LES COQUELICOTS


La nuit souvent Totoche
M’offre sa compagnie,
Me tire de l’ennui.
Mais ce soir sa fumée
Se tortille, agitée,
Et m’adresse un reproche:
 
 
« Regarde les coquelicots
Qui emplissent les champs de blé.
Comme c’est beau à regarder !
 
Regarde les coquelicots.
Les laboureurs sont aux frontières
Y creusant les tranchées guerrières.


Regarde les coquelicots
Fleur du malheur, fleur de misère.
Les moissonneurs sont à la guerre.
 
Regarde les coquelicots,
Les enfants eux pleurent leurs pères.
Sur leurs fils gémissent les mères.
 
Regarde les coquelicots
Fleurs de malheur, fleur de misère :
Il n’y a pas de blé sur l'aire.
 
Regarde les coquelicots :
C’est le sang que nous rend la terre
De ceux qui meurent à la guerre.
 
Regarde les coquelicots.
N’écoute pas le bruit lointain
Que fait le canon assassin.
 
Regarde les coquelicots.
Et en poursuivant ton chemin
Fument donc ta pipe. Serein.
Si tu peux… »
 
Alors j’ai mis sur le papier
Ce que Totoche me disait
Et puis je l‘ai recopié.


Mais voudrez-vous le partager?

Brase d'Anjou a écrit:

C'est troublant.
Si on ne le sait pas je crois qu'il est impossible de savoir si le tableau a inspiré le texte ou le contraire.
Merci vraiment pour cette illustration Brase.

Merci à vous deux