Le directeur a les traits tirésIl y a un ordinateur sur son bureau et les documents du dossier sont posés en plusieurs piles sur la table de travail.« Tu as l’air fatigué Bernard.- La nuit a été courte.J’ai planché sur les documents que vous avez rapportés.Vous les avez déjà vu.J’ai essayé de regrouper les documents qui nous donnent des informations sur ceux qui ont pu y avoir accèsJ’ai obtenu trois groupes.
Ceux qui sont accessibles par plusieurs personnes pas toujours identifiables.
Les documents qui décrivent des séquences informatiques. Ce sont essentiellement des photos.
Les documents qui indiquent dans le détail quels éléments de nos forces armées utilisent le système scorpion.
Ces troisièmes ne peuvent être sortis que des états-majors et ce n’est pas rassurant
- Il doit être possible de circonscrire leur provenance en fonction de leur nature exacte
- Tu as raison Henri. Et là, nous aurons besoins de nos amis de la SM.
_ Tu crois qu’ils vont jouer franc-jeu ?
- Ils n’auront pas le choix. Dans le cas contraire les documents vont atterrir à Bruxelles.
Et je pense qu’ils préfèreront régler ça en interne.
- Et les videos ?
- Là Jacques, nous avons un gros problème.
C’est une chance que vous ne les ayez pas visionnées.
Leur contenu relève absolument du secret défense.
Les personnes qui sont impliquées ne sont pas des simples traîtres qui veulent gager de l’argent.
Ce sont des gens qui travaillent à empêcher le développement de la Défense Européenne.
Et je pense que c’est pour avoir découvert cela que Sautry est mort.
Tout comme l’Allemand et l’Italienne.
- Comment fait-on ?
Si on ne les connait pas, je ne vois pas ce qu’on va pouvoir faire pour les coincer.
- Vous n’interviendrez pas dans cette opération.
C’est impossible.
Mais je vous garantis que le couperet tombera et que vous serez informés.
- Je ne comprends pas comment des actions de vols de documents peuvent porter tort au développement de la Défense Européenne.
- Tous simplement Henri, en sapant la confiance entre les armées des différents pays.
L’idée n’est pas de faire de l’espionnage mais de faire savoir aux armées nationales que celles des autres sont minées par des espions. Et donc qu’il n’est pas possible de leur faire confiance en termes de sécurité militaire.
L’Intcen va avoir un rôle primordial dans cette affaire.
Une réunion du SEAE aura lieu après-demain pour définir la stratégie à utiliser.
Et je sens bien que mes collègues allemands et italiens vont eux aussi vouloir la peau de ceux qui ont éliminé leur agent.
Vous comprenez facilement que pour des raisons politiques, tout cela sera totalement secret.
Nous n’obtiendrons la collaboration des responsables politique que s’ils ont la certitude que tout se fera dans la plus totale discrétion.
Ils n’ont pas envie d’être montrés du doigt.
- Mais on a une idée des pays qui sont derrière cette opération ?
- C’est un peu compliqué Jacques.
En fait, certains, que je ne nommerai pas sont opposés à ce que l’Europe se dote de sa propre défense. Ils utilisent tous les moyens pour freiner son développement. Et celui-ci en est un.
Certains trahissent pour de l’argent.
Et ceux qui commanditent cette affaire n’en manquent pas.
D’autres trahissent par conviction. Persuadés qu’une défense européenne indépendante n’est pas la bonne solution pour assurer notre sécurité commune.
Vous comprenez que l’espionnage dans cette affaire n’est que l’un des moyens utilisés dans une lutte politique d’un tout autre niveau.
- En somme Sautry est mort pour avoir découvert quelque chose qu’il n’aurait pas dû savoir.
- C’est assez vrai Henri.
Mais cela ne m’empêchera pas de m’occuper particulièrement du cas de ceux qui l’ont fait tuer. »
Le directeur passe derrière son bureau :
« Une dernière chose :
Nous avons rendez-vous à seize heures à l’Elysée.
Le Président veut me voir.
J’ai l’impression que l’ami Alexis n’a pas tout compris au film.
Et il veut aussi vous questionner sur la façon dont vous êtes rentrés en possession de ces documents.
Et dont vous les avez ramenés
Le problème des clefs USB a l’air de le chagriner particulièrement.
Je crois qu’il a pensé à un coup monté visant à provoquer une crise politique avec nos alliés.
Je ne le crois pas et je lui expliquerai pourquoi.
Il prendra ensuite ses décisions.
Mais au niveau du SEAE il y aura une action de menée contre les personnes impliquées
Nous sommes au moins trois à ne pas accepter que nos agents perdent la vie dans ce genre de combine.
En attendant, je vous propose d’aller vous restaurer.
Une voiture va vous conduire et vous récupèrera
On se retrouve ici à quinze heures. »
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par la hyène Aujourd'hui à 0:56
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