Quand je fume ma pipe


Quand je fume ma pipe près de l'aquarium,
Les petits poissons rouges, erratiques ludions,
Me regardent, jaloux de toutes mes virgules,
Et au bord du bocal viennent faire des bulles.
 
Quand je fume ma pipe, le soir, sur mon balcon,
Le chat de ma voisine vient faire le dos rond
Et frotte son échine contre mon pantalon.
 
Quand je fume ma pipe chez mon meilleur ami,
Il me sert l'anisette avec du pastrami.
 
Quand je fume ma pipe il est vite minuit.
 
Quand je fume ma pipe au jardin de Manon
Elle sourit et met sa main sous mon...menton.
Et ma pipe s'excite exhalant de grands...ronds
Que Manon, leste, gobe en riant pour de bon
 
Quand je fume ma pipe en chassant la perdrix
Il y a dans ma musette pain, fromage, vin gris.
Puis ma musette et vide et c'est moi qui suis gris.
 
Quand je fume ma pipe dans mon petit salon,
J’aime à apprécier du grand Mozart le Don.
 
Quand je fume ma pipe j’accorde des pardons.
 
Quand je fume ma pipe en marchant dans la rue
Et rencontre des gens trouvant ça malvenu,
Je leur envoie fumée et sourire amical,
Les plaignant d’ignorer ce plaisir ancestral.
 
Quand je fume ma pipe garnie de Caporal
En retenant mes larmes car mon cœur me fait mal,
Sa fumée me transporte vers un monde idéal.
 
Quand je fume ma pipe près des petits enfants,
Guignant ses arabesques ils s’approchent en riant
 
Quand je fume ma pipe je m’envole hors du temps.
 
Quand je fume ma pipe il m’arrive souvent
D’oublier où je suis, et s’il y a longtemps.
Et si elle s’éteint, oubliée par mes soins,
Adieu le paradis et gare aux maringoins!
 
Quand je fume ma pipe, en barque, sur l’étang,
Les poissons peuvent rire et prendre du bon temps.
Il se savent tranquilles pour un très long moment.
 
Quand je fume ma pipe à un enterrement
C’est que le mort me manque déjà terriblement.
 
Quand je fume ma pipe c’est que je suis vivant.

 Quand je fume ma pipe...
Je fume ma pipe...
Ma pipe...
Pipe...

Encore un joli poème William, merci !

Un peu difficile à illustrer  

Y a pas tout, mais j'ai quand même mis le pastaga au nez de la barque, d'ailleurs je vais de ce pas m'en prendre un...

Brase d'Anjou a écrit:

Encore un joli poème William, merci !

Un peu difficile à illustrer  

Y a pas tout, mais j'ai quand même mis le pastaga au nez de la barque, d'ailleurs je vais de ce pas m'en prendre un...

Le truc c'est de l'agrandir
Et alors il devient vraiment super pour illustrer mes élucubrations nocturnes.
Je ne sais pas comment faire pour 'intégrer en version cliquez ici pour agrandir.
C'est pourtant ce que je voudrais faire pour que les amis qui viendrons le voir en profitent vraiment.

william1941 a écrit:

Brase d'Anjou a écrit:

Encore un joli poème William, merci !

Un peu difficile à illustrer  

Y a pas tout, mais j'ai quand même mis le pastaga au nez de la barque, d'ailleurs je vais de ce pas m'en prendre un...

Le truc c'est de l'agrandir
Et alors il devient vraiment super pour illustrer mes élucubrations nocturnes.
Je ne sais pas comment faire pour 'intégrer en version cliquez ici pour agrandir.
C'est pourtant ce que je voudrais faire pour que les amis qui viendrons le voir en profitent vraiment.

Ça a marché!

Très joli poème William ! Et de plus bien illustre par Brase ! BRAVO À VOUS DEUX !

Messieurs, vos arts nous honorent. 

Ah bas les cadences infernales!

William, tu devrais savoir que je ne suis pas chansonnier à plein-temps, que j'ai un vrai métier; et que je ne peux pas composer des musiques, comme ça, à la volée, à chaque poème qui passe.
Or pour le chansonnier, il en va de certains poèmes comme pour Don Juan des jolies femmes: impossible de les regarder sans les suivre, et impossible de les suivre sans se mettre en tête de les conquérir.
C'est le cas de ta chanson, William. Elle appelle irrésistiblement une musique de ma part. Laquelle? je ne sais pas encore. La structure décroissante en 4-3-2-1 représente certes un défi. Mais elle renferme sa musicalité propre. Il faut décidément que je l'étudie.

Ah bas les cadences infernales te dis-je!

Jaufré Cantolys a écrit:

Ah bas les cadences infernales!

William, tu devrais savoir que je ne suis pas chansonnier à plein-temps, que j'ai un vrai métier; et que je ne peux pas composer des musiques, comme ça, à la volée, à chaque poème qui passe.
Or pour le chansonnier, il en va de certains poèmes comme pour Don Juan des jolies femmes: impossible de les regarder sans les suivre, et impossible de les suivre sans se mettre en tête de les conquérir.
C'est le cas de ta chanson, William. Elle appelle irrésistiblement une musique de ma part. Laquelle? je ne sais pas encore. La structure décroissante en 4-3-2-1 représente certes un défi. Mais elle renferme sa musicalité propre. Il faut décidément que je l'étudie.

Ah bas les cadences infernales te dis-je!

Je suis désolé Jaufré,
J'ai voulu prendre ta défense!
Je viens d'avoir une petite conférence avec les responsables de cette situation.
J'ai exposé ton cas avec beaucoup de cœur.
Disant de ralentir avant quelque malheur.
Je les ai menacées d'un sevrage brutal
Totoche a pris leur défense. Je ne sais rien lui refuser.
Je vais donc devoir laisser mes "maigret" m'accompagner encore dans mes longues veillées.
Si elles sont coupables, c'est moi qu'il faut blâmer.

william1941 a écrit:

Jaufré Cantolys a écrit:

Ah bas les cadences infernales!

William, tu devrais savoir que je ne suis pas chansonnier à plein-temps, que j'ai un vrai métier; et que je ne peux pas composer des musiques, comme ça, à la volée, à chaque poème qui passe.
Or pour le chansonnier, il en va de certains poèmes comme pour Don Juan des jolies femmes: impossible de les regarder sans les suivre, et impossible de les suivre sans se mettre en tête de les conquérir.
C'est le cas de ta chanson, William. Elle appelle irrésistiblement une musique de ma part. Laquelle? je ne sais pas encore. La structure décroissante en 4-3-2-1 représente certes un défi. Mais elle renferme sa musicalité propre. Il faut décidément que je l'étudie.

Ah bas les cadences infernales te dis-je!

Totoche a pris leur défense. Je ne sais rien lui refuser.

La raison en est simple. Avoir des pipes qui parlent n'est jamais sans conséquence...
Belles illustrations, Brase.