Je me dépêche de placer :
- La mission dure combien de temps ?  Qu’est-ce que je dis à ma femme ?
« - OK. On commence par là.
Elle va recevoir un télégramme. Tu as dû repartir immédiatement à Bagdad. Problème urgent d’approvisionnement.
Tu n’as pas eu le temps de repasser chez toi. Tu lui téléphoneras de Bagdad dès que tu pourras. Tu reviendras sitôt le problème réglé.
Cela prendra environ 10 jours. Tu reviendras en congé avec des jours supplémentaires de repos et une prime.»
Qu’est-ce que je peux ajouter sauf : « Bon. Après ? 
- Tu vas faire une tournée de recherche et d’achats de bungalows, de mobilier et d’équipements pour l’installation d’une nouvelle base-vie.
-  Ce n’est pas la première fois. Pourquoi tout ce cirque ?
- Cette base vie ne nous est pas destinée.
- Un joint-venture ?
- Non.
- ???
-  En Iraq tu rencontres régulièrement l’attaché de défense à Bagdad ?
-Tu veux dire l’attaché militaire ?
- C’est pareil.
- Oui chaque semaine en principe.
- Il t’expliquera quand tu le verras. »
 
Oups
On a changé de monde.
 
Suit une séance purement technique . Type organisation d’une mission.
Secrète ?
Je dois aller aux Etats-Unis acheter, des bungalows, des mobiliers divers, des groupes électrogènes, des hangars ateliers, du matériel technique, des véhicules, etc. Tout cela sans savoir ni où ça ira, ni à quoi ça servira !
Tous ces éléments doivent être acquis de façon fractionnée, pour des sociétés différentes, et auprès de fournisseurs différents.
Elle sort, au fur et à mesure, des documents de mandatement, de bons de commandes, des vouchers, une liste de rendez-vous.
- Tout est clair ?
- Oui.  Je fais livrer tout ça où ?
- J’allais y venir.
Elle sort un dernier dossier :
- Tu trouveras toutes les indications la dedans.
Elle remet tous les documents dans la serviette et me la tend.
Je l’attrape et avant qu’elle ne se lève, je lui demande :
« On travaille pour qui ?  Elle me regarde, ne répond pas.
Vexé, je dis : « Jo, je crois que j’ai le droit d’en savoir un peu plus non ? »
Son sourire réapparait, elle se lève: « Tu connais la formule, si je te le dis...
- ??? Et...tu le ferais ? »
Elle rit franchement. Je suis décontenancé.
« Et je pars quand ?
- Tu décolles ce soir pour Schiphol.
- Schiphol ?  Mais…
  Jo, c’est quoi ton job ? 
Elle redevient sérieuse: 
- Même réponse ».
Les cafés ? ils pourront les réchauffer. Personne n’y a touché.
Nous sortons.
Arrivés à la porte du George V une voiture s’avance.
Jo ouvre la porte arrière et me dit de monter.
Elle fait le tour et s’assoit à côté de moi.
La voiture démarre.
« Où va-t-on ?
- A l’hôtel »
Quelques minutes et je me rends compte que nous n’allons pas dans la bonne direction.
« Je suis rue de Penthièvre
- Je sais
- Ce n’est pas par-là !
Sourire en coin 
- Je sais. On va à un autre l’hôtel
- Mes affaires ?
- Elles sont déjà dans ta chambre. »
Je ne dis plus un mot.
Je suis perdu et furieux.
Une seule chose surnage : On est parti sans payer.  Du George V !
Arrivé à l’hôtel, elle m’accompagne jusqu’à ma chambre.


 Mon sac de voyage,  mes effets personnels, tout est là.
Je pose la serviette sur une chaise.
- Passe-moi le dossier de Mercien. Tu n’en as plus besoin.
Elle rit.
 Pas moi.
Je prends mon porte-document sur le lit et lui donne le dossier.
«  -Tu as ton passeport ?
- Oui, pourquoi ?
- Donne
- ???
- Donne. » Elle agite sa main droite
Veste, poche intérieure. Elle le met dans son sac à main d’où elle sort une enveloppe:
- Ton passeport et ton billet pour ce soir.
Je n’arrive plus à suivre. Je dois avoir des synapses grillés.
J’ouvre l’enveloppe.
Elle contient un passeport….  de service !
Je l’ouvre. Il est au nom de Durrier Jacques. Chargé de mission auprès de l’Ambassade de France aux Pays- Bas.  Rien que ça !
Je vais le mettre dans la poche intérieure de ma veste.
Je me ravise et recommence à le consulter.
Il est signé de ma signature ! Une griffe assez complexe, pas facile à imiter.
Je la regarde. Elle sait ce que j’ai regardé.
« Ma photo, ma signature… ?»
Elle a un petit geste amusé de la main.
Je regarde le billet.
Air France. Paris-Amsterdam, aujourd’hui à vingt heures !
- On se verra à ton retour. Ne fais pas cette tête. Profite du voyage !
Elle me laisse, interloqué, au milieu de la chambre.
Avant de sortir elle ajoute : « Une voiture viendra te chercher à dix-huit heures trente.
Bon voyage. Et rappelle-toi de ton nom. »
Elle tourne les talons et s’en va…en emportant MON passeport ! Je reste planté au milieu de la chambre.
Un seul chose me vient à l’esprit :
MERDE ALORS!

Ho ho, ça se corse comme on dit a Ajaccio !

Et cela devient de plus en plus passionnant,
William, j'aime beaucoup ton style d'écriture.
Tu nous emmène dans l'action, et on attend
la suite avec impatience !

Merci pour ces bons moments que tu nous procures.

Ton style et ta façon de disséquer les dialogues nous tient en haleine

Cette fois-ci j'ai allumé ma bouffarde avant de te lire et ce sera ainsi désormais.

Samara 3, l'aventure commence. Vivement le 4. 

De plus en plus palpipant, vivement la suite 

Brase d'Anjou a écrit:

Merci (il faut que je regarde combien il m'en reste dans la boîte)
Adoptée d'office