- Weston a écrit:
- Drakharins_ a écrit:
- Je reviens d'entre les morts grâce a l'Incantation d'un certain Pierrot...
Il a des pouvoirs incroyables notre Pierrot
Et un deuxième ressuscité, et de deux ! C'est de saison il faut croire.
Je suis tombé par un des plus grand des hasards sur le tout premier message du post et j'allais poster une longue réponse après n'avoir rien dit pendant des années ... et je me suis dit "oh demain", "oh demain", puis j'ai oublié, puis ...
Avant de vous répondre sur la pipe électronique, je vais vous donner les raisons de ma longue absence.
Au tout départ, je n'étais pas fumeur de cigarettes.
Enfant, ado et jeune adulte, je détestais cela. J'étais le pénible de service qui emmerdait les fumeurs qui avaient le chic de roussir un peu trop près de mon nez délicat.
Un peu plus tard, j'avais bien tiré sur quelques cigarettes, lors des crises de drama, avec un réel dégout !
Puis la vie d'adulte, le premier boulot qui commence et au bout de quelques semaines déjà dans une nouvelle ville, un nouveau pays ... le Spleen de Paris ...
Je crois que j'ai commencé à vapoter lors d'un long séjour dans un hôpital parisien de la psyché, des neurones et du spleen.
Une manière que je jugeais "moins malsaine" de m'administrer de la nicotine, en plus de la caféine, pour aider mon esprit à rester un peu éveillé alors que les chimies m'assommaient et m'assomment encore aujourd'hui parfois.
Les eliquides ne m'ont jamais plus. Les gouts tabacs ne me rappellent même pas le gout d'une cigarette, et que dire des goûts citrons, menthe, bonbon, savonnette, ...
Etrangement, seuls me plaisaient des arômes de cannelle qui ont bien vite été retirés du marché car fortement nocifs pour les voies respiratoires.
Je me souviens avoir souvent demandé des liquides de type "fleurs" ou "épices" au grand étonnement du vapostore.
Je n'ai obtenu au mieux (au moins pire) que des "tabacs" blonds à la légère touche de miel que je vapote encore à l'occasion.
Je suis aussi rapidement passé par un vaporisateur (un tube-cigarette chauffant à température controlée) dans lequel j'ai essayé de vaporiser des feuilles de lavande, de menthe, de mauve, de sauge ... il y avait de l'idée mais ce n'était pas convainquant et le parfum s'envolait à la première ou deuxième bouffée.
Il y a quelques années, je suis venu à la pipe pour tout un tas de raisons que je dois avoir exprimées ici dans mon post de présentation.
Je ne peux pas nier que le côté ancien, vintage, traditionnel eut été un moteur.
J'écoute des vinyles depuis gamin, je photographie argentique depuis gamin ... et j'ai continué à le faire pendant toute la période où l'on me trouvait ringard jusqu'à ce qu'on me traite de hipster branché qui n'y connait rien ... ah, je ris ... Après, oui, je me vois bien en une sorte d'Oscard Wile paumé et décrépi perdu en l'an 2000, un Baudelaire mal fichu ... le talent en moins ...
Pour la pipe en particulier, j'ai moins de souvenirs de grands parents, Simenon ou autres, mais le grand déclic fut comme pour beaucoup Gandalf ... et l'odeur des tabacs à pipe que je sentais par ci par là et me plaisaient et me rappelaient les tabacs de la semois de mon grand père et parfois un peu ses cigares.
Et ci là dedans je pouvais enfin fumer des trucs qui sentent bon le cuir et les fleurs ?
Eh oui les mecs (et les filles), moi j'veux fumer des fleurs! Bizarre jusqu'au bout des ongles !
C'est cela qui m'a mené à la Pipe du Nord il y a quelques années, choisir ma première bouffarde.
Une petite courbée.
En essayant de la culotter, j'ai tenté différents tabacs ... et je n'ai pas aimé. Mais alors pas du tout.
Navré de vous décevoir.
J'ai commencé par du Kentucky Bird que l'on me recommandait vu mes goûts.
Le lendemain, je n'avais plus pour langue qu'un lambeau de chair brulée et très douloureux.
J'ai persévéré, avec une sorte de tabac à la vanille en blague jaune, connu mais dont je ne me souviens plus du nom. J'avais l'impression de bouffer un cendrier !
J'ai essayé du Early Morning Pipe, et ça, ça m'a plu ...
Par la suite, après qu'une collègue m'ait fait rencontrer un autre collègue qui n'est autre que Nicolas Stoufflet, je me suis rendu à une sorte de soirée privée de la pipe du nord.
Moi qui pensais me rendre à une soirée de gentleman, trouver quiétude, calme et volupté ... j'y ai mal choisi mes interlocuteurs et j'ai fait mine de me prendre au jeu et de participer à leurs conversations (trop) salaces et (très) idiotes. Que cela reste ici, je vous en conjure , je n'en veux à personne d'autre que moi même de m'être fait un film et de ne pas oser parfois marquer mes limites.
J'y avais alors gouté avec plaisir à quelques tabacs de Noël. Ah oui, ça c'est cool, Noël, les épices, la cannelle ...
Mais je n'avais plus la patience d'apprivoiser, le tabac amer ou mes désillusions.
Et j'ai continué à vapoter à l'occasion.
En perfectionnant mes techniques de vape avec, pour les connaisseurs, un très chouette système de box en reconstructible résistance wotofo remplissage bottom feeder ... ceux qui s'y connaissent reconnaitront qu'on est sur du beau matos ...
Mais bon, toujours ces satanés liquides improbables et peu satisfaisants à mon palais. J'en ai des dizaines et des dizaines de fioles chez moi et de gout véritable pour aucun ...
En non, en vapostore on ne fume toujours pas de jasmin et de bergamotte, d'oliban ou même d'un tabac qui sent bon.
Quoi ? Cet eliquide tabac fabuleux ? ... Pour moi cela a une odeur de vieux torchon !
Fin de l'année 2019, j'ai multiplié les soucis de santé, principalement respiratoires.
Ce qui devait arriver arriva, peu avant le confinement, je me la suis chopée cette saleté de COVID, cette faucheuse couronnée.
Corona avant des saloperies de bactéries, corona après en opportuniste, je sais pas mais ma gorge et ma trachée ont bien souffert. Antibiotiques, puffs de corticoïdes à respirer.
Je vais désormais beaucoup mieux.
Et je le dois beaucoup au fait de faire partie de ces salauds qui ont quitté, pardon, FUI Paris avant le confinement.
Seul dans ma chambrette, malade, plusieurs semaines à Paris, j'y serais resté.
Condamnez cela ou pas, je m'en fiche et je sais que ce n'est pas la décision la plus "socialement admise" mais c'est celle qui m'a sauvée. Je suis ici aux petits soins intensifs en Belgique, auprès de mon copain m'ayant sauvé dans les ardennes Belges.
Et en allant mieux, en reprenant légèrement et sans soucis la cigarette électronique, allez savoir pourquoi, j'avais envie d'une jolie pipe.
Mon copain a fait ce qu'il pouvait pour moi (...) mais je me suis retrouvé sur le net à chercher des pipes électroniques, et pour le coup, je ne parle pas de sites de rencontre.
La plupart sont ultra cheap et ultra hideuses à mon goût.
J'ai fini par tomber sur un modèle français "Gandalf" qui semble très bien conçu et très à mon gout ... mais fort cher et fort rudimentaire niveau matériel même si cela semble assemblé avec grand soin.
Ce n'est ni plus ni moins qu'un système basique de cigarette électronique. Très rudimentaire : une petite batterie dans le foyer de la pipe, surmonté par un interrupteur qui fait contact. entre le corps et le tuyau, un clearomiseur qui diffuse la vapeur dans un tuyau ... en dehors de la forme, ce n'est qu'une cigarette électronique assez banale. Avec donc son cortège de munitions au gouts chimiques approximatifs.
Et j'ai finalement et simplement eu envie de gouter de nouveau à ma bouffarde.
Oui, mais je n'ai pas pris tout cela avec moi ...
Qu'à cela ne tienne.
Marie-Aurélie Favre de la pipe du nord m'a été d'une aide et d'une disponibilité précieuse en m'envoyant une Churchwarden Chacom en bruyère de teinte naturelle, des longues chenillettes et un tasse braise tout simple, comme je les préfère.
Cette dame est d'une gentillesse rare et d'un calme et d'une patience qui m'impressionnent.
Mon âme aigrie n'a pas pour principe de jeter des fleurs, ou alors seulement avec le pot, mais je n'ai sans exagérer rencontré commerçant.e aussi adorable.
J'ai reçu ce colis aujourd'hui. Oui oui, il y a quelques heures ! L'attente fut un peu longue mais ce n'est rien comparé au bonheur d'avoir reçu cet objet magnifique dans un très très ben écrin de cuir qui s'aplatit après l'avoir ouvert. Ma-gni-faïque ma chéwie !!!
J'ai tout ce qu'il faut techniquement... il me reste maintenant à savoir "quelles fleurs" je vais bien pouvoir fumer.
Comme ça j'ai bien envie de réessayer le Kentucky bird mais je n'en garde pas un bon souvenir en bouche.
Un early morning pipe ? Oui mais quelque chose m'y gêne sans que je puisse déterminer quoi ...
Bref, je ne suis pas pressé, juste envie de prendre mon temps, de choisir avec soin, de gouter, de profiter.
Les nuages électriques ? Oui, en journée, comme ça, dans un usage presque médical. Comme un café soluble avalé vite fait.
Mais le soir, sur la terrasse ... face au jardin ardennais où coule une rivière, où chantent les oiseaux le soir, où se battent les quelques gras-bidous de chats, où vagabondent les gros bourdons débonnaires ... je ne veux que ma belle bouffarde de bois chaud ... me reste juste à savoir quel encens j'y mettrai lors de cette cérémonie en hommage au beau ... avec votre aide peut-être ?