Hello there,

Ce nouveau sujet n'a d'autre but que de vous faire découvrir le plaisir de fumer avec une pipe en terre, histoire de convaincre ceux qui n'ont pas encore essayé.

La pipe en question est un grand Jacob de la célèbre maison Gambier, plus précisément le fameux 948, le plus grand de tous les Jacob produits par les différents pipiers. Elle date du XIXem, elle n'avait jamais été fumée jusqu'à il y a dix jours.

Je mouille copieusement le foyer avant chaque fumage, histoire d'éviter de m'arracher la goule. Le tabac choisi est un excellent semois, bien connu des amateurs.

Voici ce que ça donne après une dizaine de fumages. Le fond du foyer commence à s'ombrer légèrement, prémisse d'un beau culottage qui va venir progressivement enluminer cette belle centenaire. Les parties émaillées resteront évidemment de la couleur initiale.

Tu préconises donc de mouiller à chaque fois ?
Qu'en est-il lorsque le foyer commence à devenir bien noir ? Le mouillage ne risque-t-il pas de faire transpirer ce noir de fumée ?

Merci pour les infos. J'ai moi aussi une question sur ce mouillage. Concrètement, tu procèdes comment ? Sous le robinet ? À l'endroit ou à l'envers ? Ou trempage ? Qu'est ce qui doit être mouillé et qu'est ce qui doit rester sec?

Les3Ours a écrit:

Tu préconises donc de mouiller à chaque fois ?

Au moins pour les premiers fumages, oui. Pour les suivants, ça se révèle souvent superflu, mais moi ça m'arrache moins la goule en continuant.

Les3Ours a écrit:

Qu'en est-il lorsque le foyer commence à devenir bien noir ? Le mouillage ne risque-t-il pas de faire transpirer ce noir de fumée ?

L'eau ne dissout pas le culottage intérieur, mais de toute façon il vaut mieux l'éliminer régulièrelent.

Znarf a écrit:

Merci pour les infos. J'ai moi aussi une question sur ce mouillage. Concrètement, tu procèdes comment ? Sous le robinet ? À l'endroit ou à l'envers ? Ou trempage ? Qu'est ce qui doit être mouillé et qu'est ce qui doit rester sec?

Oui sous le robinet, je mouille tout le foyer, intérieur et extérieur et j'attends deux ou trois minutes que la terre absorbe bien l'eau avant de bourre ma pipe.

Les pipes Gambier sont à mon avis les meilleures terres à fumer. La cuisson qu'ils utilisait était différente de celle des autres pipiers, ce qui fait que leurs pipes sont un peu plus fragiles que les autres mais bien plus poreuses. Elles se culottent donc rapidement. Dans la vie de fumeur, j'ai commencé à culotter  un certain nombre de pipes en terre et les seules que j'ai pu culotter aussi bien sont les Gambier.

Je n'ai jamais essayé de pipe en terre, je vais tenter de m'en procurer une pour essayer

Ca va te faire drôle ,c'est viril au début par rapport à une bruyère moelleuse...
Surtout une grosse mémère, mais ça a son charme primitif niveau goût du tabac.

Merci pour cet intéressant sujet, qui aura très certainement l'effet escompté La coloration est subtile mais bien visible, j'ai hâte de la voir évoluer en attendant de tenter l'expérience par moi-même.

Alktor a écrit:

Je n'ai jamais essayé de pipe en terre, je vais tenter de m'en procurer une pour essayer

Tout pareil ! A force de me le dire ça finira par arriver

Cirgae a écrit:

Merci pour cet intéressant sujet, qui aura très certainement l'effet escompté La coloration est subtile mais bien visible, j'ai hâte de la voir évoluer en attendant de tenter l'expérience par moi-même.

Alktor a écrit:

Je n'ai jamais essayé de pipe en terre, je vais tenter de m'en procurer une pour essayer

Tout pareil ! A force de me le dire ça finira par arriver

Les grands esprits se rencontrent, moi aussi et elle est commandée !!

Merci pour ces précieux conseis, justement j en ai une  dans un tirroir qui sera tester sous peu !

Alors, j’ai mis à tremper mon petit bulldog Gambier toute la nuit dans un verre d’eau.
Ce matin, l’eau était fortement colorée et odorante.
Après essuyage, la coloration déjà présente était plus homogène et s’était étalée de quelques millimètres. Là où j’avais une coloration très sombre, elle s’est éclaircie.
Je vais voir ce que ça peut donner avec mon légionnaire.

Alktor a écrit:

Je n'ai jamais essayé de pipe en terre, je vais tenter de m'en procurer une pour essayer

C'était bien le but espéré de ce fil de discussion

Daymonts a écrit:

Ca va te faire drôle ,c'est viril au début par rapport à une bruyère moelleuse...
Surtout une grosse mémère, mais ça a son charme primitif niveau goût du tabac.

Dit autrement, ça ne déforme pas le goût du tabac?

Cirgae a écrit:

Merci pour cet intéressant sujet, qui aura très certainement l'effet escompté La coloration est subtile mais bien visible, j'ai hâte de la voir évoluer en attendant de tenter l'expérience par moi-même.

Je posterai régulièrement des photos de la progression du culottage de ce gros pépère.

c.bartho a écrit:

Les grands esprits se rencontrent, moi aussi et elle est commandée !!

Et hop, encore un fumeur heureux

PERALB a écrit:

Merci pour ces précieux conseis, justement j en ai une  dans un tirroir qui sera tester sous peu !

Ne la laisse pas attendre plus longtemps.

Les3Ours a écrit:

Alors, j’ai mis à tremper mon petit bulldog Gambier toute la nuit dans un verre d’eau.
Ce matin, l’eau était fortement colorée et odorante.
Après essuyage, la coloration déjà présente était plus homogène et s’était étalée de quelques millimètres. Là où j’avais une coloration très sombre, elle s’est éclaircie.
Je vais voir ce que ça peut donner avec mon légionnaire.

Des photos seront les bienvenues...

Voici mon petit bulldog.



Le plus net changement de la trempette est d’avoir étendu la coloration derrière la nuque, alors qu’elle était très localisée sur le tuyau. De même, une légère teinte apparaît sur les joues.

Mon légionnaire, quant à lui, n’avait jamais connu l’eau. C’est un homme un vrai, qui sait bien boire le pinard et le Pernod.
Il n’a fait trempette qu’une fois.

Faut-il impérativement utiliser de l'eau?

william1941 a écrit:

Faut-il impérativement utiliser de l'eau?

Non, mais lorsque la pipe est neuve, les premiers fumages sont un peu rudes quand on ne mouille pas la pipe. Ensuite on peut s'en passer facilement...

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

william1941 a écrit:

Faut-il impérativement utiliser de l'eau?

Non, mais lorsque la pipe est neuve, les premiers fumages sont un peu rudes quand on ne mouille pas la pipe. Ensuite on peut s'en passer facilement...

Voilà ni ne répond pas exactement à ma question. Ne peut-on humidifier la pipe avec...autre chose? Éventuellement avant chaque utilisation? Hmm?

Ma réponse est passée à la trappe hier.
Quand on voit la couleur et l’odeur de l’eau après une bonne trempette, on se dit que le liquide est à jeter de toute façon.
Et l’eau risque d’humidifier ta fumée (disons que c’est le but), alors que l’alcool se sera évaporé, ou brûlera en augmentant la température du foyer.

Les3Ours a écrit:

Ma réponse est passée à la trappe hier.
Quand on voit la couleur et l’odeur de l’eau après une bonne trempette, on se dit que le liquide est à jeter de toute façon.
Et l’eau risque d’humidifier ta fumée (disons que c’est le but), alors que l’alcool se sera évaporé, ou brûlera en augmentant la température du foyer.

Sans avoir tenté l'expérience, ça me parait tout à fait crédible. J'ajouterais que les alcools contiennent souvent du sucre, et que ça va se comporter bizarrement à la combustion, avec risque de contamination de la pipe au caramel goudronneux...

Mais les hypothèses restent des hypothèses. William, si tu veux faire avancer la science, expérimente ! On trouve des pipes en terre à 5€ à la pipe du nord, ça permet de ne pas sacrifier un pauvre Jacob à la science.

william1941 a écrit:

Voilà ni ne répond pas exactement à ma question. Ne peut-on humidifier la pipe avec...autre chose? Éventuellement avant chaque utilisation? Hmm?

Les anciens mouillaient leurs pipes en terre avec de l'alcool, c'est d'ailleurs de là que vient la légende selon laquelle on culotte les pipes en bruyère avec ça.

Cette légende, qui a la vie dure dans l'inconscient collectif, remonte donc au XIXem, époque à laquelle les cabartiers mettaient des pipes en terre à la disposition de leurs clients, qui pouvaient aussi laisser leur bouffarde au café (c'est pour ça qu'on trouve certaines pipes émaillées au nom de leur propriétaire). Le commerçant y trouvait son compte, puisqu'il vendait ainsi un petit verre de gnôle aux fumeurs...

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

william1941 a écrit:

Voilà ni ne répond pas exactement à ma question. Ne peut-on humidifier la pipe avec...autre chose? Éventuellement avant chaque utilisation? Hmm?

Les anciens mouillaient leurs pipes en terre avec de l'alcool, c'est d'ailleurs de là que vient la légende selon laquelle on culotte les pipes en bruyère avec ça.

Cette légende, qui a la vie dure dans l'inconscient collectif, remonte donc au XIXem, époque à laquelle les cabartiers mettaient des pipes en terre à la disposition de leurs clients, qui pouvaient aussi laisser leur bouffarde au café (c'est pour ça qu'on trouve certaines pipes émaillées au nom de leur propriétaire). Le commerçant y trouvait son compte, puisqu'il vendait ainsi un petit verre de gnôle aux fumeurs...

Ah tien c'est intérressant. J'avais lu que le culottage à l'alcool des pipes bruyères était conseillé pour brûler avant fumage les restes de vernis et teintes déposés dans le fourneau par trempage lors des finitions, à l'époque.
Je n'avais jamais trouvé de lien avec le traitement des pipes en terre...

On en apprend tous les jours, c'est ça qui est bien avec les cultures populaires: c'est variable.

Ernie a écrit:

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

william1941 a écrit:

Voilà ni ne répond pas exactement à ma question. Ne peut-on humidifier la pipe avec...autre chose? Éventuellement avant chaque utilisation? Hmm?

Les anciens mouillaient leurs pipes en terre avec de l'alcool, c'est d'ailleurs de là que vient la légende selon laquelle on culotte les pipes en bruyère avec ça.

Cette légende, qui a la vie dure dans l'inconscient collectif, remonte donc au XIXem, époque à laquelle les cabartiers mettaient des pipes en terre à la disposition de leurs clients, qui pouvaient aussi laisser leur bouffarde au café (c'est pour ça qu'on trouve certaines pipes émaillées au nom de leur propriétaire). Le commerçant y trouvait son compte, puisqu'il vendait ainsi un petit verre de gnôle aux fumeurs...

Ah tien c'est intérressant. J'avais lu que le culottage à l'alcool des pipes bruyères était conseillé pour brûler avant fumage les restes de vernis et teintes déposés dans le fourneau par trempage lors des finitions, à l'époque.
Je n'avais jamais trouvé de lien avec le traitement des pipes en terre...

On en apprend tous les jours, c'est ça qui est bien avec les cultures populaires: c'est variable.

Avec MdM c'est une certitude. On pourrait penser à un livre avec ses connaissances 'pipesques', mais en fait il semble que seule une oeuvre du type encyclopédie de la pipe, regroupant toutes les connaissance du jour,  puisse apporter une réponse convenable. Je suis sérieux.

J'avais été surpris en lisant la notice qui est jointe aux pipes Falcon :

"La première fois que vous fumez la pipe, humidifiez l'intérieur du fourneau avec le doigt et, pendant que le fourneau est humide, remplissez-le à moitié de tabac. Le bol doit être rempli fermement, mais suffisamment lâche pour permettre un tirage facile. Allumez et tirez lentement..."

Brase d'Anjou a écrit:

J'avais été surpris en lisant la notice qui est jointe aux pipes Falcon :

"La première fois que vous fumez la pipe, humidifiez l'intérieur du fourneau avec le doigt et, pendant que le fourneau est humide, remplissez-le à moitié de tabac. Le bol doit être rempli fermement, mais suffisamment lâche pour permettre un tirage facile. Allumez et tirez lentement..."

Ah, je ne connaissais pas ce conseil.

Le mien pour fumer dans une pipe en terre tout en en tirant le maximum de plaisir. Je passe rapidement le foyer sous l'eau, intérieur et extérieur, puis je le laisse absorber l'eau  quelques minutes avant de bourrer ma pipe et de la fumer.

L'humidité du foyer est ainsi suffisante sans être excessive.

Autre avantage de la terre par rapport aux autres matériaux : on peut rebourrer sa pipe immédiatement pour la fumer, sans avoir à attendre quelques heures ou le lendemain. Il suffit de la vider et de passer un écouvillon dans le tuyau...

Tu la rebourres immédiatement, où tu l'humidifies à nouveau ?

LeGaulois a écrit:

Tu la rebourres immédiatement, où tu l'humidifies à nouveau ?

Je fume rarement plus d'une fois par jour, mais quand ça m'arrive je le remouille un peu, moins que la première, mais en attendant quelques minutes qu'elle refroidisse pour éviter qu'elle ne se fende (la gueule).