Ce jour de Mai
 
La fenêtre est ouverte
La prairie toute verte.
Le voilà  le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Tiens, voilà l’écureuil
Qui vient jeter un œil.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Au ciel quelques nuages
Vêtus de blanc. Bien sages.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Le vent frôle les fleurs
Emportant leurs odeurs.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Le merle infatigable
Siffle de tout son cœur.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement
 
Les moineaux de l’année
Volètent, empruntés.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement
 
Les amandiers en fleur
Ont l’odeur du bonheur.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Dans l’ombre d’un buisson,
On bouge ! Un hérisson !
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Tiens ! voici les abeilles
Sorties de leur sommeil.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Oh ! un coquelicot
Se montre un peu trop tôt.
Le voilà le printemps.
Ma pipe fume. Doucement.
 
Bien sûr, les pâquerettes
Sont toutes de la fête.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Une jument arrive
Avec son poulain ivre.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
Les fourmis sont sorties
La terre est envahie.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.
 
La nature est en fête
Tout scintille et s’apprête.
Le voilà le printemps.
 
Ma pipe fume. Doucement.




 
Mais me revient ce jour de Mai
Jour terrible où tu m’as laissé.
Emportant  le printemps.
 
Je suis vieux. Les ans ont passé.
Mais alors qui peut m’expliquer
Pourquoi ce jour du mois de Mai
Mon cœur voudrait me voir pleurer ?
 
Bien sûr je m’en prends à ma pipe.
Je la déplace sur ma lippe.
Et je reproche à sa fumée
De monter du mauvais côté.
 
Le voilà le printemps.
Dis tu es où,
Maman ?

Comme toujours William des vers superbes, émouvants, emprunts de mélancolie, d'où viennent les plus. Belles poésie.

"La nature est en fête
Tout scintille et s’apprête.
Le voilà le printemps."

Brase d'Anjou a écrit:

"La nature est en fête
Tout scintille et s’apprête.
Le voilà le printemps."

Elle a quitté ce monde à trente huit ans. J'en avais à peine dix sept.
C'est jusqu'à ce jour, la perte la plus cruelle que la vie m'ait infligée.
Celle qui me laisse pour toujours avec le regret de ne pas avoir eu le temps de lui rendre tout ce qu'elle m'a donné.

Merci Brase pour cette interprétation si belle et émouvante.

Merci à William pour la poésie et à Brase pour l'illustration.

A quand un recueil des poémes illustrés

Brase, merci encore pour ce cadeau. 

Jai essayé de me lancer dans la technique.
Ce n'est pas terrible.
Mais c'est moi qui l'ai (mal) fait.

Merci William et Brase, c'est un magnifique cadeau. 

Ma mère nous a quitté il y a un an elle aimait tant le muguet !

J'avais pris l'habitude, quand j'allais la voir de m'asseoir à côté d'elle, elle ne pouvait plus tellement bouger, et de lui tenir la main pendant quelques minutes.
Nous sentions tous les deux que ses douleurs arrivaient à terme, et tout en le regrettant si profondément, nous l'acception.
Je suis très heureux d'avoir pu rester à côté d'elle comme ça juste pour être avec et lui montrer que l'amour qu'elle nous avait donné était pour toujours en nous.
C'était un moment calme et tendre, un très beau souvenir.
Maintenant je sais qu'elle ne souffre plus. Je la reverrai peut être dans une autre vie, qui sait?

Je reprendrai ta poésie pour mon père, décédé lui aussi au mois de mai. 
Père ou mère, ce sont des plaies qui ne cicatrise t jamais dans les cœurs des enfants.

william1941 a écrit:

Brase, merci encore pour ce cadeau. 

Jai essayé de me lancer dans la technique.
Ce n'est pas terrible.
Mais c'est moi qui l'ai (mal) fait.

Sympa William, 
Une idée à creuser  

Brase d'Anjou a écrit:

william1941 a écrit:

Brase, merci encore pour ce cadeau. 

Jai essayé de me lancer dans la technique.
Ce n'est pas terrible.
Mais c'est moi qui l'ai (mal) fait.

Sympa William, 
Une idée à creuser  

+1 

PetuneurBreton a écrit:

Merci William et Brase, c'est un magnifique cadeau. 

Ma mère nous a quitté il y a un an elle aimait tant le muguet !

J'avais pris l'habitude, quand j'allais la voir de m'asseoir à côté d'elle, elle ne pouvait plus tellement bouger, et de lui tenir la main pendant quelques minutes.
Nous sentions tous les deux que ses douleurs arrivaient à terme, et tout en le regrettant si profondément, nous l'acception.
Je suis très heureux d'avoir pu rester à côté d'elle comme ça juste pour être avec et lui montrer que l'amour qu'elle nous avait donné était pour toujours en nous.
C'était un moment calme et tendre, un très beau souvenir.
Maintenant je sais qu'elle ne souffre plus. Je la reverrai peut être dans une autre vie, qui sait?

" Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais "

Il y a une part animale dans l'amour maternel qui échappe complètement à la raison et à la morale humaines

Merci, William, pour ce magnifique poème.
L'illustration de Brase est également d'une grande beauté. Merci.

Sir Arthur Conan Doyle écrivit dans Rodney Stone :
"You may have many friends, you who read this, and you may chance to marry more than once, 
but your mother is your first and your last. Cherish her, then, whilst you may, for the day will come 
when every hasty deed or heedless word will come back with its sting to hive in your own heart."