018, peu après mon intégration au Village, m'avisant subitement combien icelui m'était cher, et considérant d'autre part que mes jours étaient comptés (comme nous en avertit Moïse dans son Psaume 90, ainsi que l'Ecclesiaste dans le livre du même nom) je m'avisai d'écrire un Testament en vers, à la mode de Villon, selon les termes duquel je léguais tous mes biens pipesques à mes compagnons du Forum. Quatre ans sont passés depuis, et l'heure est venue d'un double constat: Primo, je ne suis toujours pas mort. Secundo, certains des mes légataires, jadis présents au Village, ont disparu des radars, tandis que d'autres, qui m'étaient inconnus à l'époque, ont fait leur joyeuse apparition, dont la présence m'est si sympathique qu'elle mérite bien quelques petits legs. Une mise à jour de mon Testament s'imposait décidément. Voici donc mon codicille:
Testament du Fumeur de pipe (saison 2)M’apercevant que la Camarde,
Semblait se désintéresser
De ma pipe et de ma bouffarde,
Je, Cantolys, franc du collier,
Tenant compte de mes années,
De mes amis, et de mes billes,
Ai résolu et décidé
De me payer un codicille.
Ainsi, à ce brave garçon
Surnommé Magritte, Popeye,
Je veux léguer tous mes flacons,
Bonbonnes, fiasques et bouteilles
Remplies du bon jus de la treille.
Que ferait-il de mes tabacs?
Au Boa Fumant, il s'en paye
Des tas, que je ne connais pas!
Item, ami Sesomiris,
Qui par tes suggestions plaisantes
Inspiras souvent Cantolys
(Qui s'exprime par la présente)
Et sa Muse un peu dilettante :
Pour toi, cette pipe en mais
Que jadis fuma la galante
Archipiades, née Thaïs.
Item, au bon Brase d'Anjou,
Notre grand pourvoyeur d'images,
Voici ma pipe en acajou,
Que je réserve aux hommes sages.
Quand tu illustreras les pages
De quelque écrivain du forum,
Préfère toujours son usage
A ta Morel ou ta Chacom.
Item au brave Marseillais
Répondant au nom de Stéphane,
Toujours premier à rigoler
Quand l'un de nous publie sa vanne,
Je lègue mon stock de havanes.
J'en ai des gros, des Cohibas,
Qui valent bien que l'on se damne...
On se damne pour moins que ça.
Item, à notre grand pipier,
Artiste et créateur, Natale,
Je ne veux point faire pitié
Avec mes pipes à dix balles.
Ma voie sera plus "radicale":
Je lui lègue tout mon harem.
Que du nom de chaque vestale
Il nomme une pipe, ibidem.
Item, Monsieur De Mesmaeker,
Pour notre solde de tout compte,
Je vous laisse un album de vers
Titré "A Beaumont le Vicomte"
En l'honneur de notre grand Ponte,
J'ai nommé François Rabelais,
Dont la langue n'avait point honte
De goûter aux sons décalés.
Item, au maître forgeron,
A notre coutelier La Chambre,
Je veux, pour suivre le dicton,
Faire don de mon viril membre.
Car qui sait ce dicton entendre
Sait que "la bite et le couteau"
Sont les deux outils qu'il faut prendre
Si l'on veut oeuvrer comme il faut.
Fait au temps de ladite date
Par l’écrivassier Cantolys,
Ayant vidé tout son picrate,
Et jusqu’à la lie son calice,
Qui fumera bientôt des lys
En guise d’ultime bouffarde
- Peut-être un épi de maïs ?
Je m’en remets à la Camarde.