- William a écrit:
- Oui, bon je sais.
Mais je ne peux pas résister.
Que Georges me pardonne.
Voilà donc ma version des bancs publics
Amigo mio, je crois sincèrement que Georges
n'aurait pas désavoué ton œuvre et même l'aurait
apprécié !
J'ai pu constaté personnellement que cet homme avait beaucoup d'humour.
Je vais te raconter une histoire le concernant... Je me trouvais, bien tard
dans un bistrot d'étudiants à Namur. (aujourd'hui capitale de la Wallonie)
Vu l'heure assez tardive nous n'étions plus qu'une poignée de joyeux pinteurs
qui bavardions un peu bruyamment quand un moustachu d'un certain age
est entré tenant à la main une guitare dans sa housse, il a salué poliment,
s'est accoudé au comptoir et se commande un verre.
Un des gars de la bande s'approche de lui et demande s'il sait se servir de sa gratte.
L'homme sourit, calmement boit une gorgée puis sort la guitare de sa housse
et sans plus s'occuper de nous, se met à jouer quelques notes "des copains d'abord"
de Brassens, il s'arrête nous regarde et nous dit : "Je peux aussi vous la chanter
si vous voulez".
Et la bande de joyeux quelque peu éthylisés accepte avec joie... "chic, un peu d'animation
pour finir la soirée !"
Le moustachu sourit à nouveau, reboit un coup à son verre, tire à lui une chaise s'assied
assure la guitare entre ses bras et se met à chanter "les copains d'abord" en s'accompagnant
de son instrument.
C'est là que nous réalisons que le bonhomme n'est autre que Georges Brassens en personne.
Nous l'écoutons dans un silence respectueux et admiratif. Quand il a finit, il nous dit avec humour :
"Oui c'est moi mais fermez la... On fait un marché vous me payez à boire quand j'ai soif et moi
je chante, ça vous va ?"
Bien sûr que ça nous allait ! Nous l'avons écouté durant deux heures.
Quand entre deux chansons il se désaltérait il donnait quelques explications sur la raison de sa
présence en ces lieux.
Il avait donné le soir même un récital à la maison de la culture de Namur et devait ensuite se rendre
dans l'un des grands hôtels de la ville pour une réception officielle puis y dormir. "Mais nous déclara t-il,
les réceptions officielles ça me fait ch... alors j'ai pris ma guitare et suis partis à la recherche d'un endroit
sympa pour boire un verre, je vois qu'ici je suis bien tombé."
Au bout de deux heures de ce récital improvisé, il déclara : "Les amis je vais vous quitter, pour aller dormir
un peu, demain j'ai de la route à faire mais je vous avoue que j'ai eu autant de plaisir à chanter ici que
plus tôt en soirée à la maison de la culture."
Nous l'avons salué et remercié, aucun d'entre nous ne s'abaissa à lui demander un autographe, il nous
avait donné bien plus que ça, un moment privilégié et des souvenirs impérissables.