Je ne me lasse jamais de relire ou réentendre cette tirade du début de Don Juan (Acte I scène1)... J'aurais aimé être Molière, rien que pour le plaisir de l'avoir écrite!

"Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie il n’est rien d’égal au tabac. C’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac, n’est pas digne de vivre ; non seulement il réjouit, et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner, à droit, et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend pas même qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai, que le tabac inspire des sentiments d’honneur, et de vertu, à tous ceux qui en prennent."

J'en ai les larmes aux yeux...

Ils savaient bien mieux utiliser le verbe que nous autres, pauvres hères enmodernisées et avilies.

C'est beau la belle prose y'a pas a dire

Ah, le grand Jean-Baptiste  

Thomas Corneille (le p'tit frère de Pierre) s'est fendu de deux alexandrins pas trop mal foutus en hommage au texte de à Poquelin (je cite de mémoire) :

Thomas Corneille a écrit:

Quoi qu'en dise Aristote et sa noble cabale,
Le tabac est divin, il n'est rien qui l'égale.

Et dire que nous autres fumeurs de pipe sommes grands philosophes, ça laisse réfléchir à ce qu'on nous enseigne 

Merci Jaufré (et par extension MdM) pour ces citations

Rectification, depuis janvier 91 il faut lire : " le tabac c'est évin, il n'a rien de légal "

Brase d'Anjou a écrit:

Rectification, depuis janvier 91 il faut lire : " le tabac c'est évin, il n'a rien de légal "

Merci à Jaufré, M de Mesmaeker et "malheureusement" aussi à toi Brase, pour ce fil délicieux...! 

Brase d'Anjou a écrit:

Rectification, depuis janvier 91 il faut lire : " le tabac c'est évin, il n'a rien de légal "

 Avec É

Jaufré Cantolys a écrit:

Je ne me lasse jamais de relire ou réentendre cette tirade du début de Don Juan (Acte I scène1)... J'aurais aimé être Molière, rien que pour le plaisir de l'avoir écrite!

"Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie il n’est rien d’égal au tabac. C’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac, n’est pas digne de vivre ; non seulement il réjouit, et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner, à droit, et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend pas même qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai, que le tabac inspire des sentiments d’honneur, et de vertu, à tous ceux qui en prennent."

J'en ai les larmes aux yeux...

"J'en ai les larmes aux yeux"

C'est ce qu'il m'est arrivé quand j'ai essayé,voulant être partie des "honnêtes gens" et "digne de vivre", de priser.
Qui a essayé? Vrai, ça débouche les naseaux et fait fonctionner les lacrymales!
Personnellement, le tabac, c'est dans la pipe! Ceci dit, aujourd'hui, hélas! Je ne me hasarderais pas à proposer ma blaque "à droite et à gauche". J'aurais trop peur de tomber sur un ayatollah Éviniste! Car malheureusement en ces temps de progrès, c'est un peu comme "le grand brun à moustache, l'air con" du "(le) cave se rebiffe": "Ça court les rues!"

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

Ah, le grand Jean-Baptiste  

Thomas Corneille (le p'tit frère de Pierre) s'est fendu de deux alexandrins pas trop mal foutus en hommage au texte de à Poquelin (je cite de mémoire) :

Thomas Corneille a écrit:

Quoi qu'en dise Aristote et sa noble cabale,
Le tabac est divin, il n'est rien qui l'égale.

Thomas Corneille a mis en vers (très ouvertement et en lui en laissant la paternité) le Dom Juan de Molière
  Quoi qu'en dise Aristote, et sa docte cabale, 
  Le Tabac est divin, il n'est rien qui l'égale. 
  Et par les fainéants, pour fuir l'oisiveté,
  Jamais amusement ne fut mieux inventé.
           Ne saurait-on que dire, on prend la tabatière,
          Soudain à gauche, à droit, par devant, par derrière,
          Gens de toutes façons, connus et non connus, 
          Pour y demander part, sont les très bien venus.
Mais c'est peu qu'à donner instruisant la jeunesse 
Le tabac l'accoutume à faire ainsi largesse.
  C'est dans la médecine un remède nouveau ;
  Il purge, réjouit, conforte le cerveau,
  De toute noire humeur promptement le délivre,
  Et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre.
           Ô tabac, ô tabac, mes plus chères amours !

Ça c'est de la dithyrambe!
Merci Monsieur de Mesmaeker de nous avoir rappelé que Pierre avait un frère qui auteur dramatique et académicien était aussi, comme lui d'ailleurs....   juriste.

william1941 a écrit:

Citation :

 (je cite de mémoire) :

Thomas Corneille a écrit:

Quoi qu'en dise Aristote et sa noble cabale,
Le tabac est divin, il n'est rien qui l'égale.

Thomas Corneille a mis en vers (très ouvertement et en lui en laissant la paternité) le Dom Juan de Molière
  Quoi qu'en dise Aristote, et sa docte cabale,

Ah, ma mémoire m'a trahi à la marge, il s'agit effectivement de la docte cabale d'Aristote...

william1941 a écrit:

Merci Monsieur de Mesmaeker de nous avoir rappelé que Pierre avait un frère qui auteur dramatique et académicien était aussi, comme lui d'ailleurs....   juriste.

Sale engeance, les juristes, et je sais de quoi je parle