Notre leçon d'histoire pipesque du week-end portera sur la bataille de Pavie. Attention, interro écrite dimanche soir!

Le maréchal de La Palice fut un héros du temps de François 1^er. Il mourut au combat lors du désastre de Pavie. Ses soldats composèrent une chanson à sa mémoire disant : « Hélas, s’il n’était point mort, il ferait encore envie ! » Mais comme le « f » et le « s » en vieux français se ressemblent, une erreur de copiste rendit : « S’il n’était point mort, il serait encore en vie ». Cette tautologie fit rire la terre entière – si bien qu’aujourd’hui, tout le monde se gausse des « lapalissades ». C’est profondément injuste. Mes recherches récentes aux archives municipales de Pavie m’ont permis de retrouver le manuscrit original de la chanson. Il était de mon devoir de rétablir la vérité au sujet de ce héros. Vous trouverez ci-après, entre guillemets, le texte retranscrit en français moderne, auquel j’ai rajouté une strophe de mon crû en guise de glose.



La Palice

« Hélas, La Palice est mort !
Son ventre a rendu ses tripes.
Un quart d'heure avant sa mort,
Il fumait encore sa pipe.

Il chargeait à la hussarde
Contre les gens de Pavie
En tirant sur sa bouffarde :
C'est là qu'il perdit la vie.

Une charge d'arquebuse
Tirée par un archer veule,
Embusqué et plein de ruse,
Eteignit son brûle-gueule.

Qu'une semblable infortune
Vînt frapper un suisse, soit!
Mais un seigneur qui pétune?
Pareil malheur laisse coi.

La pipe de La Palisse
S'est éteinte pour toujours !
Il n'entrera plus en lice,
En guerre comme en amour ! »

Que Dieu damne les maroufles
Qui sapent la renommée
D’un preux dont le dernier souffle
Fut un souffle de fumée.

Chansons, textes, oraisons, rien est bon quand on est mort. Car on est plus là pour rectifier  

Chapeau Jaufré, encore un  

Salut Jauffré,
Intéressant et bien troussé

Jaufré Cantolys a écrit:

Notre leçon d'histoire pipesque du week-end portera sur la bataille de Pavie. Attention, interro écrite dimanche soir!

Le maréchal de La Palice fut un héros du temps de François 1^er. Il mourut au combat lors du désastre de Pavie. Ses soldats composèrent une chanson à sa mémoire disant : « Hélas, s’il n’était point mort, il ferait encore envie ! » Mais comme le « f » et le « s » en vieux français se ressemblent, une erreur de copiste rendit : « S’il n’était point mort, il serait encore en vie ». Cette tautologie fit rire la terre entière – si bien qu’aujourd’hui, tout le monde se gausse des « lapalissades ». C’est profondément injuste. Mes recherches récentes aux archives municipales de Pavie m’ont permis de retrouver le manuscrit original de la chanson. Il était de mon devoir de rétablir la vérité au sujet de ce héros. Vous trouverez ci-après, entre guillemets, le texte retranscrit en français moderne, auquel j’ai rajouté une strophe de mon crû en guise de glose.



La Palice

« Hélas, La Palice est mort !
Son ventre a rendu ses tripes.
Un quart d'heure avant sa mort,
Il fumait encore sa pipe.

Il chargeait à la hussarde
Contre les gens de Pavie
En tirant sur sa bouffarde :
C'est là qu'il perdit la vie.

Une charge d'arquebuse
Tirée par un archer veule,
Embusqué et plein de ruse,
Eteignit son brûle-gueule.

Qu'une semblable infortune
Vînt frapper un suisse, soit!
Mais un seigneur qui pétune?
Pareil malheur laisse coi.

La pipe de La Palisse
S'est éteinte pour toujours !
Il n'entrera plus en lice,
En guerre comme en amour ! »

Que Dieu damne les maroufles
Qui sapent la renommée
D’un preux dont le dernier souffle
Fut un souffle de fumée.

LA PIPE DE LA PALICE


Un quart d’heure avant Jaufré
L’histoire était ignorée:
La Palice la fumait
Juste avant de la casser
 
L’affaire fut occultée
On voulu la déformer
Même Évin vint s’en mêler
Mais en vain : Jaufré veillait


Bravo Jaufré pour cette magnifique participation au rétablissement de la vérité historique.

william1941 a écrit:

Même Évin vint s’en mêler
Mais en vain...

Voilà deux vers subtilement travaillés... merci William!