J’arrive à huit heures.
Pierre est déjà là. Manifestement il est impatient
Rentré chez moi, j’ai passé la soirée jusqu’à tard dans la nuit à réfléchir
La première question à laquelle je devais répondre : Est-ce que je mets Pierre au courant de ce que m’a dit Lannié?
J’ai fini par répondre oui.
Il va devoir prendre des décisions si la SM lui demande de participer à son folklore.
Ce n’est pas simple car si LOGUIDEL réalise le module truqué et si quelque chose tourne mal, l’entreprise sera impliquée et on peut compter sur la SM pour se dédouaner en lui faisant porter le chapeau.
Quid de De la Roussière? Est- ce que Crozatier le tient informé?
Et Loursain. Est-ce que la DGSI est au courant.
Le MMP a disparu au Mali. Normalement la DGSE devrait être sur le coup.
La deuxième question concerne les plans.
J’ai la conviction que c’est un coup monté par la SM et qu’il n’y a pas d’espion chez nous.
Mais comment le prouver?
Je vais demander à Pierre de comparer les plans que lui a donné la DGSI avec les vrais.
Est-ce qu’ils sont totalement identiques ?
Quelque chose me dit que ce n’est pas le cas.
J’ai décidé de tout déballer à Pierre.
Après tout en plus d’être mon patron, c’est aussi mon ami.
Si la SM a utilisé Lannié comme pipe line, (ce qui semble bien être le cas),ils ne seront pas surpris que Pierre soit au courant.
Pierre me regarde :
« Alors on en est où? »
Je lui livre tout le paquet. Du faux espionnage à la manipulation possible qu’a évoqué Lannié.
A mesure que je parle, je le vois se crisper.
Finalement il dit tout doucement : « Ils nous prennent pour des cons.
S’ils ont besoin de nous ils n’avaient qu’à demander.
La réflexion de Loursain me revient à l’esprit.
-Ils nous considèrent tous comme des risques potentiels.
- C’est bien ce que je dis, ils nous prennent pour des cons… ou des salopards.
J’ai bien envie de demander un rendez-vous auprès du CEMA pour leur dire ce que je pense.
Avec leur histoire ces abrutis vont me griller auprès des militaires. Je pourrai m’asseoir sur les futurs contrats avec l’armée
- Tu as peut-être raison.
La deuxième option c’est de faire comme si on ne savait pas et de les laisser venir.
Il faut réfléchir
Et puis aussi décider de ce que tu veux faire avec Lacombe.
Tu ne peux pas le décommander. Un c’est trop tard, deux il trouverait ça bizarre. Et il n’aurait pas tort.
- Je crois qu’il faut tout lui dire. Comme je te l’ai dit c’est un type honnête.
Sinon nos relations vont devenir difficiles à gérer.
En plus en tant que responsable du projet, si ça foire, il va être forcément dans le collimateur.
- Bien. Tu le briffe ou je le fais ?
- ll vaut mieux que ce soit toi.
Sinon il risque d’être vexé que je ne l’ai pas mis au courant.Tu as vu comment il a réagi.
- D’accord, tu n’auras qu’à lui dire que je viens juste de t’informer. Ce qui n’est pas complètement faux.
Tu veux un café ?
- Je viens avec toi »
Nous quittons son bureau pour rejoindre le distributeur à la cafétéria.
Nous voyons Lacombe dans le hall d’entrée.
Il est en avance. Mais surtout…
Il n’est pas seul!
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par Cénoman Aujourd'hui à 8:08
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