Le château de Montquintin est à quelques encablures de chez moi.
C'est en m'y promenant que j'ai songé à une chanson d'Agelo Branduardi :
le seigneur de Baux. Comme je le longeais souvent à moto, la suite s'est
imposée d'elle-même...enfin presque
La complainte des destriers de fer
Il est sur la vieille tour ronde, le Sire de Mont Quintin,
son humeur est sombre et il prend la pluie au visage.
Il voit venir au loin de bien monstrueux personnages
voilà que tremble son cœur quand ils sortent du lointain.
Il voit ses douves longées par d’étonnants chevaliers,
en groupe ils passent à folle allure devant les chaumes.
Noirs sont leurs hauberts et ils rient sous leurs heaumes
sans lances ni épées, ils montent de bruyants destriers.
Hurlent aux alentours leurs monstrueux chevaux de métal
qui dans un bruit de tonnerre défilent près de la lisière.
Entre ces chevaliers on ne voit point de luttes ni de mal
tout contre eux leurs compagnes sourient sous les visières.
Elles défilent devant son huis, ces diaboliques créatures,
leurs dames sont derrière, sur la selle de leurs palefrois de fer.
Nombreux et sans un regard ils dépassent ses vieux murs,
au loin déjà la folle vision s’enfuit mais lui se sent bien amer.
Sur la tour de son château le seigneur de Mont Quintin
prend la pluie au visage et frissonne sous son grand âge.
Il aimerait savoir le cours du destin, las il n’est point mage
pourtant ce qu’il croit deviner lui fait blêmir le teint.
Ton château beau seigneur n’est plus qu’un tas de pierres
que tu hantes sous la pluie quand passent des motards.
Vraiment pour craindre demain vieux paladin il est trop tard,
quittes donc tes ruines, il est temps de monter vers la Lumière.
Refrain
Il pleut beau sire, il pleut sur tes ruines
vois donc, la pluie d’été traverse ton fantôme
il pleut beau sire, il pleut sur tes ruines
vois donc, les goûtes ne mouillent plus tes paumes