Les vivandières était bien connu des soldats du front
Un clin d'œil sans prétention en hommage à leur courage

Au front on l’appelait La Belle Tabatière




 
Du repos à l’avant, partout on la voyait
Qui offrait du plaisir à ceux qui se battaient.
Quand elle ouvrait sa blague, les laissant se servir,
Ils repartaient joyeux, rêvant d’y revenir.
 
Arrêtez donc un peu! Là ! ça suffit les gars.!
Eh! dans ma tabatière, laissez donc du tabac!
 
Parmi les hôpitaux aussi elle passait
Venant réconforter tous les soldats blessés.
Quand elle leur offrait sa blague avec bonté
Chez tous ces combattants l’énergie revenait
 
Arrêtez donc un peu! Là ! ça suffit les gars.!
Eh! dans ma tabatière, laissez donc du tabac!
 
Un jour l’Etat Major osa la convoquer;
Voulant voir cette blague dont les soldats parlaient.
Elle était bien trop fière pour se laisser sommer
Par des beaux uniformes, portés par des planqués.
 
Arrêtez donc un peu! Messieurs les officiers.
Ma tabatière n’est que pour les vrais guerriers.
 
Un député fringant demanda à la voir.
Du tabac de sa blague il souhaitait en avoir.
Pour vous servir Mon Cher, ne vous y trompez pas,
Il lui faudra d’abord vous montrer au combat.
 
Arrêtez-donc un peu! Monsieur le député.
Pour puiser dans ma blague il faut le mériter
 
Les civils de l’arrière voulurent s’approcher
De cette vivandière que les soldats aimaient.
Mais s’ils voulaient un jour goûter à son perlot
Il leur faudrait d’abord être vu a créneau
 
Arrêtez donc un peu! les vautours épiciers.
Pour puiser dans ma blague il faut être troupier.
 
Les artilleurs jaloux voulurent eux aussi
Avoir de ce tabac que l’on leur disait parfait.
Mais elle refusa sa tabatière aux gars
Qui tirent leurs obus sans savoir où ça va.
 
Arrêtez donc un peu, messieurs les artilleurs.
Pour que j’ouvre ma blague il faut avoir du cœur.
 
Jusqu’en première ligne parfois on la voyait,
Apportant le tabac de sa blague espérée,
A tous ceux que la pipe aidait à supporter
Les horreurs que la guerre autour d’eux répandait.
 
Arrêtez-donc un peu! Hé ça suffit les gars!
Pour les autres poilus laissez-donc du tabac!
 
A la fin de la guerre elle ouvrit au pays
Un bureau de tabac où vinrent en amis
Des soldats libérés aimant lui acheter
Du tabac pour leur pipe afin de la bourrer
 
Ah ! quel bonheur les gars de vous revoir ici.
Je vends tous les tabacs et puis des pipes aussi.

Merci William,
Elle était jolie cette vivandière (photo d'archives). Dans sa besace, certainement du tabac...

Brase d'Anjou a écrit:

Merci William,
Elle était jolie cette vivandière (photo d'archives). Dans sa besace, certainement du tabac...

Merci Brase
Celle-là on devait bien volontiers lui acheter du tabac!

Absolument génial!
Rien que le lire le poème, ça me donne envie de monter au front!
Merci William pour ce beau moment d'humanité.

PS: Dans La Main Coupée de Cendrars, j'ai souvenir d'un épisode où un colonel planqué de l'arrière croyait faire plaisir aux poilus en leur offrant des pipes en maïs américaines de pacotille. Il y a aussi cet éloge d'une vaillante infirmière, qui fit tout ce qu'elle put pour lui sauver son bras.