Bon. Je poursuis la présentation de mes pipes, toujours dans l'ordre chronologique de leur acquisition. A la fin de la précédente partie j’étais à jour, mes pipes étaient en ligne et j'allais ralentir sur les achats.
J'ai pourtant continué à trouver des bouffardes qui me disaient "achète-moi, on sera si bien ensemble". Je vous les présente dans les lignes qui suivent. Un certain nombre provient d'ebay et se trouvait parfois dans des états demandant une intervention. Je me suis donc mis à me renseigner et à acquérir quelques fournitures. Au début c'est du sel et de l'alcool, un peu de grattage de foyer, ensuite on rénove un tuyau et on finit par expérimenter avec des teintures.
Les photos ont été prises fin août, en extérieur, en profitant de la luminosité de deux ou trois fins d’après-midi grises et douces. J’ai sélectionné et édité les photos en quelques jours et début septembre j’ai commencé à rédiger les petits textes qui les accompagnent. Entre septembre et octobre j’ai été pris le boulot, en novembre j’ai consacré le peu de temps dont je disposais pour d’autres activités. Décembre s’achève. Il est temps.
Peterson xl 90 : Ma première Pete, acquise auprès d'un membre du forum (son prénom commence par un A, il est musicien et c'est un gentleman). Mon premier P-lip aussi. Je suis un peu mitigé sur cette grande fierté de la maison Peterson. Ce type de lentille ne m'empêchera pas d'acheter une bouffarde, la suite le prouve, mais si j'ai le choix, je prendrai la lentille classique. Cela fait des mois que je n'ai pas eu la langue irritée par la fumée de ma bouffarde, en revanche je dois être prudent pour ne pas me retrouver avec le palais qui surchauffe avec un P-lip. Donc attention : foyer de bonne contenance + tuyau assez court + P-lip = je ne cherche pas à fumer les derniers petits brins de tabac qui sont au fond. J'y vais mollo. Ceci étant dit, j’aime beaucoup cette pipe. Je la trouve très classe avec sa bague en argent. Mon épouse lui trouve un gros cul. Je crois que c'est de la jalousie.
Stanwell billiard sablée : Elle est arrivée dans le même carton que la précédente. Je suis passé le matin au point relay chercher le colis, je l'ai caché dans mon sac jusqu'à mon bureau dont j’ai fermé la porte derrière moi, j'ai fiévreusement coupé le scotch et ouvert l’emballage. Que c'était beau ! J'ai immédiatement envoyé un message à Alex – vous aviez deviné - pour lui dire que ses (mes) pipes étaient sublimes. Rien de moins. Celle-ci, comme la Pete, est à la fois robuste, massive et élégante. Solide et distinguée. C'est une des bouffardes qui m'accompagne souvent lorsque l'on part au parc pour l'après-midi avec ma fille. Elle se fume longtemps et sans fatigue.
François Dal, série "Tradition". Voilà que peu de temps après, au cours d'un échange de messages avec un autre pilier du forum (son prénom commence par un S, sa collection de pipes fait pleurer ceux qui ne connaissent pas sa collection de tabacs et c'est un gentleman), il m'apprend qu'il envisage de se séparer de deux pipes, une François Dal, celle-ci, et une Bruno Nuttens, la suivante, pour un prix raisonnable... Vous auriez fait quoi à ma place ? Ben oui, moi aussi…
J'aime bien le look un peu décalé de cette bouffarde, le contraste entre sa ligne sobre et dépouillée et le tuyau jaune nacré. Le bois est beau, elle fume parfaitement. C'est une François Dal.
Je ne sais pas comment s'appelle cette forme pas très courante. Si quelqu'un peut m'éclairer, je me coucherai moins ignorant.
Bruno Nuttens, zulu sablée, série « Héritage » : Ma première Nuttens et mon premier tuyau en cumberland. Joie et fierté ! C'est une petite pipe légère que je peux emmener au boulot pour les pauses - à peine longues quand même les pauses si je bourre le foyer au taquet. Je lui trouve un côté nerveux presque un peu agressif avec sa finition noir mat, sa tête qui part bien vers l'avant et la façon dont le sablage semble se prolonger dans les veines du cumberland. Une pipe de caractère je trouve. Une zulu.
Charatan Belvedere Extra large : « En fait, Monsieur le juge, je suis avant tout une victime des circonstances. Une Charatan, dans un état très correct, à ce prix-là, je ne pouvais pas la laisser partir entre de mauvaises mains...Enfin, de mauvaises mains qui n'étaient pas les miennes, comprenez-moi... »
C'est avec cette bouffarde que j'ai commencé à chercher des infos sur la rénovation des tuyaux. Celui-ci était complétement beige d'oxydation. Je crois que d'après les marquages et le logo, on peut dater cette bouffarde d'avant 1980 et d'après 1960. Je n'irai pas plus loin et même à propos de cette fourchette je ne mettrais pas ma main à couper, c'est une belle prise de tête la datation des Charatan. En termes de forme, je pense qu'on peut dire que c'est une zulu aussi. Une zulu extra large qui fume une bonne heure. Une grand-mère zulu.
Peterson 317 sablée : En fait, depuis que j'habite sur ebay j'ai appris une chose : Il y a beaucoup de Peterson en vente. Souvent intéressantes et pas trop chères si l’on n’a pas peur de faire un peu de nettoyage. Celle-ci est une "standard system" un peu rustique. Très agréable. Je la fume à chaque fois que je fais un barbecue. Je l'allume juste avant d'enflammer le papier journal qui démarre les opérations et elle s'éteint toute seule juste quand les patates et les saucisses sont cuites. C’est simple, C'est bien.
Peterson écume : Je ne suis pas sûr du modèle de celle-ci, peut-être 314. C’est de l’écume africaine et la bague en argent permet de la dater : elle a été mise en vente en 1974. Cette finition se nomme « aboriginal » et a été abandonnée dans les années 80. Je l’ai acquise pour le prix d’une place de cinéma (ajoutez du pop-corn et un coca pour les frais de port). Elle avait besoin de moi : tuyau oxydé, foyer encrassé, vilaines taches sur la tête. C’est aussi une pipe « à système », une chambre est sensée permettre de refroidir la fumée et de laisser se déposer les impuretés. J’ai eu du mal à la trouver tellement elle était pleine de crasse solidifiée. Après un peu de boulot elle est à nouveau opérationnelle. Il reste les gnons autour du foyer mais ça, je n’y peux rien. Elle fume de temps en temps, sans problèmes.
Peterson 31 : Encore une pipe à système. La chambre se situe sous le foyer et réduit la taille de ce dernier. Le tuyau n’est pas d’origine et pourrait être mieux ajusté mais c’est une petite pipe tranquille qui fume bien et pas trop longtemps. J’avais pensé la garder pour des virginias mais finalement elle fume de l’anglais.
CAT square shanked billiard : Ça sonne mieux que « billiard à tige carrée ». Je l’ai acquise, comme les suivantes, dans un petit lot, sur un vide grenier pendant les vacances. Elle était teintée avec le genre de couleur indéfinissable qui est utilisée pour les paquets de clopes neutres. Je me suis senti libre de jouer du papier de verre. Il s’avère qu’en dessous le bois n’est pas bien beau et que la teinte dissimulait pléthore de défauts. Mais je l’aime bien, c’est la première que j’ai mise à nu. Je la fume régulièrement et en pipe tout terrain elle est très bien.
CAT billiard courbe : Même lot, même marque, même teinte moche au départ, la sœur de la précédente. Sur celle-ci le bois est bien plus beau. Je l’ai juste huilé après ponçage. Je me dis que je pourrais la reprendre avec de la teinture pour essayer d’améliorer son esthétique. En attendant elle fume souvent. Elle est très agréable.
Si quelqu’un a des infos sur cette marque ou sous-marque : CAT, je suis preneur. Je n’ai rien trouvé sur Internet (et la recherche « pipe CAT » donne des résultats épouvantables !)
Hamilton lovat : Apparemment Hamilton est une marque italienne et on ne trouve pas grand-chose à son sujet. J’aime bien cette petite lovat sans prétentions. Je l’ai simplement nettoyé pour faire apparaître la finition que je trouve fort jolie.
Ropp « splendid » : Ma première rénovation complète : tuyau, foyer, teinture et même suppression d’une petite brulure autour du foyer. Je suis content du résultat. Il y a un vrai plaisir à ramener une vieille bouffarde à la vie. Celle-ci venait de loin. Je l’avais choisi pour expérimenter car elle était dans un état tel que je ne pouvais pas faire pire. C’est cool.
Chap sablée : Un autre pipe que j’ai retapée. Un petit foyer que j’emmène souvent au boulot. Elle fume très très bien. Encore une de ces petites bouffardes sans prétentions qui se révèlent excellentes à l’usage. Je la trouve fort jolie
Ropp « pompei » : Et encore une rénovation. Celle-ci provient d’Emmaüs, elle a coutée 2 euros à mon épouse. Une petite bouffarde très légère. Le tuyau est très fin et la lentille est minuscule mais cela ne l’empêche pas de fumer parfaitement. J’ai beaucoup de sympathie pour les pipes Ropp. Une usine était installée à Baume-les-Dames, à 40km de chez moi et je sais qu’une association essaye de protéger les murs et les machines restantes.
Savinelli 315 KS – De Luxe: En voyant la photo, je me suis rendu compte que le tuyau de cette excellente pipe méritait un petit coup de nettoyage. C’est désormais chose faite même si je n’ai pas refait la photo. C’est devenu petit à petit une de mes bouffardes préférées. Elle fume splendidement bien et les mélanges anglais y révèlent toutes leurs saveurs. Et moi , je reluque souvent les Savinelli depuis quelques temps…