- J’avance. Normalement il devrait me fournir, pour les identifier, les photos de suspects qu’ils ont prises pendant des filatures
Si ça marche ce sera bouclé pour nous.
J’essaierai d’obtenir que les arrestations n’aient pas lieu dans l’entreprise.
J’aurai peut-être besoin que tu interviennes pour ça auprès de ton général et de son rémora.
- Pas de problème.
- Dis-moi, le module ne peut vraiment être utilisé que sur le missile pour lequel tu fabriques le prototype?
- Oui. Pour un autre missile il est sans utilité. Pourquoi?
- J’ai besoin d’en être sûr.
- Pourquoi?
- Une idée qui m’est venue en t’écoutant. Il faut que je la creuse.
Je vais faire ça ce soir avec une bonne pipe et une bonne vodka. Demain je t’expliquerai ce que j’aurai mijoté. »
Il a vraiment l’air fatigué. Peut-être vexé qu’un simple oui ou non de sa part n’ait pas suffi à répondre à la question que posait le général.
« Je vais rentrer. » Il pose son verre vide et se lève.
Je pose le mien qui est encore à moitié et me lève aussi.
« A demain. Repose-toi. Tu as l’air fatigué.
- Ils m’ont fatigué. Et pas seulement… –Décidément il est à cran.
- Bonne soirée. –Je me dirige vers la porte.
Au fait, ce foutu missile c’est lequel exactement?
- Le MMP pourquoi ?
- C’est quoi ce missile ?
- C’est le remplaçant du Milan. Mais qu’est-ce qui t’intéresse là-dedans subitement.
- Je te l’ai dit : une idée. Mais il faut que j’en fasse le tour. Promis demain je te déballe tout.
Au fait, j’ai rendu la loupe à Louise.
A demain »
Je sors du bureau et referme la porte derrière moi.
Un repas rapide au troquet en bas de chez moi.
Me voilà installé pipe au bec et vodka sur la table basse.
Bilan :
-Les plans récupérés par la DGSI sont bizarres.
- Loursain a les photos des employés suspects de chez nous. Il ne me l’avait pas dit alors que cela aurait pu mettre tout de suite fin à l’enquête interne. Bizarre.
- Pierre a été convoqué chez de la Roussière pour vérifier que le module KM86 n’est compatible avec aucun autre missile que le fameux MMP.
- Cela a eu l’air d’ennuyer Crozatier plutôt que de le rassurer.
La vodka baisse. La pipe avance. Pas moi.
L’impression de rater quelque chose qui me donnerait la clef de l’histoire.
Bon sang! Mais c’est bien sûr!
Voilà l’explication…. Enfin j’espère.
Je retourne la chose dans tous les sens mais je ne trouve pas de faille dans mon raisonnement.
Je me ressers une vodka bien fraîche et je la sirote avec le plaisir qu’à dû éprouvé Archimède dans sa baignoire.
Demain sera un autre jour.