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Samedi neuf heures.
Mazières arrive avec ses collègues de la DGSI.
La Directrice et Chapelier les saluent et tout le monde rejoint la salle Clemenceau.
Ils prennent place autour de la table.
Ils se sont assis comme la veille.
Mazières les regarde :
« Donc, vous seriez disposez à mener une opération conjointe avec le DGS,
C’est ce que vous avez proposé – répond la Directrice
Nous vous écoutons »
Mazières expose un plan d’intervention dans lequel la PJ servirait de force d’appoint à la DGSI.
Il détaille le rôle qui serait attribué à Chapelier et à sa brigade.
Lorsqu’il a terminé la Directrice se frotte le menton :
« Si nous avons bien compris il s’agirait d’une coopération totalement officieuse pour une opération qui le serait tout autant dans son ensemble ?
(Mazières la regarde, surpris.)
- Bien sûr.
Etant donné que dès le départ toute l’opération était officieuse, il me paraît difficile de l’officialiser à postériori.
- Pourtant il semble que certaines personnes chez vous étaient au courant puisqu’il y a eu des fuites.
Vous avez dit qu’il y a une taupe qui a vendu vos agents.
De plus, il y a eu la réunion au cabinet du Ministre.
Votre directeur est supposé avoir remis un rapport sur l’affaire.
On est loin de l’officieux.
- A ce jour il n’existe aucune trace officielle dans les services de cette opération d’escamotage de nos agents et de leur … (il regarde Déprisieux et Kléber) mort.
- Tout cela nous semble bien difficile à gérer pour nous.
La PJ ne peut pas mener des opérations… clandestines.
Nous devons toujours agir officiellement et strictement dans le cadre de la loi.
(Mazières est pris au dépourvu par cette rebuffade)
Mais puisque le Commissaire Chapelier a donné son accord pour une opération conjointe, peut-être a-t-il anticipé cette difficulté et a une solution à nous proposer ?
(Chapelier regarde au loin)
Eh bien commissaire, avez-vous une proposition à faire à nos collègues ?
- J’ai bien une idée pour une intervention et qui nous permettrait de rester dans le cadre juridique dans lequel nous sommes contraints »
Mazières est plongé dans une intense réflexion.
La Directrice le regarde :
« Eh bien Monsieur le Directeur ? Voulez-vous que le Commissaire Chapelier expose son idée ? »
Mazières reste silencieux quelques secondes encore, se frotte vigoureusement la nuque :
« Je vous écoute Commissaire. »
Chapelier expose les grandes lignes de son projet.
Mazières réfléchit plusieurs minutes.
Tous les autres attendent sa réponse.
« Si j’ai bien compris votre idée il s’agit de convertir une opération de la DGSI en une enquête de la PJ
- Exactement.
- Quel est l’intérêt ?
- Il est double.
Pour nous, notre enquête débouche de façon très officielle sur des arrestations.
Pour vous il passe par pertes et profit une opération officieuse qui risque de devenir gênante à partir du moment où elle a mal tourné.
En prime, cette façon de procéder pourra peut-être vous permettre d’identifier la taupe dans vos services. Ce qui pourra être bon pour la DGSI…et accessoirement pour vous.
- Il vous paraît nécessaire que le Ministre donne son aval à cette opération ?
- Indispensable si nous voulons mener une opération conjointe de nos deux services.
Ce sera la validation de l’opération. Validation dont nous ne pouvons pas nous exonérer
Manifestement, Mazières est soucieux.
Il se rend compte que la PJ retirera tout le bénéfice de cette façon de procéder.
En même temps il est conscient que s’il refuse la PJ ne lui fera pas de cadeau.
Ils ont toujours sur l’estomac qu’il ait voulu les instrumentaliser.
Il se frotte encore la nuque :
« Entendu.
Il faut maintenant mettre au point les détails.
Quand pouvons-nous le faire ? »
La Directrice regarde Chapelier puis Mazières.
« Le plus simple est que vous régliez tout cela directement avec le Commissaire Chapelier.
Qu’’en pensez-vous Commissaire ?
- Si Monsieur Mazières est d’accord, nous pourrions nous retrouver à la brigade lundi à neuf heures.
- D’accord Commissaire. Lundi à neuf heures pour préparer l’opération.
- Vous avez les moyens de garder monsieur Déprisieux et mesdames Kléber en sécurité ?
- Les dispositions existent déjà. Ils sont dans un de nos appartements sécurisés. »
La Directrice se lève et tous les autres l’imitent.
Mazières a toujours l’air préoccupé.
Ils se séparent et la Directrice fait signe à Chapelier de la suivre.
Arrivés dans son bureau:
« Qu’est-ce que tu en penses ?
- Il n’aime pas ça. Il va certainement essayer de trouver une autre solution.
Mais je ne crois pas qu’il en trouve une qui lui soit plus profitable.
Donc il va collaborer.
- Tu ne crains pas que son patron aille voir le Dircab du ministre pour nous démolir ?
- Il n’y a pas intérêt. Il a compris que dans ce cas tout sortira au grand jour et il classera des dossiers jusqu’à sa retraite.
- Je te laisse gérer. Tu me tiens informée de près
- Bien entendu.
(il regarde sa montre)
Onze heures.
Mon équipe revient à quatorze heures.
Je dois les brieffer sur ce qui se prépare.
Je t’aurais bien invitée à manger mais il faut que je prépare la réunion.
Et puis au final c’est toi qui me dois un repas puisqu’ils ont bien proposé une opération officieuse.
- Tu ne m’a pas dit que tu as du travail ?
- Oh oui !
- Alors qu’est-ce que tu attends ? »
Il sourit et quitte le bureau.

Installé dans son fauteuil, il garnit une pipe, l’allume et tire quelques bouffées les yeux mi-clos.
Finalement tout s’est plutôt bien passé.
Mazières semble avoir accepté que la PJ mène la danse et que les agents de la DGSI ne participent pas à l’opération.
L’arête a eu du mal à passer mais finalement il l’a avalée.
Il n’a pas grand-chose à préparer pour la réunion.
Il a tous les éléments en tête restera a faire les ajustements qui découleraient des suggestions de ses hommes.
Il pose une feuille de papier devant lui. Pour le cas où il aurait quelque idée à noter.
Puis il s’adosse confortablement et continue à fumer les yeux mi-clos.
Plutôt satisfait de ce qu’il vient de mettre en route.
Une quasi-somnolence gagne son corps et son esprit.
Il y a longtemps qu’il n’avait pas pu fumer tranquille.
Quelque chose vient perturber sa quiétude.
Il se frotte le visage et regarde sa montre.

Le piège 88 / 89 L'illustration est de Brase d'Anjou Il_est10

Douze heures trente. Le bureau des réclamations s’est ouvert.
Va pour un parisien et une bière.

"Douze heures trente. Le bureau des réclamations s’est ouvert."

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Brase d'Anjou a écrit:: "Douze heures trente. Le bureau des réclamations s’est ouvert."

Marrant! J'ai le même message qui s'affiche avec un sandwich barré d'une croix rouge.
D'abord un petit Caol Ila pour ouvrir l'appétit.
Et la pipe fume!
Merci Brase.

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