En ces temps de disette, les bocaux oubliés, ceux qu'on regarde en s'imaginant faire un peu de place, prennent parfois un relief inattendu.

J'ai ouvert hier un bocal de Bracken Flake ( Production interrompue, du coup on devine la suite ) avec la ferme intention de le faire pivoter à 180° au dessus de la poubelle, et je sais pas ce qui m'a pris : M'en suis fait un bol.  

Ce tabac, je me souviens l'avoir fumé une ou deux fois avant de l'envoyer au coin rejoindre son - pensais-je - grand frère, le 1792. 

Chez Gawith, on aurait tendance à ranger ces trois là (avec le Sam's) sous la même ombrelle, et là je me rends compte que tellement pas du tout, que je suis pas loin de redonner une chance aux deux autres.
Me semble que l'ombrelle de ces tabacs, c'est une espèce de complexité grossière dehors et raffinée dedans.

Pour en revenir au Bracken, il est très bon.
Rond, doux, généreux, plein, puissant.
Très, très bon.
Fort en N ? Oui ... Mais pas plus que l'Irish Flake.
Aromatisé ? Très goûteux.

Du cuir à peine caramélisé puis fumé au bois de santal, peut être.

Comment t'est-ce t'il qu'il faut l'fumer ? Pas trop sec, ni trop Gawith. 
Il ne pique pas, même un peu humide, et pourtant j'ai la muqueuse capricieuse.

Cette revue ne sert à rien, le tabac en question n'étant plus en production.
Si ce n'est peut-être à inviter à la reconsidération de certains mélanges un peu bizarres à première vue.

J’oubliais, c’est un Va / Ke 

Munch ? 

Les secondes chances sont toujours une bonne idée.

OH on est preneur de toutes les revues, même les trucs improbables, introuvables et plus fabriqués

Et oui les deuxièmes chances. Ça me rappelle un whisky Gallois, de chez Penderyn. Goûté, une fois, deux fois, pas bon, enfin pas transcendant. Je n'y touchais plus, et j'ai un jour mis ça dans du coca à un ami qui m'a dit que ça faisait un whisky coca super bon. Alors je l'ai regoute pur et je l'ai bien aimé. En fait il gagnait à s'aérer.

Il en va de même j'imagine de certains tabacs

Pierrot Gourmand a écrit:

 et j'ai un jour mis ça dans du coca à un ami qui m'a dit que ça faisait un whisky coca super bon. 

Aucun whisky, même le dernier des mauvais, ne mérite un tel châtiment .

C’est presque aussi criminel que de le mélanger à du jus d’orange...

Quant à faire boire ça à quelqu’un, je pense que cela mérite au moins le bagne car alors l’intention homicide ne fait aucun doute 

En préalable à un bol de ce tabac, je me vois dans l’obligation de recommander, à titre préventif, la consommation de raclette accompagnée de pieds de porc en gelée.  

roark a écrit:

En préalable à un bol de ce tabac, je me vois dans l’obligation de recommander, à titre préventif, la consommation de raclette accompagnée de pieds de porc en gelée.  

Ah ouai, un tabac à "éponger" alors

roark a écrit:

Munch ? 

Munch est très déçu que tu te sois lassé du Sam's flake.

Munch est fou du Bracken Flake, qui est au tabac ce que la brume épaisse est à la météo.
C'est un tabac qui hante le palais pour une vie, dont le souvenir mordant rappelle cruellement qu'il nous manque terriblement malgré les mauvais moments.
On pourrait s'en ouvrir pour commencer une histoire d'amour très physique qui finira mal avec la boîte.

Putain d'érotisme.

Fumer la pipe pour avoir une chance de fumer le Bracken Flake, c'est comme apprendre le français pour lire Les Liaisons Dangereuses dans le texte original. Et dire qu'il y a des francophones qui n'ont pas lu Laclos...

Absolument.
Et pourtant avant mon bol, j’ai eu un déjeuner pour le moins consistant, et je ne suis pas plus sensible à la nicotine que ça ... 
cela dit, il est vraiment bon. 
Mais je ne fumerai plus qu’à titre thérapeutique. 

Munch a écrit:

roark a écrit:

Munch ? 

Munch est très déçu que tu te sois lassé du Sam's flake.

Munch est fou du Bracken Flake, qui est au tabac ce que la brume épaisse est à la météo.
C'est un tabac qui hante le palais pour une vie, dont le souvenir mordant rappelle cruellement qu'il nous manque terriblement malgré les mauvais moments.
On pourrait s'en ouvrir pour commencer une histoire d'amour très physique qui finira mal avec la boîte.

Putain d'érotisme.

Fumer la pipe pour avoir une chance de fumer le Bracken Flake, c'est comme apprendre le français pour lire Les Liaisons Dangereuses dans le texte original. Et dire qu'il y a des francophones qui n'ont pas lu Laclos...

Roark cède sciemment au au désamour quand l’être aimé n’est plus.
C’est un réaliste.
Aussi, quand il sait que devant lui se tient un condamné sans recours, il s’y attache indéfectiblement.
Masochiste ? 

Avec le 1792 ce sont des tabacs beaucoup trop nicotineux.

La différence c'est qu'avec le 1792 on est carrément partis dans des délires hard SM soumissions toussa.

La simple évocation du 1792 alors que mon bol de Bracken Flake est encore tiède me rappelle mon premier lendemain de cuite, je crois que c’était un pot pourri de cognac, whisky et vodka dans un flacon de shampoing pas complètement rincé.
True story.

Munch a écrit:

Avec le 1792 ce sont des tabacs beaucoup trop nicotineux.

La différence c'est qu'avec le 1792 on est carrément partis dans des délires hard SM soumissions toussa.

je confirme...

j'ai ouvert une boite il y a quelques semaines et depuis je change de pipe à chaque fois que je le refume pour trouver celle au plus petit foyer qui soit...

Je crois que je viens de lui trouver sa pipe : une petite Genod achetée cet été quand on est passé à Saint-Claude

il tabasse le pépère et pourtant, ancien fumeur de Craven A, je peux vous confirmer que c'est pas la nicotine qui m'effraie...

et puis comment dire, je le soupçonne d'avoir un effet sur le transit... vous savez le même que celui des 3 C (café, clope, ...) mais sans le café et la clope 

La nicotine accélère la digestion oui monsieur.

roark a écrit:

J'ai ouvert hier un bocal de Bracken Flake ( Production interrompue, du coup on devine la suite ) avec la ferme intention de le faire pivoter à 180° au dessus de la poubelle, et je sais pas ce qui m'a pris : M'en suis fait un bol. 

Tu as frôlé de peu la peine capitale, là !!!

roark a écrit:

Roark cède sciemment au au désamour quand l’être aimé n’est plus.
C’est un réaliste.
Aussi, quand il sait que devant lui se tient un condamné sans recours, il s’y attache indéfectiblement.
Masochiste ? 

Médidonc, il a modifié son texte le coquinou.

D'ailleurs, mon inquiétude croît : le Sam's n'est-il plus non plus ?

Non parce que, les trucs dégueulasses du 1792, une fois par curiosité, ça me suffit.
Les saletés du Bracken, il en faut peu mais c'était super bien, ceci dit je peux m'en passer et en conserver le souvenir ému.
Par contre, les petites cochonneries du Sam's... va falloir trouver un dérivatif pour contrôler les frustrations...

Stoïque, j'ai eu un gros doute, vu que pour supporter la douleur il en eut fallu de prime abord, et puis ça sonnait pas juste. 

Je ne pense pas que le Sam's soit kaput ailleurs que dans ma propre cave, non .. 
Mais par les temps qui courent, pour moi ça revient exactement au même.

J'ai passé une commande chez smokingpipes.com ( je vis pas en France, illégal, pas bien, etc. ) et ça commence sérieusement à ressembler à jadis, cette histoire.

J'ai bien encore 5 mois devant moi à faire le gourmet, mais après ça, ca va être la fête du Burley et des Mac Baren.