MERCI à
Druide pour ce papier sur ce
Chacom n°5...
Cela m'a décidé à en acheter CEDLAP a aussi comme projet de le tester ultérieurement sur sa chaîne
Pipes et Tabacs / Youtube. Perso, j'attendrai ce test avec impatience.
Maintenant, place à mes évaluations... Comme toujours avec une
grande part de subjectivité... C'est juste une direction... Donc à chacun de s'en faire sa propre opinion.
Le contexte personnel
Suite à mon inscription-présentation sur ce forum ,
Lecram Effuahc Zella m'avait préconisé ceci :
"P
S : pour retrouver les plaisirs empyreumatiques du lapsang souchong, les latakiés me semblent tout indiqués. Sans vouloir décrier les tabacs Chacom, il n'y a pas à hésiter à se laisser tenter par les plus anciens Skiff ou Squadron Leader, 2 tabacs latakiés de chez Samuel Gawith, dispos en France." Il faut dire qu'à l'époque
Chacom ne présentait que le
n°1 en latakié.
Donc, sur ce conseil, j'ai passé commande auprès de mon beau-frère qui réside en Wallonie pour me procurer le fameux
Squadron Leader... Ainsi que d'autre tabacs... Achetés soit... Mais non encore rendus chez moi.
Dans l'attente, j'ai aussi testé le
Royalty offert à la vente dans une civette d'un centre commercial à proximité immédiate de mon domicile... Je publierai son banc d'essai ultérieurement... Disons que si je l'ai trouvé très plaisant... Le latakia en était plutôt assez discret.
"Et que donc", à l'occasion d'une expo à
Lyon il y a 2 semaines (j'évite de me rendre à
Lyon le plus souvent possible) je me suis arrêté au
Maryland... J'aurais pu passer aussi au
Cigarestore à 2 pas, mais j'étais minuté. La dame m'accueille et me montre un choix assez important de pipes... Et mes yeux tombent sur les nouveaux
n°5 & 6 de
Chacom... Va pour une boîte de
n°5.
La communication de ChacomVoici un extrait de cette page :
https://www.pipechacom.com/actualites.htm"À contre-courant des autres acteurs du marché, CHAPUIS-COMOY & Cie relance et commercialise, depuis septembre 2018, une gamme de quatre tabacs à pipe CHACOM en partenariat avec le fabricant allemand Kohlhase&Kopp. Une initiative appréciée et soutenue par la communauté des fumeurs de pipes de l’hexagone. Forte de ce constat, la gamme s’enrichit aujourd’hui de 2 nouvelles références :
· Le CHACOM N°5 : Broken Flake de caractère mariant du Dark Virginia, une généreuse portion de Latakia, ainsi que du Black Cavendish et du Périque.
(.....................................)
Le fabricant centenaire de pipes en bruyère poursuit ainsi son objectif : offrir une expérience complète et qualitative aux fumeurs de pipe qu’ils soient novices, fumeurs de pipe expérimentés, occasionnels ou réguliers."
NDLR : surligné en gras par moi-même.
Le conditionnement C'est une boîte circulaire classique en métal contenant 50 grammes de tabac...
Au revers, donc sous la boîte, le
code barre commençant par 4 nous confirme que ce tabac a bien été conditionné en Germanie... Normal, c'est
Kohlhase & Kopp qui en est l'assembleur.
Quant aux "
plus de 70 substances cancérigènes" contenues dans la boîte, nous le savions déjà
A l'avers, une jolie sérigraphie bleutée nous accueille... Le coq, les 3 couleurs nationales... Ça fleure bon la
Gaule France... On ne peut pas se tromper : c'est bien le
n°5.
Si "
fumer tue", les statistiques nous montrent aussi (mal)heureusement que : "conduire tue", "escalader tue", "chasser tue", "naviguer tue", "voler dans les airs tue", "manger et boire tue", "se faire soigner tue", etc... Pour sûr, les héritiers putatifs ne souhaitent pas attendre trop longtemps... Quoique dans le cas du tabac, cela peut prendre de beaucoup trop longues décennies...
"Mourir pour du tabac, d'accord ! Mais de mort len-en-en-en-teuh"
.
Sur la tranche, encore ces inénarrables messages :
Cependant, j'ai beau chercher de partout sur le conditionnement,
il n'y a rien d'indiqué concernant le pourcentage réel de tabac pur.
L'odeur à l'ouverture Cette boîte a été fermée
sous vide... Il est expédient d'en faciliter l'ouverture en perçant le couvercle avec une punaise, ou tout objet pointu... Générant un trou d'air... Que l'on bouchera par la suite avec une gommette.
La fraise déployée, le carton ôté et le pif dans la boîte, c'est un
mélange de fragrances qui me viennent à l'esprit... Oui, à l'
esprit (
spirit)...
C'est
alcooleux... Voire
liquoreux... C'est comme de la
prune fermentée... Y'a comme du
tonneau (boisé ?) qui a contenu un
vin vieilli : Maury,
Floc de Gascogne rouge, Malaga, Madère moelleux.
Y'a aussi un discret côté
brûlé-caramélisé plutôt que fumé... Un peu comme le pruneau d'un far breton qui a été trop cuit, voire cramé. Enfin, mise à part une
légère humidité, je perçois comme une très
discrète pointe vinaigrée... Comme du vinaigre de vin vieux ou similaire.
Pour du latakié on n'est pas dans le registre du lapsang souchang franc et massif... Pour du latakié ça tend vers une
sorte d'aro... L'heureuse faute (
felix culpa) en est-elle à la
liqueur d'expédition (
top casing) ? Ou au perique ? Ou encore au cavendish ? Bizarre, bizarre... Et pourtant très intéressant.
En tout cas, ce tabac a l'ouverture fait montre de
beaucoup de profondeur... Profondeur est bien le mot : ce tabac ne fait pas dans l'extraversion superficielle , mais plutôt dans la force tranquille...
La palette de fragrances est cohérente et riche... Et perso, je la trouve
très gourmande.
Je m'imagine être dans une auberge du sud-ouest et bourrer ma pipe après un repas arrosé de vin vieux, qui a encore gardé un peu de sa puissance, et terminé par un pruneau à l'Armagnac.
Est-ce que ces promesses seront tenues au fumage ?
Attention !
Quand ce tabac m'évoque la prune ou le pruneau, il ne s'agit pas du fruit brut, direct ou séché...
Il s'agit plutôt de l'évocation du fruit fermenté et/ou brûlé-caramélisé.
Le visuel à l'ouverture (et touché aussi)
C'est bien du
broken flake.
La coupe est plutôt
hâchée grossière, avec la présence de petites miettes... Le tout baignant dans une humidité optimale. Perso,
mes doigts apprécient de toucher cette grosse coupe qu'assurément le fourneau XXL de ma pipe absorbera goulûment.
La couleur générale est une variation autour du brun très foncé (black brown)... Avec aussi un peu de brun très clair.
Le bourrage Il se fait dans une de mes monstresses, une CHACOM 1201 :
https://www.alanoblebouffarde.com/t11298-youpi-mes-monstresses-sont-arrivees-revue-de-2-chacom-1201-destinees-a-l-export?highlight=monstresses Elle est équipée d'un filtre de 9 mm à charbon STANWELL... J'ai ouvert la tige à 4 mm. J'ai aussi préalablement enlevé le pré-culottage export au carbone, tout à fait acceptable, pour le remplacer par un pré-culottage perso au graphite.
L'une est réservé aux aros, l'autre aux latakiés. Quant au
Saint Claude, je le fume indifféremment dans l'une ou l'autre pipe, pur ou en mélange.
J'ajoute le tabac pincée par pincée jusqu'en haut du fourneau sans bourrage intermédiaire en le laissant foisonner librement... Puis je bourre le tout... Pour arriver spontanément jusqu'à env la moitié de la hauteur du fourneau...
Soit env 2,5 grammes de tabac.
Je teste le tirage : OK
L'allumage Je m'installe
dehors sur un banc public... Température 6°C... Vent 0 à 5 km/h... Ciel mi-couvert / mi-dégagé.
Pipe renversée sur la flamme de
mon briquet Zippo tempête à essence F : OK... Grosse fumée bien épaisse au démarrage... Et c'est parti pour env
1 heure et 45 minutes de pétunage... 1 rallumage vers la fin.
L'évaluation au fumageDisons qu'à condition de ne pas tirer comme un âne sur le tuyau,
ce tabac est relativement rond et doux... Un peu comme le Saint Claude :
https://www.alanoblebouffarde.com/t898p225-le-saint-claude-comme-si-vous-y-etiez?highlight=saint+claude Attention ! Si on tire trop sur le tuyau : ça chauffe un peu fort... Comme un aro ? Rien de grave : on attend un peu, ça tient bien la braise !
Au premier tiers du temps de fumage, perso je goûte cet aspect très légèrement alcoolo-liquoreux de vin vieilli en fût et cette discrète prune fermentée. C'est très agréable.
A la moitié du temps de fumage, je ressens probablement les effets discrets de la nicotine... Discrets, parce que je fume dehors... Il y a une montée en puissance générale, lente et souterraine de ce tabac.
A partir de là aussi, en fonction des brins, on distingue mieux les phases où l'on goûte de façon plus marquée le
pruneau brûlé-caramélisé.
La fin du bol n'est pas désagréable non plus.
En résumé Les promesses à l'ouverture de la boîte sont tenues au fumage. Comme subodoré plus haut,
le latakia de ce tabac joue plus sur le registre un poil brûlé-caramélisé que sur le fumé balsamique et/ou résineux.
Oui, c'est une sorte de
latakié-aro...
Ma non troppo pour le côté aro.
Perso, je prends ce tabac pour ce qu'il est et pas pour ce qu'il devrait être...
En fait, je l'adore.
Après le fumage, l'odeur du fourneau froid est agréable pour moi. Ce tabac ne semble pas marquer outre mesure la pipe.
Pour qui ? Comment ? Probablement pour tous, comme clairement revendiqué par Chacom...
Out of the box, il est facile à bourrer, à allumer et il tient remarquablement la braise... Il n'a pas le caractère d'un chien enragé... En revanche son assez puissant fond de caractère s'affirme tranquillement.
Cependant,
celui qui voudra en tirer la quintessence devra le pétuner tranquillement en position assise, sans rien faire d'autre que de méditer ou de contempler... Il
LE mérite...
Il SE mérite.
A mon avis c'est un
tabac d'hiver ou de fin d'automne... En tout cas pour
temps frais à très très frais. Pourquoi pas en bord de mer ? Ou bien sur une
Sonnenterrasse à la montagne ?
En
marche méditative, je le préconise en mélange avec un autre tabac.
Perso, j'ai testé avec plaisir les mélanges 50/50 (au bourrage pincée par pincée de chaque) avec :
. du
Royalty, plaisant mais trop "consensuel" à juste titre, pour donner un peu plus de caractère à ce dernier ;
bien pour se balader en ville . du
Saint Claude, pour aromatiser ce dernier ;
bien pour se balader à la campagne en saison fraîche.
Peut-être que le mélange avec son frère le
n°1 pourrait-il donner satisfaction ?
.