La porte du bureau s’ouvre.
« C’est fait commissaire. Tout est en place.
- Pas de complication ?
- Rien n’a été signalé.
- Merci Lambert.
Vous pouvez partir. A demain.
- Bonne soirée commissaire. »
 
Le Divisionnaire Chapelier ouvre un tiroir de son bureau, regarde quelques instants à l’intérieur et en sort une pipe, une blague à tabac, une boîte d’allumettes et un tasse-braise qu’il pose soigneusement l’un après l’autre devant lui sur son bureau.
Le tasse-braise est une petite croix de Lorraine en or dont le pied sert à gérer les cendres dans le fourneau de la pipe
Il contemple l’ensemble puis saisit la pipe, souffle dedans pour s’assurer qu’elle est bien vide, ouvre la blague et entreprend de la garnir.
Il opère lentement, soigneusement, vérifiant le tirage à plusieurs reprises.
Lorsqu’il a terminé, il la regarde en la tenant en main devant lui. Puis, comme s’il prenait une décision sans appel, il enflamme une allumette. Maintient soigneusement la flamme sur le tabac tout en aspirant avec précaution. Pose délicatement l’allumette brûlée dans le cendrier. Saisit la petite croix de Lorraine.
Il administre une légère pression sur le disque rougeoyant du dessus du foyer. Essuie le talon du tasse-braise sur le coin en liège du cendrier.
Recommence l’opération, puis se concentre sur la gestion du démarrage de la combustion du tabac.
Après une dizaine de bouffées, il considère que les choses sont bien engagées.
Remet la blague et les allumettes dans le tiroir et le referme.
 
Il fume ainsi pendant quelques minutes. Les yeux mi-clos.
Regardant monter la fumée avec une attention soutenue. Comme s’il en attendait la réponse à une question très importante.
Ce soir le piège est en place..
 
Il fume. Repasse dans sa tête les évènements qui l’ont conduit à monter l’opération qui se déroule à l’autre bout de Paris. Et qui, s’il a bien raisonné, permettra de mettre un point final au dossier.
S’il s’est trompé…

william1941 a écrit:

Le Divisionnaire Chapelier ouvre un tiroir de son bureau, regarde quelques instants à l’intérieur et en sort une pipe, une blague à tabac, une boîte d’allumettes et un tasse-braise qu’il pose soigneusement l’un après l’autre devant lui sur son bureau.
Le tasse-braise est une petite croix de Lorraine en or dont le pied sert à gérer les cendres dans le fourneau de la pipe
Il contemple l’ensemble puis saisit la pipe, souffle dedans pour s’assurer qu’elle est bien vide, ouvre la blague et entreprend de la garnir.
Il opère lentement, soigneusement, vérifiant le tirage à plusieurs reprises.
Lorsqu’il a terminé, il la regarde en la tenant en main devant lui. Puis, comme s’il prenait une décision sans appel, il enflamme une allumette. Maintient soigneusement la flamme sur le tabac tout en aspirant avec précaution. Pose délicatement l’allumette brûlée dans le cendrier. Saisit la petite croix de Lorraine.
Il administre une légère pression sur le disque rougeoyant du dessus du foyer. Essuie le talon du tasse-braise sur le coin en liège du cendrier.
Recommence l’opération, puis se concentre sur la gestion du démarrage de la combustion du tabac.
Après une dizaine de bouffées, il considère que les choses sont bien engagées.
Remet la blague et les allumettes dans le tiroir et le referme.
 
Il fume ainsi pendant quelques minutes. Les yeux mi-clos.
Regardant monter la fumée avec une attention soutenue. Comme s’il en attendait la réponse à une question très importante.

Merci, William, pour ce morceau d'anthologie.
Tout est décrit avec minutie.
Parfait contraste avec la pluie du premier épisode. On change d'atmosphère.
Mais on pressent dès la première phrase de l'incipit que certains personnages auront à se mouiller.

"Le Divisionnaire Chapelier ouvre un tiroir de son bureau"

Brase d'Anjou a écrit:

"Le Divisionnaire Chapelier ouvre un tiroir de son bureau"

M.  de! j'ai oublié de parler du carnet!
Merci Brase pour la croix de Lorraine

william1941 a écrit:

Brase d'Anjou a écrit:

"Le Divisionnaire Chapelier ouvre un tiroir de son bureau"

M.  de! j'ai oublié de parler du carnet!
Merci Brase pour la croix de Lorraine

Tout est à sa place, en effet.
Et quel plaisir de voir que la pipe du commissaire est une Peterson Sherlock Holmes, modèle Baker Street 
Surely, a man of taste and imagination