william1941 Poète, barde, troubadour...
Messages : 6310 Date d'inscription : 03/04/2020 Age : 83 Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
| Sujet: Fin de l'hisoire 6 Ven 6 Nov 2020 - 0:34 | |
| A Samara sur les deux terrains d’aviation, outre les arrivées et les envois de matériel, vous avez supervisé pour votre société la construction de hangars, de bâtiments et surtout de silos souterrains destinés à stocker les missiles exocet et d’autres armes et équipements. Les Américains soupçonnent les Irakiens d’y avoir caché des armes chimiques et biologiques. Comme vous avez pu le voir dans la note de la CIA ils cherchent des renseignements Nous n’avons donné aucune suite à leur demande car nous ne voulons pas être impliqués dans ce conflit. Manifestement les Irakiens veulent avoir la possibilité de savoir …. ce que vous savez et que vous seriez donc susceptible de communiquer aux Américains. - Je crois avoir largement répondu à cette question à la fin de mon contrat. Lors des visites à Bagdad et des entretiens avec l’attaché militaire, comme lors du débriefing final ici à Paris. Vous ou vos services ont dû avoir les compte-rendu de ces entretiens. Je ne vois guère ce que je pourrais ajouter. - Certes. Mais les irakiens ne savent rien de tout cela. En fait, leur comportement nous donne à penser qu’ils ont effectivement stocké bien plus que les missiles et autres munitions dans ces silos. - Si c’est le cas, je n’en sait rien. Lorsque les silos ont été terminés, j’ai procédé aux visites de réception. Après cela les militaires ont fait installer les portes blindées par leurs propres moyens. Cette zone m’est alors devenue inaccessible. Je n’étais là que pour vérifier la conformité de ce qui arrivait ou repartait avec ce qui figurait sur les bordereaux que je recevais. Les activités qui n’avaient aucun lien avec ces opérations m’étaient totalement inconnue. Je n’ai jamais remis les pieds dans ces silos. - C’est la raison pour laquelle les Irakiens cherchent à entrer en contact avec vous. Ils veulent savoir ce que vous pourriez savoir. - Vous êtes en train de me dire que des agents clandestins des services irakiens sont après moi, que vous les connaissez, et que vous vous contentés de les suivre ? Pourquoi ne les arrêtez-vous pas ? Je n’ai pas envie de tomber entre leurs mains. - Nous les suivons et les surveillons pour remonter l’ensemble de leur réseau en France car nous avons d’autre cas de ce type. Vous n’êtes pas le seul à les intéresser. » La moutarde me monte au nez « Vous êtes en train de me dire que vous m’utilisez comme chèvre. Vous m’avez déjà fait le coup. Je ne marche pas. Ou vous me débarrassez de ces gens ou j’alerte la presse en leur expliquant comment vous m’utilisez. - Je crains que ce ne soit pas si facile » Le ton est devenu cassant. Le regard acéré. « Je ne vois pas ce qui m’en empêcherait. - Vous avez oublié que vous avez signé un engagement à ne pas divulguer des renseignements concernant la défense nationale. » Et il sort d’un tiroir de son bureau le document de deux pages recto verso que j’ai signé à Indianapolis. « Et au nom du secret défense vous avez la prétention de m’obliger à risquer ma peau afin que vous puissiez en savoir plus sur ces Irakiens ? Je ne marche pas. Vous ne pouvez pas faire ça. - Vous savez bien que si. Mais je peux vous assurer que vous ne courrez aucun danger. Nous contrôlons la situation. (Oh ! que je n’aime pas ça ! Mais que je n’aime pas ça) - Et comment pouvez-vous être sûr que ‘’la situation’’ ne vous échappera pas ? - Ces hommes sont surveillés en permanence. Qu’ils vous suivent ou pas nous ne les lâchons pas. Vous n’avez rien à craindre. - Dans ce cas, pourquoi m’avoir mis au courant ? - Pour que vous ne fassiez rien qui entrave notre travail. Ne faites rien qui puisse donner l’impression que vous soupçonnez quoi que ce soit. - Mais j’ai déjà des personnes qui m’ont dit que l’on me cherche. -Nous le savons. Rassurez-les si c’est nécessaire. Dites-leur que vous savez de quoi il s’agit et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter. De l’espionnage … commercial de la part de concurrents. - C’est une blague ? - Je vous tiendrai régulièrement au courant de la situation. Si quoi que ce soit de particulier advient, appelez ce numéro.» Il me tend une carte de visite identique à celle qui m’a permis de l’appeler. » Et il se lève. Du coup j’en fait autant. Il fait le tour de son bureau et vient se mettre devant moi. « Je sais que tout ceci est fort désagréable pour vous et croyez-le, j’en suis désolé. Je vous remercie sincèrement de votre aide. Elle nous permettra de démanteler ce réseaux d’agents irakiens. » Il se dirige vers la porte et l’ouvre. Il me tend la main… et je la prends. Totalement déboussolé. Il dit au planton : « Faites reconduire monsieur », rentre dans son bureau. Ferme la porte ! Le planton prend son téléphone et quelques instants après le lieutenant qui m’avait conduit jusqu’ici arrive. Le planton lui remet ma carte d’identité. Nous reprenons le dédale de couloirs, l’ascenseur et, arrivé au portail, il me rend ma carte d’identité en me disant « Bonne soirée monsieur. » Je me retrouve sur le trottoir encore abasourdi par la tournure prise par la situation. Et je me surprends à maugréer. Furieux après moi, après de Lavière (dit), après les Irakiens et ,pour tout dire, après le monde entier qui semble devenu à mon égard un cactus géant. Je ne retourne pas au bureau. Une petite idée m’a traversé l’esprit et je veux la vérifier. |
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