Il n’est pas seize heures
Je change d’idée et vais voir Pierre.
« Il est là ?
- Je crois qu’il est au téléphone.
Louise active l’interphone.
- Monsieur Jansomme est là. »
La porte du bureau s’ouvre.
« Entre. Assieds-toi.
- Qu’est-ce qu’il se passe avec Lacombe ?
Il m’a sondé sur la sécurité. Il m’a dit qu’il trouvait ton comportement curieux.
Il discute avec un chef de secteur et s’arrête lorsque j’arrive
Et enfin je l’ai vu partir avec Loursain il y a quelques minutes quand il est reparti après sa visite
Pour couronner le tout tu me parles d’un sac d’embrouilles à son propos.
- Tu en es où avec Loursain
-….. Il m’ apporté des photos, huit exactement en me disant que c’est tout ce qu’il a et qu’il ne sait pas qui ils sont.
Et aussi qu’il avait croisé Lacombe qui sortait ce matin de la DGSI.
Tu es au courant ?
- Oui, ça le sac d’embrouilles.
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- La DGSI l’a convoqué.
- Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ?
- D’après lui ce n’était pas clair.
Ils lui auraient demandé d’ouvrir l’œil sur le comportement des personnels et de leur rapporter tout ce qui lui paraîtrait anormal.
Lacombe est ce qu’il est, mais il est loyal.
Il est venu me voir. M’a raconté tout ça. Puis il m’a demandé : ‘’Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu as l’air perturbé, La DGSI me convoque en me demandant d’ouvrir l’œil. Tu m’envoies m’occuper d’une commande de composants qu’un simple coup de téléphone et un fax auraient pu régler. Explique-moi.’’
J’ai botté en touche en lui disant que je n’avais pas le temps de tout lui expliquer et que je parlerais de tout ça avec lui demain.
- Les zozos de la DGSI cherchent à nous déstabiliser. Pourquoi ?
J’ai peut-être une idée.
Qu’est-ce que tu ceux dire,
- Est-ce que tu penses que Lacombe est vraiment fiable.
- Oui. Je le connais bien. C’est un type droit.
- Alors il faut le mettre au courant dès demain.
- Demain ? C’est samedi.
- Parfait. Il n’y aura personne à part les gardiens.
Et ça montrera à Lacombe que c’est sérieux
D’ailleurs : Tu lui as bien dit que tu lui expliquerais tout demain?
- J'avais oublié que c'est samedi. Lui assi apparemment. Il n'a pas réagi
Si tu ne le fais pas il va commencer à gamberger et on ne sait pas ce qu’il pourrait prendre comme initiative.
Convoque-le pour dix heures
Nous on se verra avant. Disons huit heures. C’est possible pour toi ?
- Je vais me décommander pour le golf.
- Autre chose : Tu m’as bien dit que les Pakistanais ne figuraient pas sur la liste des acheteurs du MMP ?
- Oui
- J’ai des infos qui disent le contraire.
- Comment as-tu…
- J’ai encore des amis qui ont des amis.
Mon info est béton.
- Je ne comprends pas. J’ai vu les responsables et ils m’ont communiqué ces renseignements à titre confidentiel.
- Et bien il faut croire qu’il y a un gap entre l’officiel et l’officieux ou plus exactement ce qu’ils t’on raconté et la réalité.
- Tu es sûr de ta source ?
- Bien plus que tu ne le seras jamais des tiennes.
- Et ton idée c’est quoi ?
- Je t’explique tout ça demain à huit heures.
Et si Lacombe est le bonhomme que tu crois, on va bien se marrer.
- Mais enfin, explique-moi.
- C’est un peu long. Tu m’as dit qe tu ne serais plus là à cinq heures.
J’en conclus que tu es attendu à l’extérieur.
Avant de partir n’oublie pas de convoquer Lacombe. Essaie d’avoir un ton mystérieux. Ça le préparera à ce qui l’attend.
Bonne soirée Pierre. A demain. »
Je quitte son bureau et vais rejoindre mon fumoir.
Avant, je fais un détour par le distributeur.
Un café ne sera pas de trop pour assister ma bouffarde pendant les heures qui vont suivre.