Aller un autre. Le thème était retour dans un lieu quitter il y a longtemps. Oui je n'écris presque que sur thème.
Un mur
Après avoir longuement regardé la poigné, je me décide à entrer.
Brusquement j'ouvre la porte et me dirige vers le mur qui hante mes pensées.
Mon mur,
notre mur.
Un mur blanc, laid, vide, commun, impersonnel.
Mon passage avait été trop court pour le marquer.
Pourtant, face à lui je me souviens d'autant mieux de l'emplacement de mes illustrations.
Ici, l'affiche d'un film : Rainman
Là, dans le coin : Star Trek.
L'original bien entendu.
Plus bas, à l'opposer, à gauche : Le poster d'un chanteur, HFT...
Hubert-Félix Thiéfaine, quel beau nom pour un rocker !
Ah ça ! J'en ai détruit des CD tant je les ai écouté !
J'en ai usé des crayons à le dessiner !
Petite point d'originalité : un peu à l'écart, la face avant d'un paquet de chips égaillait le mur de vert, de rouge,
et d'un taureau.
Mais surtout, tout en haut du mur, trônait une photo de lui
et entre ces tout ces éléments, ses photos à lui créait une ambiance qui m'apaisait.
Ces trente photos il les avait choisi pour moi, pour ce mur que je détestais
dans l'unique but que je me sente mieux le soir en me couchant dans le lit accolé.
C'est pour ce mur que je suis revenu, pour lui, pour ses photos qui n'y sont plus.
Il faut dire qu'il avait du talent.
Il se promenait avec son appareil et capturais ces instants de poésie que beaucoup ne voyent pas.
Il n'avait jamais pu exprimer son talent, on ne lui en avait pas donné l'occasion.
D'une certaine façon, ce mur avait été son musée, son unique et minuscule musée.
Et j'avais eu l'honneur d'en être la commissaire.
Aujourd'hui j'en suis la conservatrice.
Je regarde encore un instant ce triste mur blanc.
Pleine de respect, je sors une à une ses photos de ma besace.
Au dos de chacune d'elle, un lieu, une date qu'il a soigneusement écrites à l'encre bleu.
Une charmante attention qui lui ressemble tant.
Je les colles, les une après les autres, à leur place, qu'elles n'auraient jamais du quitter.
Mais j'étais partie et j'ai emmené ce trésors avec moi pour le protéger, pour y veiller.
Je les ai exposé sur d'autre mur mais aucun ne vaut ce mur sans charme.
Enfin je colle sa photo.
Maintenant il surplombe à nouveau son œuvre l'air de rien.
Qu'il est beau en son sein !
Le mur revit.