Bon, je vais compléter ce qu'a écrit notre camarade... Et je vais aussi apporter parfois la contradiction
en fonction de ma propre subjectivité.
Je donnerai aussi les liens sur ce qu'a écrit
Erwin Van Hove en 2016 sur la fabrication
SEITA/Impérial Tobacco ainsi que le test
Pipes & Tabacs sur la chaine Youtube de notre cher camarade CEDLAP sur la dernière fabrication
Mac Baren... Souvent j'irai dans leur sens... Parfois je m'écarterai de telle ou telle appréciation car je n'aurai pas toujours les mêmes référents.
A l'occasion, je mettrai aussi le lien du fabricant
Mac Baren sur ce tabac.
Cette fois-ci je me limiterai principalement aux aspects visuels et à l'aspect olfactif à l'ouverture de la blague.
Auparavant il conviendra de tenir compte du contexte subjectif et de l'offre concrète de tabacs à pipe.
1) Contexte subjectif Comme vous pourrez le découvrir sur mon profil et ma présentation, j'ai fumé la pipe durant mon adolescence et jusqu'à mes études universitaires... Soit de 1971 à 1978. Le bureau de tabac de mon village français situé à la sortie de l'usine (3000 salariés à l'époque) distribuait le tabac de la SEITA, notamment les scaferlatis en papier gris
Caporal Rouge),
Vert (blond), or (
St Claude) et orange (
Bergerac, sincèrement tout juste bon à préparer une décoction anti-pucerons) qui n'avaient pas le temps de trop sécher... Et aussi en blague plastique du
Caporal Export, du
St Claude "grosse coupe", du
Clan et de l'
Amsterdamer.
D'après ce que j'ai compris, tous ces tabacs ont perdurés, au moins de nom... Le dernier repreneur en date étant
Mac Baren. Depuis tant de décennies, les recettes ont probablement été "adaptées"
Nouveau retraité, je décide de rompre mon abstinence... Et voilà qu'il me faut un tabac plutôt neutre pour culotter mes pipes... Il me faut du brun. Mais lequel ?
2) L'offre en région lyonnaise sudDans mon village : les 2 buralistes proposent chacun
2 tabacs à pipe.
Dans le centre commercial d'hypermarché voisin :
une petite dizaine de tabacs pour pipe, dont du
Caporal Export, du St Claude et du Supérieur.
Trop la flemme d'aller à Lyon exprès pour ça.
A l'occasion d'un déplacement à Vienne... C'est d'abord 3 Civettes quasi-pareil que dans mon village... Et puis, un petit miracle : 1 civette offre à la vente
une vingtaine de tabacs pour pipe... Il s'agit de l'enseigne
LE MARIGNY sise au 11 rue Ponsard à Vienne 38200.
Le patron me laisse reluquer... Difficile d'identifier chaque tabac avec la "déco réglementaire"... Je chausse mes lunettes et j'arrive à identifier comme bruns, de gauche à droite, le
Caporal Export, le St Claude, le Scaferlati
Bleu (
jamais fumé), le Rouge, le Semois BC (
jamais fumé).
Finalement
je jette mon dévolu sur le Bleu pour 4 raisons :
. d'abord il n'y a que dans cette civette que j'ai trouvé ce tabac
. ensuite, je n'ai jamais fumé ce tabac et il faut que je le teste
. encore, il y a des critiques pas trop mauvaises sur ce tabac (j'avais mes fiches
) ; j'y reviendrais
. enfin, j'ai éliminé le Semois BC pour ultérieurement faire venir de Belgique un Semois censé être plus authentique-qualitatif.
3) Aspects visuels : la blagueJe constate à quel point le "visuel réglementaire"
montre le ridicule achevé de notre législation puritaine... Qui considère tout citoyen majeur comme
un administré qui doit être protégé contre lui-même... Quoiqu'il en soit : nous voilà prévenus !
Il ne manque plus que les sycophantes et le grand Panopticon !
A la place de ces grands placards préventifs, en tant que simple consommateur,
j'aurais préféré avoir des infos aussi pertinentes comme la composition du mélange proposé, le % d'humidité et de nicotine, etc...
Juste une petite info sur le rabat au verso à gauche :
tabac à pipe, 94 % de tabac... 94% quand même, c'est rassurant !
Et puis à droite : poids net (je suppose au conditionnement)
40 grammes. D'mon temps, y m'semblait qu'les blagues étaient plus remplies
Ben oui, y'a une vraie blague en plastique et pas un conditionnement en papier où le tabac devient cassant à force d'être sec et où les arômes partent à la longue à tous vents...
J'ai bien apprécié le fait que l'ouverture de la blague soit légèrement scellée, ce qui garantit dans une certaine mesure une relative conservation de l'humidité et des arômes naturels du tabac.
4) Aspects visuels (surtout) du tabac Avant de déposer quelques brins de tabac sur une assiette, blague ouverte, je ne peux m'empêcher de le humer... Je verrai cela plus tard, tant il y a de choses à dire.
Je le tâte aussi, c'est pas sec-sec, c'est pas légèrement humide... Disons que, de mon point de vue,
c'est plutôt sec et au mieux très très légèrement humide.
Mais les rubans ne sont pas cassants... Ils ont gardé une certaine souplesse.
Juste un p'tit lien de ce qu'en dit Mac Baren :
Le Dark Fired Kentucky est contrebalancé par les tabacs de Virginie, naturellement clairs. La particularité de ce mélange réside dans l'ajout de tabac séché à l'air et fermenté. C'est un mélange typiquement français. Un mélange unique pour des heures de plaisir.https://mac-baren.com/product/scaferlati-
caporal-
bleu/
Puis une p'tite photo d'un échantillon que j'ai posé sur une assiette :
Concernant la coupe, celle-ci est "relativement" homogène... Il y a quelques petit brins de "bois" (cote) en long ou en coupe... En effet, ce n'est pas du
Supérieur écoté.
La largeur, selon les brins, allant d'un peu plus de 1 mm à un peu plus de 2 mm... Parfois plus... Avec des variations de largeur pour un même ruban. Bien qu'intuitivement au 1er abord,
j'aurais classé ce tabac en coupe moyenne... En parfait accord avec notre camarade
CEDLAP de
Pipes & Tabac.
Concernant la couleur, on a un brun comme noté par
Pipe & Tabacs... Mais de mon point de vue et pour l'échantillon que j'ai en main,
cette couleur de brun n'est pas homogène...
En effet, au début, dans un 1er temps, je crois distinguer 3 couleurs de brins :
. brun foncé
. brun moyen
. brun très clair, presque blond.
Mais, après une visualisation plus poussée, on peut déceler 2 nuances de brun moyen : un brun moyen plus foncé, et un brun moyen plus clair...
Mais au delà de ces 4 nuances décelées, il est probable que ce tabac soit la résultante d'un assemblage de beaucoup plus de provenances.
5) Aspect olfactif : ma subjectivité, mon tarin qui me sert de chromatographe en phase gazeuseA l'olfaction dès l'ouverture de la blague ensemble ou séparément, les 3 intervenants (dont l'initiateur de ce fil) ont évoqué des mots comme "foin", "écurie", "terre", "bois", "cuir"...
http://www.fumeursdepipe.net/artfontilsuntabac64.htm
https://www.youtube.com/watch?v=8EN7z8NKQuU
C'est bien possible...
Pourtant, bien qu'ayant été dans mon enfance et étant actuellement un
rurbain, imprégné des odeurs de foins coupés ou séchés, des étables et des écuries, des divers types d'ensilage, des fragrances caractéristiques des bois à chaque saison...
Je dois dire à mon grand regret que je ne me retrouve pas vraiment dans ces qualificatifs... Si j'étais contraint d'y trouver à toute force un rapprochement "agricole", ce tabac m'évoquerait quelque chose comme approchant
un certain type d'ensilage.
Ce tabac à l'ouverture m'évoque l'odeur du tabac... Tout simplement !
Bien que ce soit un tabac que je n'ai jamais fumé, il m'évoque comme la madeleine de PROUST : des
effluves fortement ancrées dans ma mémoire olfactive.
Je m'attendais à la forte odeur presque âcre du gris...
Alors que c'est un parfum d'une suavité presque féminine qui m'a accueilli cueilli... J'en suis resté sur le c... C'est le mot !
Immédiatement et
de façon évidente il m'a rappelé le BURRUS, ce tabac que je me procurais en Helvétie dans les années 70... Et que j'ai beaucoup apprécié.
Il me rappelle aussi à l'olfaction, dans une moindre mesure, le
Scaferlati Vert de l'époque
La couleur de ce tabac était plus claire : dans les roux et/ou les blonds... Probablement qu'il avait beaucoup de
Virginia... Mais j'avais appris à m'en méfier...
C'était un tabac séduisant à l'ouverture et au début du fumage...
Et qui vous matraquait au 1er virage sans crier gare !
C'est donc avec une certaine circonspection que je vais aborder le fumage de ce
Bleu... Car si la soude caustique est au 1er abord doucereuse... Elle vous bouffera les chairs sans que vous vous en aperceviez !
Oui, à l'olfaction il y a bien quelque chose de féminin dans ce tabac !
Voili-voilà... La suite au fumage pour
confirmer,
infirmer ou
nuancer ce que j'ai
senti ressenti.
.