L’or n’est point l’ultime richesse :
La fable qui suit le professe.

En des siècles obscurantistes
Vivait un étrange alchimiste.
Transmuter le tabac en or :
C’était le but de ses efforts
Dans son creuset, point d’antimoine ;
Dans sa cornue, point d’herbe aux moines,
Ni poudre de nitre ou d’alun -
Mais du vulgaire tabac brun.
C’est dans le fourneau de sa pipe
Qu’il élaborait le principe
Qui muerait son tabac en or :
La pipe était son athanor.
Il faisait monter ses volutes
En priant le grand Belzébuth,
Et chauffait l’oeuf philosophique
Avec des braises de Périque.

Un matin, au fond du culot,
En lieu et place de perlot,
Il trouva un lingot d’or fin !
C’était la chrysopée, enfin !
Que fit-il de cette richesse ?
Il en usa avec sagesse :
Comme l’or ne se fume pas...
Il le convertit en tabac.

Jaufré Cantolys

Par ces temps troublés merci pour ce petit moment d'humanisme qui nous renvoie à une saine 

réalité

C'est un conte philosophique en vers...
Merci à toi !

Si l'or dure, le monde finira un jour à la poubelle 

Jaufré Cantolys a écrit:

L’or n’est point l’ultime richesse :
La fable qui suit le professe.

En des siècles obscurantistes
Vivait un étrange alchimiste.
Transmuter le tabac en or :
C’était le but de ses efforts
Dans son creuset, point d’antimoine ;
Dans sa cornue, point d’herbe aux moines,
Ni poudre de nitre ou d’alun -
Mais du vulgaire tabac brun.
C’est dans le fourneau de sa pipe
Qu’il élaborait le principe
Qui muerait son tabac en or :
La pipe était son athanor.
Il faisait monter ses volutes
En priant le grand Belzébuth,
Et chauffait l’oeuf philosophique
Avec des braises de Périque.

Un matin, au fond du culot,
En lieu et place de perlot,
Il trouva un lingot d’or fin !
C’était la chrysopée, enfin !
Que fit-il de cette richesse ?
Il en usa avec sagesse :
Comme l’or ne se fume pas...
Il le convertit en tabac.

Jaufré Cantolys

Merci Jaufré

Très réussi et agréable à lire.
Petit clin d'œil à Casimir Périer, qui c'est voulu l'alchimiste de la réconciliation entre le pouvoir et la liberté.
Il est mort en lors de l'épidémie….   de choléra de 1832

Le poème est superbe. Mais que de temps perdu pour avoir du tabac dont les Dieux furieux risquaient de le priver en abrégeant sa vie pour avoir découvert ce fabuleux secret. Mais le poète a eu pitié de l'insensé et obtenu des Dieux de lui laisser la vie…..et du tabac à fumer.
Jaufré ta bonté te perdra!