C’est en 1865 que Charles Peterson s’adonne à la confection des pipes. Imaginatif et très manuel, ses mains et sa tête vont le conduire à créer des modèles inimitables. Cherchant toujours à faire mieux que ce qui existe déjà, cet irlandais va trouver une méthode révolutionnaire pour améliorer les tuyaux de ses pipes. C’est ainsi qu’il créa le System Peterson .
La même année, George et Frederick Kapp fondent l’entreprise George Kapp & Co à Londres. Dix ans plus tard, Frederick migre à Dubin et fait la rencontre de Charles Peterson. Liés d’amitié, Peterson parle alors de son projet de révolutionner le monde de la pipe avec Kapp. C’est ainsi que très rapidement, les deux hommes vont s’entendre et mettre la barre très haute en matière de confection de brule-gueules. Grâce à un dépôt de brevet dans les années 1890, ses tuyaux révolutionnaires vont trouver de nombreux adeptes,
La pipe Peterson fait l’objet d’un brevet déposé en Grande-Bretagne et en Irlande en 1890. En effet, elle dispose d’un système unique au monde : le System Pipe. La fumée produite par la pipe est douce et fraîche en bouche, ce qui évite les mauvaises sensations, notamment pour les novices. La pipe Dry fait tout le succès de la marque. En France le brevet sera déposé par l'intermédiaire de l’un des meilleurs spécialistes français des brevets de son époque : Charles Thirion.
Ce brevet concerne un système de tuyau conique et une chambre de récupération des condensats, (source : https://www.canevet.org/spip.php?article507) - cerise sur le gâteau, il est rédigé dans la langue de Molière - .
En plus du System Pipe, l’embout buccal Peterson-Lip (P-Lip) fait toute la renommée des pipes Peterson. Là encore, un nouveau brevet est déposé en 1898, je n'en ai malheureusement pas retrouvé la trace. Cette nouveauté permet d’éviter les morsures de langues, tout en dirigeant le flux de fumée vers une petite ouverture située au sommet de la tige. La fumée vient donc titiller le palais, déclinant toutes ses saveurs et sa douceur.
Elle sera déclinée principalement en vulcanite même si de rares exemplaires ont été réalisés en ambre notamment sur de luxueux brule-gueule issus de sa collaboration avec Frederick Kapp (ces deux pipes sont de la même année : La bague est en argent avec le poinçon de Dublin pour 1901 Lettre de date F) - source http://pipephil.eu/logos/fr/infos/peterson-1901.html - . et d'autres, peut-être plus tardifs en corne. Pipephil semble penser que Georges Watt est le revendeur de ces pipes fabriquées par Peterson alors qu'il s'agit de pipes fabriquées en collaboration entre Charles Peterson et Georges et Frederick Kapp : l'étui de la pipe en bruyère porte la marque de la société des frères Kapp, le brevet Peterson est notifié sur la tige de la pipe sur la pipe en bruyère et dans l'étui pour la pipe en écume exempte de tout marquage comme il se doit et les bagues en argent portent les initiales K&P pour Kapp et Peterson.
On distingue nettement ci-dessus les deux brevets : la chambre de condensation surmontée de son tuyau conique et la lentille P-Lip.
Dès 1905, le succès tend les bras à Peterson. Lors d’une exhibition nommée « Brewing and Allied Trades », il recevra les médailles d’or et d’argent pour ses pipes. Cela marquera le début d’une nouvelle ère pour l’entreprise, puisque cinq ans plus tard, Peterson va commencer à exporter ses créations à travers le monde.