Je regarde ma montre : seize heures trente.
Je pose la serviette sur le bureau et m’asseois.
J’ai toujours ma veste sur le dos ! Je l'ôte et récupère pipe et blague et la lance sur le lit.
Dans mon cerveau désorienté, la fibre professionnelle prend la main.
J’approche le stylo bille et le bloc de papier à lettre de l’hôtel posés sur le coin du bureau.
Je bourre Totoche en prévision d’une bonne heure de travail. Briquet.
Le calme de l’esprit occupé à une tâche qu’il maitrise.
Je commence à comprendre le schéma général de cette affaire.
Effectuer des achats séparés sous les noms de sociétés différentes. Les acheminer par des transporteurs différents vers une destination unique.
 Je débute une carte heuristique. Voir un peu plus clair.
Avec toujours cette question : Pourquoi tous ces mystères pour de simples achats d’équipements ? C’est mon job et j’ai déjà fait ça des dizaines de fois…
- Alors Totoche ? T’as une idée ?
Ben non. Elle a pas. Eteinte
Je continue à plancher.
 
Téléphone.
- Votre voiture vous attend.
Pas vu passer le temps.
- Je descends
Je range les documents, vide Totoche, la place avec ma blague dans mon sac de voyage, enfile ma veste et descends avec sac et serviette.
Le chauffeur m’attend à la réception. Je rends ma clef. 
Direction Orly.
On s’arrête devant la zone des départs Ouest. Je sors du véhicule.  Le chauffeur extrait mon sac du coffre : « Bon voyage monsieur » Je prends mon barda et entre dans l’aéroport.
Dix-neuf heures dix. Les panneaux d’affichages cliquettent. DEPART : AF Amsterdam 20.00. à l’heure.
Enregistrement, police… Tout ce passe sans encombre !
Attachez… ; Cling… ; Le commandant…Bla, bla, bla ; en-cas… ; boisson…; Attachez…  .
Nous arrivons à Amsterdam-Schiphol. 


Police.
Passeport. 
Il me semble que le policier le scrute d’un air méfiant.
Il lève la tête, me regarde…
Tampon !
« Welcome mister… Durrier .
- ?... , merci. »
Il me rend le passeport
Oups, c’était juste !
Je passe aux bagages, récupère mon sac, passe en douane….  Aucun problème !
J’éprouve un sentiment de soulagement mêlé de… mêlé de… fierté ? Pour mon courage ?
Une voix me dit : " Imbécile ! 
- Tais-toi Totoche !"
Voyager sous une fausse identité, c’est un métier ! Et manifestement, ce n’est pas le mien.
Arrivé dans le hall un chauffeur exhibe un carton. Jacques Durrier.
Je mets un instant à réaliser qu’il s’agit de moi. Le chauffeur, lui, vient déjà à ma rencontre. Fichtre !
Il me salue, prend mon sac, file vers le parking des limousines.
Il m’installe à l’arrière, met mon bagage dans le coffre, va au volant, démarre.
Je ne dis rien.
Trente minutes après nous arrivons devant un hôtel.
Le chauffeur se gare devant l’entrée, vient m’ouvrir la porte, prend mon sac. Nous entrons.
Il parle en flamand au réceptionniste :« La chambre de monsieur Durrier. ». Enfin, je suppose . Parce que, moi, le flamand… c’est plutôt pour mon copain Ric.
Il récupère une clef, se dirige vers les ascenseurs. Je le suis. En mode mouton.
Dans la chambre, il pose le sac sur la moquette.
« Vous avez un vol pour Atlanta demain à dix heures quinze. Je dois vous remettre cette enveloppe.
Bonne soirée. ».
Il me remet une enveloppe kraft assez volumineuse qu’il sort de dessous sa vareuse et s’en va.
Je suis encore planté au milieu de la chambre quand le téléphone sonne.
« - Oui, j’écoute.
- Monsieur Durrier ?
- Heu….oui. (ça vient!)
 - Une voiture viendra vous prendre demain à sept heures trente.

Il y a des vêtements sur le lit. Laissez tous les vôtres dans la chambre. On s’en occupera.
Il est tard. Profitez du room service.
Bonne soirée. »
On raccroche.
Traduction : Ne quittez pas la chambre.
Et je réalise que je ne sais pas qui m’a appelé !
Il y a un gros paquet enveloppé de papier blanc sur le lit
Je l’ouvre : du linge de corps, des chaussettes, quatre chemises blanches et dans un plastique transparent deux costume gris clair. Pas de chaussures. Je garde les miennes ou je vais en chaussettes ?
Je suis devenu suspicieux. Je vérifie. Je ne vois rien de spécial. Sauf les marques : américaines. Toutes.
Je décide qu’il est temps de me nourrir. Je commande un en-cas, demande un petit déjeuner pour le lendemain six heures trente.
L’enveloppe du chauffeur est toujours sur le lit. Je l’ouvre en attendant le repas.
Elle contient un billet Pan Am. Amsterdam -Atlanta, au nom de Durrier Jacques. EN PREMIERE CLASSE !
Départ demain dix heures quinze.  Schiphol
Et une note à la machine, laconique, sans signature :«  En arrivant à l’aéroport ne sortez pas de la voiture ».
Plus une enveloppe plus petite mais très épaisse. Presque un paquet. Je l’ouvre. Des dollars.
Je compte : quarante billets de cent dollars et vingt billets de cinquante dollars. Cinq mille dollars ! Tout neufs ! ??Je les remets dans l’enveloppe.
Je m’asseois sur le lit. J’essaie de mettre 2 et 2 ensemble…
Pour voir si ça fait toujours 4. Franchement ? Ce n’est pas sûr.
Je suis en plein doute quand le room service arrive.
C’est ça qu’ils appellent un en-cas à Amsterdam ? Il y a de quoi nourrir trois personnes pendant deux jours.
J’avais l’intention de continuer à piocher ma mission mais la légèreté de l’en-cas, jointe à la fatigue de la journée, se combinent pour produire un excellent somnifère.
Inutile de résister, je ne ferai rien de bon. Je demande le réveil à six heures.
Douché, couché et…  Eh bien oui, je m’endors illico.

Plus cela s'accélère, plus ça devient passionnant,
plus on est pris dans le rythme !

Et bien sûr on attend la suite avec impatience !

Ric le Gaumais a écrit:

Plus cela s'accélère, plus ça devient passionnant,
plus on est pris dans le rythme !

Et bien sûr on attend la suite avec impatience !

La suite est prête. Mais je dois revenir au fur et à mesure sur des points qui demandent de l'attentio ncar contrairement à Mosselbergen, l'histoire de base est vraie et certaines personnes (peu malheureusement)sont encore en vie.
C'est une de ces aventures (mesaventures) qui me sont arrivées. Le plus souvent par surprise
Il me faut modifier des noms, des lieux. Très peu d'évènements par contre. Tout en gardant la cohérence de l'histoire.
Un jour je raconterai la sortie quotidienne de dix sept heures pour aller vor tomber le missile iranien dans le Tigre à Bagdad.(histoire totalement vraie bien que toalement invraisemblable)

J'adore ..  vivement la 5     

Une seule chose à dire vivement l’épisode suivant’ je suis accroc

"En arrivant à l'aéroport ne sortez pas de la voiture"    

Je me demande bien pourquoi... 
Vivement le 5

Brase d'Anjou a écrit:

Super
Alors là,j'achète!