Deux mois plus tard
A Millau, chez Capion
Rouvier, Foral, Françoise, Chanlier, Jansomme et Lannié sont attablés.
Les deux derniers sont venus passer quelques jours à la ferme de leur ami Chanlier.
Foral les a invité au restaurant pour fêter sa retraite de chirurgien.
Apéritif
Les souvenirs remontent dans les mémoires.
Tu te rappelles…
Et quand…
Chanlier tu es complètement remis ?
L’hôpital ne va pas trop te manquer ?
Finalement, Jansomme lève son verre :
« A Sautry ! »
Tous
« A Sautry »
Il y a un silence.
Puis les conversations reprennent.
Le repas est bon
Les vins de qualité
Le café excellent
Les digestifs au goût de chacun.
Ils décident de marcher un peu pour rejoindre la place du Mandarous ou sont garées les voitures.
En sortant, sans un mot, Jansomme sort une boîte de ninas de sa poche.
Tous, même Françoise, en prennent un.
Jansomme, Lannié et Rouvier l’allume. OUPs l'allumeNT
Les trois autres le tiennent entre leur doigt et le regarde, pensifs.
Deux semaines plus tard
Jansomme et Lannié sont installés à la terrasse du café de l’Odéon
La pipe au bec ils savourent leur whisky en attendant l’heure du dîner.
Le cellulaire de Lannié grésille.
Il regarde l’écran et son visage marque un étonnement certain.
« Bonjour Bernard.
-
Je suis avec Henri. On prend l’apéritif.
-
Demain à midi au Saint Benoît ?
Je lui pose la question :
Bernard demande si nous pouvons manger avec lui demain à midi au Saint Benoît.
Il a des choses importantes à nous dire. »
Jansomme hoche la tête pour dire non.
« -
- Je te le passe »
Jansomme prend le téléphone avec réticence
« Je t’écoute.
- Henri, je souhaite vraiment que nous nous retrouvions tous les trois.
J’ai des informations qui t’intéresseront. J’en suis sûr.
Alors ? D’accord ? Demain midi au Saint-Benoît ?
- D’accord »
Et il raccroche.
« Qu’est-ce qu’il veut encore.
On n’a eu aucune nouvelle de lui depuis la visite au Président.
Je te préviens : S’il s’agit encore d’uns de ses combines, c’est NON
Je n’ai plus envie de jouer au dindon de ses farces.
- Attend de savoir ce qu’il veut nous dire
Et en vérité, moi aussi j’ai envie de me poser définitivement. »
Le lendemain midi, au Saint Benoît
Le Directeur les attend devant la porte
Blouson de toile.
Chemise ouverte.
Pantalon de toile bleu clair.
Baskets.
S’il ne leur avait pas fait face, ils ne l’auraient pas reconnu.
Il leur tend la main.
« Allons-y »
Une table est réservée dans le fond de la salle.
Ils s’installent.
Jansomme surveille. Mais il n’y a bien que trois sièges et trois couverts
« Vous prendrez bien un apéritif ? »
Les yeux de Jansomme s’écarquillent.
Le Directeur commande… trois Suze.
Lorsqu’elles son servies il lève son verre
« A Sautry ! »
Jansomme et Lannié sont interloqués
« A Sautry »
« Henri, Jacques, je vous remercie d’avoir accepté mon invitation.
Les commanditaires du meurtre de notre ami ont été arrêtés et ne sont pas près de revoir la campagne.
Je ne peux pas vous donner d’informations car cela touche au cœur du secret défense.
Ajoutez-y une bonne pincée de politique européenne…
Mais je vous demande de me faire confiance.
L’Intcen a fait son travail et les meurtriers des deux autres agents ont aussi été appréhendés.
Voilà la première raison de mon invitation.
La deuxième est plus personnelle :
Je supportais de plus en plus mal la place que les politiques prennent dans les affaires de sécurité.
J’ai toujours considéré que les objectifs de notre mission sont de servir la sécurité de notre pays.
J’ai toujours considéré que les missions doivent être sous l’autorité des responsables des Services
Aujourd’hui, trop de responsables politiques se croient capables de définir non seulement les missions, mais leur mise en œuvre.
Et à l’Intcen j’ai pu mesurer à quel point les dissensions politiques handicapent lourdement nos capacités d’action.
Voilà pourquoi j’ai pris ma retraite définitive et ne suis donc plus le Directeur de l’Intcen.
Bien (Jansomme est si surpris qu’il ne réagit même pas)
Si nous passions commande.
Faites votre choix pour les mets… et pour le vin ajoute-t-il avec un large sourire