william1941 Poète, barde, troubadour...
Messages : 6310 Date d'inscription : 03/04/2020 Age : 83 Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
| Sujet: ZIGARREN-BAUMERT N°15 Jeu 15 Sep 2022 - 0:16 | |
| ZIGARREN-BAUMERT N°15 LES REVUESMUNCHCe tabac est une très belle surprise. Comme ce tabac est offert par William qui nous avait régalé d'un calcul de densité de population mondiale en Corse, je me suis amusé à un autre exercice avec l'âge de la Terre (454 milliards d'année), l'apparition vaguement humaine (7 millions d'année), le début de la révolution industrielle, les années 70 et ma naissance.A l'ouverture, le nez offre un latakia racé qui dessine un irrépressible sourire sous celui (le nez) de l'amateur. Une belle promesse de complexité cuirée se dégage avec un certain mystère, puisqu'aucune couleur ne domine parmi les morceaux de tabac. L'idée est de savoir depuis quand les choses existent, en comparant avec une idée facilement représentable de l'âge de la Terre (545 milliards d'années, c'est beaucoup trop).A l'allumage, c'est une odeur précise d'encens qui se dégage. J'ai immédiatement pensé à l'Artisan's Blend, mais ça n'en est pas : L'artisan's est beaucoup plus brut et moins porté sur l'encens. Ici, c'est à la fois plus net et plus classe. Autre chose d'autre m'étonne. Un arôme un peu sauvage joue sa partition, baies noires, étranger à mes habitudes latakiesques. Cette fois-ci il me fait penser au Sillem's Black, mais dont mon souvenir - bien qu'ancien maintenant - s'éloigne trop de ce tabac, qui n'est pas assez porté sur la rudesse des aromatiques en comparaison. Ce mélange encens / latakia / baies se développe avec énormément d'élégance et de générosité. En comparaison, je ne connais que le Crown Achievment qui sache aussi aisément marcher sur le fil. J'ai trouvé que 100 ans, c'est bien. On voit ce que c'est, même sans y être encore. En milieu de bol : nouvelle révolution des papilles avec un concentré de réglisse mentholée, très fais. Goûtant fort peu cette association dans les latakiés, je m'attendais à être rapidement écœuré - pas du tout ! Etonnamment, le tabac est resté très suave et agréable. La fin de bol en pain grillé était identiquement appréciable jusqu'à la fin. Et donc, si la Terre avait 100 ans : L'homme est apparu il y a moins de 14h ; La révolution industrielle a commencé il y a 1.27 seconde ; Les années 70 il y a un tiers de seconde ; Et moi, je suis né il y a un quart de seconde. Arrivé au bout, je dois bien admettre qu'il ne ressemble à aucun tabac que je connaisse. M'en souviendrai de celui-là ! L'est fameux ! C'est fou nan ?JAZZHUS Un premier plaisir en émiettant le tabac qui, sous vide, ne formait qu’un bloc. Il est assez gras, très sombre, et a une bonne odeur de latakia, omniprésente, légère et douce. Un premier bol dans celui de ma petite Majestic. Son fourneau est bas et mince, elle est assez courte, mais pour le moment c’est par elle que j’apprécie les Anglais. Dès l’allumage, je retrouve l’amplitude et la légère fraîcheur du My Mixture 965. Je ne retrouve guère l’odeur de foin qui semble caractériser certains mélanges, comme le Davidoff Royalty. La fumée et épaisse, lourde, stagnante. Très peu de Virginia là-dedans, d’un point de vue visuel en tout cas, que ce soit avant ou après la combustion. Je me suis bien installé dans mon fauteuil, pour reprendre « À Rebours » de Joris-Karl Huysmans. Dans ce chef d’oeuvre décadent, « fin de siècle », un dandy fin de race, Jean Des Esseintes, fait le catalogue de ses goûts, qui sont, non seulement extravagants, mais hors de tout ce que nous connaissons dans la nature et les quelques bas artifices qui nous entourent. Dans le chapitre 10, il se prend de passion pour les parfums, aussi divers soient-ils, et l’auteur décrit les talents de son nez d’une manière qui peut faire rêver les amateurs de tabacs, et qui s’applique à certains d’entre nous, qui dans leurs revues, font mine d’un odorat des plus agile. « Des Esseintes pouvait, en respirant un soupçon d’odeur, vous raconter aussitôt les doses de son mélange, expliquer la psychologie de sa mixture, presque citer le nom de l’artiste qui l’avait écrit et lui avait imprimé la marque personnelle de son style. » Oui, pour Jean, les mélanges d’odeurs sont, comme tous les arts, à prendre comme des compositions longuement pensées par leurs concepteurs. Les tabacs sont comme les peintures et les symphonies : sans éducation, on ne saurait distinguer un tableau de maître d’une simple croûte. Alors voilà, je n’ai pas encore cette éducation, mais je crois que William ne se moque pas de nous, et nous a fait parvenir un Anglais de qualité. J’ai pris grand plaisir à fumer ce premier bol, j’ai relevé quelques notes particulières de tourbe, qui s’affirmeront ou s’infirmeront lors de prochains fumages. Je laisserai un peu sécher le tabac la prochaine fois, pour que mon plaisir ne soit pas interrompu, et vous donnerai plus en détail mes impressions. |
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papaalino Les accros aux aros
Messages : 6531 Date d'inscription : 16/11/2016 Age : 51 Localisation : Epernon Eure et Loir
| Sujet: Re: ZIGARREN-BAUMERT N°15 Jeu 19 Jan 2023 - 12:42 | |
| Merci pour ce retour que j ai laissé passer et que j ai lu avec plaisir |
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Brase d'Anjou Vieux de la vieille
Messages : 5816 Date d'inscription : 22/05/2020 Age : 58 Localisation : Campagne angevine à l'ouest d'Angers
| Sujet: Re: ZIGARREN-BAUMERT N°15 Jeu 19 Jan 2023 - 14:37 | |
| Deux belles revues que j'avais également laissé passer. Merci à tous deux ! @Munch : On peut en faire des choses en 1/4 de seconde |
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stéphane Notable
Messages : 4797 Date d'inscription : 12/02/2022 Age : 61 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ZIGARREN-BAUMERT N°15 Jeu 19 Jan 2023 - 16:12 | |
| Effectivement, deux très bonnes revues, d'un tabac que je ne connaissais pas |
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| Sujet: Re: ZIGARREN-BAUMERT N°15 | |
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