Mes chers bouffardeux

Comme l'automne arrive, c'est le moment de vous dire que j’ai écrit une série de quintils tout le long de cet été. Le quintil est à l'origine une strophe et j'en ai fait un genre à part entière : une pièce de cinq vers. Aujourd’hui, je voudrais en recommander quelques uns à votre attention. Merci à vous.


Galilée

L’horizon mangé par la lumière
Et l’écharpe des dieux, dans un pleur,
Qui embrasse la nuit grandiose.
Jeu du Monde :
Personne ne se souviendra de toi.


Les dés sont jetés

Nous veillons dans la peur et tombons sans merci
Depuis que la chair n’est qu’un sac de paille
Et l’esprit, une torche instable.
Terribles sont les lois et trop nombreuses,
Dans la nuit sauvage de la matière.


Sagesse

Je prierai un Dieu qui exauce les souhaits
Sans exil ni tempête.
Je prierai pour des jours de parfaite lumière
Où les serpents s’envolent,
Entre toi et l’horizon.


Urbi et orbi

Qu’entre vos remparts, on communique des ordres,
Les choses s’égalent aux mortels et les pétrifient,
Ô cités d’illusion !
Au jour du printemps, près du nid des oiseaux,
Je suis allé m’asseoir dans la lumière du monde.


Les oracles sont fumiers

Ô Gaïa, toi qui fus jadis la très féconde,
Les mortels t’ont trempée dans une forte sueur
Et depuis tu souffres, énorme et sale !
Il y a un chaos de matière qui gronde
Plein de palais troués et d’enfants faméliques.

Intéressant ....

Maintenant, avec tous ces membres poètes (manque plus qu'un concours ), ce serait bien d'en savoir un peu plus sur le processus créatif.

Assis devant une feuille blanche, un écran ?
Balade inspiratrice et prise de note impromptue ?
Activité normale mais carnet de note au cas où ?

Par exemple, j'ai toujours un carnet à dessin sur moi  (même si je suis de plus en plus casanier ici à la campagne par rapport à ma vie précédente de citadin)

Allez Chauffe Marcel a écrit:

(manque plus qu'un concours )

Je ne pourrai y participer.

Je ne suis qu'un bricoleur, je ne puis donc m'aligner
face à de tels artisans que sont J_O_M et Jaufré Cantolys
Artisans que dis-je ? Des artistes, de beaux esprits fins et brillants.

Pour ma part je suis un besogneux des mots :
Par exemple la complainte du centaure descendu
de son cheval m'a demandé de longues réflexions !
Et franchement je ne suis pas sûr que ce soit amusant.

Et tronc
Et tronc
Plus de pattes à tronc !

Quant aux quintils je crie


Bouffardement vôtre
Ric

À Lecram :

Il y a d’abord, toujours avant d’écrire quoi que ce soit, un concept que je fouille et que j'élabore, souvent pendant des heures : ce peut être une idée, un sentiment, un paysage, une atmosphère. Une fois que le concept est suffisamment riche et profond à mon sens, j’écris le poème, un mot après l’autre, directement sur l’ordinateur. Mais il m’arrive aussi d’utiliser la feuille de papier.


À Ric de Gaume :

Je te remercie chaleureusement pour tous ces compliments (alors JOM ? Qu'est-ce que ça fait d'être un « bel esprit fin et brillant » ?) mais tu es loin de démériter, à mon goût. Et d’ailleurs, plus tu pratiqueras l’art de la poésie, plus tu t’amélioreras : fais-moi confiance !

Foi de gentilhomme! Ces quintils valent leur quintal d'or!
Pour ma part je retiendrai ceux-ci:

Au jour du printemps, près du nid des oiseaux,
Je suis allé m’asseoir dans la lumière du monde.

merci bien les poètes

Merci, maître poète, mon cher Jaufré !