Hello

Je m'aperçois que ce tabac n'a encore jamais l'objet d'un fil de discussion qui lui soit consacré. Je l'ouvre donc, à charge pour le tôlier de fusionner le cas échéant.

Pris d'une crise de flemmingite aiguë cet aprem'  (j'ai des trucs importants à faire mais aucun n'est urgent  ) je m'ouvre une nouvelle boîte de ce mélange classique.



La première surprise est la couleur étonnamment claire pour ce mélange de Virginia, Latakia, Orient,  Kentucky et Périque.

La seconde est l'odeur toujours surprenante dudit périque, une odeur de fermentation un peu genre pomme pourrie pas spécialement agréable, mais ce tabac donne un tel arôme aux mélanges.... De plus, ce côté bizarre ne se retrouve absolument pas au fumage.

Autre caractéristique, le latakia, pourtant en proportion importante, n'est nullement dominant lors de l'ouverture de la boîte.

Je suis toujours un peu surpris de trouver ce tabac plutôt sec alors que la boîte était bien sous vide, mais l'avantage est de pouvoir le fumer immédiatement sans plus de préparation. L'allumage et la combustion se déroulent sans problème (je suis du genre à rallumer ma bouffarde cinquante fois)... 

En bouche, le goût est équilibré, là non plus le latakia ne prédomine pas. C'est complexe, boisé, légèrement sucré, ce que certains lui reprochent (pas moi). A mon avis, c'est du à la présence du Kentuky, qui est peut être également en partie responsable de la fumée abondante. Bref, pour moi c'est un oriental réussi (plutôt qu'un anglais), et ce  qui ne gâte rien, il est plutôt moins cher que la moyenne des tabacs de ce type. Il y a mieux dans le genre, mais ce Bill Bailey's est très fréquentable.

Pour conclure, ma collaboratrice Tricottine, qui est non fumeuse, est restée assise à côté de moi pendant tout le fumage alors que d'habitude elle change de pièce dès que je me permets de fumer chez elle.

Même quand on est pas "fourni", on rêve en voyant tabacs et pipes des copains...

Intéressant!

Belle revue Monsieur De Mesmaeker! Un tabac que j'aime aussi.

merci pour cette revue

Il a l'air bon...

Merci pour la revue... Il va me falloir le mettre sur ma wishlist...

Merci pour cette revue.

Hello

J'avais également goûté leur Best, dont je garde un bon souvenir, mais je n'avais pas pris de notes à l'époque, donc impossible d'en faire une revue. Il va falloir que j'en retrouve.

Merci Monsieur,

Ça donne envie, même si j’aurais peur d’etre Rebuté par ce fumet de pourriture que tu évoques à cru.

Il est trouvable dans quelle partie du monde ?

Pierrot Gourmand a écrit:

Merci Monsieur,

Ça donne envie, même si j’aurais peur d’etre Rebuté par ce fumet de pourriture que tu évoques à cru.

Il est trouvable dans quelle partie du monde ?

Allemagne me semble

Pierrot Gourmand a écrit:

Ça donne envie, même si j’aurais peur d’etre Rebuté par ce fumet de pourriture que tu évoques à cru.

Le tabac comme le parfum contient des choses qui puent horriblement à haute dose mais qui sont des merveilles en toute petite quantité.

Je pense à la civette, par exemple.

Pierrot Gourmand a écrit:

Il est trouvable dans quelle partie du monde ?

J'en avais rapporté d'Italie voici deux ans, je participais à un colloque à Bologne, et j'en ai trouvé à Berlin en janvier dernier lorsque j'y suis aller pour faire une conférence.

J'avais noté à l'époque :

C'est un Nightcap avec plus d'amandes et moins de sucre. Un oriental particulier absent dans le Dunhill se fait remarquer : plus de rondeur, mais un goût moins fumé, avec des épices qui y perdent.

Le latakia est fatalement plus en retrait, le mélange est moins âcre en fin de bol. Gros talon d'Achille pour les Virginia qui me semblent quant à eux de qualité nettement inférieure au Nightcap : je ne les sens que lorsqu'ils piquent.

Classé dans les tabacs dispensables chez moi.

Ton avis est très intéressant et très complémentaire par rapport au mien, je pense que tu as parfaitement raison quant-à la qualité du virginia.

Je dois préciser que je compare avec un Nightcap qui doit dater de 2000 environ. Il paraît qu'il a changé.

Munch a écrit:

Je dois préciser que je compare avec un Nightcap qui doit dater de 2000 environ. Il paraît qu'il a changé.

Je ne sais plus quand la fabrication est passée de Murray chez Orlik mais effectivement ta précision est importante.

Certains tabacs Dunhill ont bien supporté le changement de fabricant, d'autres pas du tout, l'Early Morning ou le 965 qui faisaient mes délices sont devenus bien médiocres.

Très belle revue ;o)

Bonsoir,

Belles et sobres analyse et photos de MdM, fructueusement complétées par Munch !

Je découvre avec intérêt et impatience ce mélange ce soir. Après en avoir fumé deux fois, je suis tenté d'en parler moi aussi.

Mais mon expérience et ma capacité d'analyse gustative sont si réduits que je ne sais pas si j'apporterais quelque chose. Mon regard de néophyte peut-être ?
Je ne voudrais pas non plus donner l'impression de juger ce type de tabac ni blesser personne, en utilisant des mots mal choisis ou maladroits. Ce ne serait pas mon but.

Mais, mais, mais... voyons, tu as parfaitement le droit d'exprimer ton avis, y compris si tu penses que ce tabac est une daube sans nom 

Le "fumet de pourriture" qu'évoque Pierrot (certainement au sujet du Perique), ben je l'adore, car je suis excessif en tout -ce qui est bon et fort.

Par exemple, je suis un addict du Carolina Reaper, le piment le plus fort du monde*, et heureusement pour vous, mon âge m'obligeant à une certaine modération, je m'abstiendrais de parler de sexe... D'ailleurs, vaut mieux pas... ou plus
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Echelle de Scoville: Tabasco = 7000, C. Reaper = aux environs de 2 000 000, c’est une moyenne...

*Echelle de Scoville:  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Scoville

Bon, je me lance.

J'ouvre la boîte et j'y plonge le nez.
Si je parlais de vin, je dirais que je sens du cuir et des notes empyreumatiques. Traduction : ça sent la crotte de chèvre et le pneu brûlé. J'ai de la buée sur les lunettes.
Ma petite famille, vient sentir avec curiosité. "Tu ne vas pas fumer ça, papa ?"
Je trouve cette odeur particulière... appétissante. Après tout, l'amour et l'andouillette aussi ont parfois des effluves corsées qui participent à leur attrait.
Et puis, la crotte de bique et les pneus brûlés, on en trouve partout dans les collines ardéchoises ou le maquis corse. Des parfums naturels en somme...

J'y mets le feu.
Je m'attendais à fumer une paire de chaussures, en fait c'est étonnamment doux, léger presque. L'image qui me vient est celle de quelque chose de blanc, presque laiteux.
La fumée est abondante, dense, le tabac se consume très bien, le fumage est très confortable.

Après 10 bonnes minutes de fumage, bonne surprise, on dirait que le tabac lâche les chiens.
Un peu comme le doubitchou de Sofia, il y a une espèce de deuxième couche. Des effluves plus orientales se dégagent (dont la crotte de bique). C'est un bon moment, même si il y a un peu d'amertume et que pour la compenser j'aimerais un goût un poil plus sucré.

En fin de bol, des notes poivrées, peut-être liées à ma piètre technique de fumage.
Après fumage, l'arôme (de pneu, pas de chance) reste très longtemps dans la bouche. Ceci dit ce parfum entêtant n'est pas désagréable et a un goût de "reviens-y".

Voilà, c'était curieux à fumer, à la fois doux et très typé.
Je ne connais qu'un seul autre tabac anglais, c'est le Old Dublin et j'ai l'impression que ce dernier réalise mieux l'équilibre entre les différentes saveurs.
Je n'ai pas le coup de foudre, je crois que je m'attendais à quelque chose de plus fort au fumage. Je ne peux pas dire que je n'aime pas, c'est juste une expérience. Un peu comme plonger sa tête dans un pull en mohair. On entrer dans un pub écosais où brûle de la tourbe.

J'ai le sentiment de passer à côté de quelque chose. Trop subtil pour moi, ou juste pas mon goût ?
Il faut peut-être rouler à gauche et boire de l'eau chaude à cinq heures pour comprendre complètement ce tabac.
Je vais y revenir...

Belle revue, très belles images. Ah, les doubitchous,je rajoute une couche...

Bourrac a écrit:

Voilà, c'était curieux à fumer, à la fois doux et très typé.
Je ne connais qu'un seul autre tabac anglais, c'est le Old Dublin et j'ai l'impression que ce dernier réalise mieux l'équilibre entre les différentes saveurs.

J'ai bien fait de te dire de ne pas te retenir, j'ai bien ri en te lisant (notamment avec ta comparaison avec l'amour et l'andouillette  ). Outre ses qualités comiques, ton ressenti est très intéressant, il rejoint le mien sur bien des points.

Le Old Dublin est supérieur au Balkan Blend, à mon humble avis, car il est plus équilibré, il fait partie de ma liste des dix tabacs à emporter sur une île déserte, alors que je laisserais celui de Bill Bayley sur la berge du ravin.

Celui ci reste cependant un tabac bien fabriqué, sans déséquilibre excessif. Au fumage, sa forte proportion de Latakia ne se retrouve pas vraiment, ce qui est un reproche pour moi, qui raffole littéralement de ses arômes fumés. Je fume donc le Balkan Blend avec plaisir de temps en temps, car il cependant des qualités (comme la moral).

Belle revue bien écrite et intéressante!
Bon, ce tabac à la crotte de bique et au vieux pneu de course ne va pas rejoindre ma liste des tabacs à tester...

Bourrac a écrit:

Voilà, c'était curieux à fumer, à la fois doux et très typé.
Je ne connais qu'un seul autre tabac anglais, c'est le Old Dublin et j'ai l'impression que ce dernier réalise mieux l'équilibre entre les différentes saveurs.

   

Mais mais mais, cela m'a tout l'air du fumeur lassé de son expérience terrestre, sur le quai, qui regarde d'un œil curieux le voilier des tabacs anglais, hésitant encore à s'avouer que son cœur est prêt à embarquer pour l'aventure...