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Dure journée.
Longue veillée

LORSQUE JE L'AI CROISÉE

Lorsque je l'ai croisée L'illustration est de Brase d'Anjou Croisz10

Lorsque je l’ai croisée, assise sur ce banc,
Elle avait dans les yeux ce reflet triste et fier
De ceux que le malheur a chassé de leur terre.
Qui était-elle? D’où venait-elle ? Et quand?

Et ce jeune garçon craintif et agité
Contre elle se serrant perdu et sans repère.
Était-ce son enfant ou bien un jeune frère?
Tout en fumant ma pipe, je me suis arrêté.

Droite, elle regardait sans honte, fixement,
Le flot indifférent et bruyant des passants.
Pas de carton plaintif auprès d’une sébile.
Pas de prière en forme de psalmodie débile.

Non c’était simplement le reproche vivant
Fait à l’indifférence que nous montrons souvent
Aux êtres en errance. Nous n’avons pas le temps.
Mais à la vérité que craignons-nous vraiment?

‘’Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde’’

Nous devons seulement, pour être respectés,
Accueillir notre part de misère comptée.
Un oracle a parlé : Certains, sur cette terre,
Seront à tout jamais voués à la misère.

Nul besoin de chercher la réponse finale;
De lui faire ici-bas une guerre totale.
Pourtant si nous faisions l’effort de mieux penser…
C’est la guerre au malheur qu’il faudrait décider …

Ma pipe c’est éteinte depuis quelques instants.
Et je l’ai rallumé en l’abritant du vent.
J’ai repris mon chemin. Je n’avais pas le temps.
Depuis, ce souvenir renaît de temps en temps.
Les yeux de cette femme et ceux de cet enfant,
Au creux de mon esprit reviennent, brusquement,
M’empêchant d’oublier, poser leur fer brûlant.
Et parfois quand je marche le long de l’océan
La fumée de ma pipe, dans le soleil couchant,
Semble écrire: pourquoi? Et ressemble à du sang.

Invité

C est beau Bravo William

"Lorsque je l’ai croisée, assise sur ce banc,
Elle avait dans les yeux ce reflet triste et fier
De ceux que le malheur a chassé de leur terre."

Invité

Brase d'Anjou a écrit:: "Lorsque je l’ai croisée, assise sur ce banc,
Elle avait dans les yeux ce reflet triste et fier
De ceux que le malheur a chassé de leur terre."

Toujours de belles trouvailles avec de superbes photos en réponse aux poèmes de William Après bravo William c est Bravo Brase et bonjour à tout le monde

Brase d'Anjou a écrit:: "Lorsque je l’ai croisée, assise sur ce banc,
Elle avait dans les yeux ce reflet triste et fier
De ceux que le malheur a chassé de leur terre."

Yseran a dressé un constat impeccable. Bavo Brase!
Ce sont les yeux qu'il fallait trouver!
Merci

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