Le repas se poursuit émaillé de bavardages anodins.
- Tu te souviens des W ? Il y en avait plusieurs
- Oui W12646 ;   W64126 …
 - Chaque fois il fallait remplir la paperasse de préparation de mission.
L’officier du service en charge de la mission nous voyait seul pour nous demander quels W et quel sens pour chacun.
C’était une façon d’envoyer des messages importants, voire graves, en sachant que seul l’officier en charge de la mission pourrait en connaître le sens et donner la suite nécessaire. »
Ils commandent des cafés.
Lorsque la serveuse est repartie, Lannié lance :
« Tu es pris demain à midi ?
- Demain à midi ? (se donner du temps pour réfléchir)
- Oui. On pourrait remettre ça si tu es d’accord.
Ça m’a fait plaisir de discuter avec toi. »
Difficile de dire non sans éveiller des soupçons
«  D’accord, va pour demain midi.
- C’est moi qui t’invite. Je t’enverrai un message pour te dire où. »
Ils finissent leur cafés et Jansomme demande l’addition
Lannié veut partager.
« Non C’est moi qui t’ai invité. C’est pour moi.
- Comme tu veux. Merci .
- Eh bien, à demain donc. J’attends ton message. »
Ils quittent la brasserie.
Sur le trottoir, Jansomme sort sa pipe. Il n’a pas pris sa blague.
Il la remet dans sa poche en jurant.
Il retourne chez lui tout en ruminant la discussion avec Lannié.
Rencontre fortuite ?
Ou il a été suivi depuis chez lui quand il est sorti ?
Les propos de Lannié ne sont pas faciles à interpréter.
Ce qui est sûr c’est qu’il va devoir redoubler de vigilance.
 
Rentré chez lui, il se sert un whisky et s’asseoit dans son fauteuil, pipe bourrée et allumée.
Son dos se fait sentir.
Réfléchir. Essayer de deviner  le jeu de Lannié…  et des autres.
 
Le message de Lannié arrive à dix-neuf heures trente. Laconique.
‘’ Midi. Brasserie Saint-Benoît
26 rue saint Benoît
A demain.’’




Un reste de pizza, un verre de rosé, une glace, un café.
Fauteuil.
Une petit whisky et une bonne bouffarde avant de se coucher.
Pendant un moment Jansomme essaie de trouver la logique de tous ces évènements.
Une remarque de Lannié est restée dans un coin de sa tête :
Quand il dit que Loursain avait parlé à Sautry de l’histoire du W il a dit :
‘’ C’est Loursain qui en a parlé à Sautry. Ça nous a étonné.’’
Ça NOUS  a étonné. Etonné qui ? Sautry et Lannié, ou Loursain, Sautry et Lannié.
Ni le whisky, ni la pipe ne fournissent de réponse.
Finalement autant se coucher.
 
Réveil, douche, café, habillé, et…

Le téléphone sonne ? Ou une idée fuse?

Bizarre quand même ce comportement. Bon, ne pas oubliez la blague cette fois

PS : William je me demandais si tu avais déjà toute l'histoire ou si tu "improvisés" plus ou moins caque jour en écrivant ?

Pierrot Gourmand a écrit:

Le téléphone sonne ? Ou une idée fuse?

Bizarre quand même ce comportement. Bon, ne pas oubliez la blague cette fois

PS : William je me demandais si tu avais déjà toute l'histoire ou si tu "improvisés" plus ou moins caque jour en écrivant ?

Bonjour Pierrot
Tu veux tout savoir?
D'abord tout le monde me dit : " Tu n'arrêtes pas un peu de penser?"
Penser c'est le mot gentil pour me dire que ma cervelle n'arrête pas de mouliner.
Quant à dire que c'est de la pensée? Si je pensais vraiment, comme dit l'autre, ça se saurait.
Disons plutôt que j'élucubre.
J'écris la suite avec un peu d'avance. Mais elle n'est pas du tout figée.
En fait, pour l'heure, je m'amuse à imaginer ce que vit Jansomme.
En général c'est vers 2 heures du matin que ça arrive. 
Alors je gratte du papier d'un jet pour fixer l'idée - 5 ou 6 pages avec des lignes espacées pour pouvoir raturer, rayer ou réécrire. 
Le point important est que, franchement, je m'amuse à agiter le personnage.
Je ne connais rien au milieu de l'espionnage. J'ai eu affaire à eux de l'extérieur. Ce que j'ai écrit dans mes petites histoires précédentes est né de choses qui me sont réellement arrivées.
Certaines personnes dont j'ai changé les noms sont réelles et j'ai vraiment eu affaire à elles.
Avec Jansomme on est dans l'imaginaire total. (cf. ton image décalée sur le repas)
C'est ce que je trouve amusant. Même, si, pour que ça ressemble à quelque chose, il me faut souvent relire pour rester à peu près cohérent.
Mais, en postant mon délire, mon idée n'est pas de plonger les copains dans l'univers souterrain de l'espionnage mais de les amuser avec une histoire genre ''Et alors? Et alors?..." en se demandant quand, où, et comment Zorro est arrivé!
Comme je l'attends moi aussi, on ne risque pas de me voler la fin de l'histoire.
D'ailleurs elle est à tous les bouffardeux.
Et si quelqu'un propose une suite et une fin, ce sera la preuve que tout le monde s'amuse à imaginer. Ce que j'espère.
Ceci n'est pas une œuvre littéraire, (Le style le montre bien. Ça ressemble sans doute plus à un scenario de film: Une image, une phrase et le lecteur imagine -enfin j'espère!) mais un amusement pour bouffardeux.
Jansomme c'est toi, lui, l'autre, dès l'instant où tu as envie de lui fabriquer une existence.
Une sorte de Pinocchio qui attend qu'on le fasse vivre.
Ce qui serait super, ce serait de voir apparaître des W6496 bis, ter, quart, quint, de copains qui nous régaleraient de leurs élucubrations sur l'histoire de LEUR Jansomme.

Bonne journée à toi et à tous
C'est l'heure de l'apéro.
Une Suze, comme Sautry?
Pourquoi pas?

"Une phrase, une image et le lecteur imagine"
William,  ton style lapidaire me fait penser a la nouvelle "Faust au Village" de Giono. Si tu ne l'as jamais lue, je te la conseille vivement.

Franchement j'adore, comme en lisant un vrai roman, je réfléchis à ce que va être la suite etc, je spécule, et je savoure quand j'ai enfin la suite.

"Un reste de pizza, un verre de rosé"

Jaufré Cantolys a écrit:

"Une phrase, une image et le lecteur imagine"
William,  ton style lapidaire me fait penser a la nouvelle "Faust au Village" de Giono. Si tu ne l'as jamais lue, je te la conseille vivement.

Jaufré, toujours teaser.
Je n'ai pas lu Faust au village.
Je vais le faire dès que j'aurai fini ce que je lis en ce moment.
Un ami me l'a envoyé et je dois dire que c'est assez jouissif intellectuellement.
Alors Faust, que ce soit au village ou ailleurs attendra que j'ai fini.
Et ce sera son tour.
Mais pas avant d'avoir essayé de" rompre l'os et d'en sucer la substantifique moelle" de ce que je lis actuellement.

Brase d'Anjou a écrit:

"Un reste de pizza, un verre de rosé"

Merci Brase!
Je peux?