NUAGES
 
Les nuages nés de ma pipe
Font voguer devant mes yeux clos,
Emportés par des nefs-tulipes,
Des souvenirs sitôt éclos.
 
Ils flottent et montent lentement,
Puis virevoltent et tourbillonnent
Et en brusque enchevêtrement
Sont emportés au vent d’automne
 
Parfois l’un d’eux étonnamment,
S’arrête pour un court instant.
Et ondulant effrontément
Semble dire : allons souviens-t-en!
 
Ainsi glissent indolemment
Mes souvenirs d’un autre temps,
Reflets perdus de ces moments
Que ma pipe rend envoûtants.

Brase d'Anjou a écrit:

Parfois l’un d’eux étonnamment,
S’arrête pour un court instant.
Et ondulant effrontément
Semble dire : allons souviens-t-en!

Magnifique 

Eh bien, bravo à tous les trois! (William, Brase, et Léo)
Et merci Bamcar pour le partage de cette chanson de Léo Ferré, très belle que je ne connaissais pas!

bamcar a écrit:

Plus je lis ton texte Wiiliam plus je pense à la chanson de Léo ferré et cette mélancolie induite, imprégnante qui inonde ton texte, comme une sorte de fatalisme


RICHARD
"Les gens
Il conviendrait de ne les connaître que disponibles
À certaines heures pâles de la nuit
Près d'une machine à sous
Avec des problèmes d'hommes, simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors, on boit un verre
En regardant loin derrière la glace du comptoir
Et l'on se dit qu'il est bien tard
Nous avons eu nos nuits comme ça moi et moi
Accoudés à ce bar devant la bière allemande
Quand je nous y revois, des fois je me demande
Si les copains de ces temps-là vivaient parfois
Richard, ça va?
Si les copains cassaient leur âme à tant presser
Le citron de la nuit dans les brumes Pernod
Si les filles prenaient le temps de dire un mot
À cette nuit qui les tenait, qui les berçait
Richard, ça va?
À cette nuit comme une sœur de charité
Longue robe traînant sur leurs pas de bravade
Caressant de l'ourlet les pâles camarades
Qui venaient pour causer de rien ou d'amitié
Richard, ça va?
Nous avons eu nos nuits
Nous avons eu nos nuits comme ça moi et moi
Accoudés à ce bar devant la bière allemande
Quand je nous y revois, des fois je me demande
Si les copains de ces temps-là vivaient parfois
Richard, eh! Richard!
Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles
À certaines heures pâles de la nuit
Près d'une machine à sous
Avec des problèmes d'hommes, simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors, on boit un verre
En regardant loin derrière la glace du comptoir
Et l'on se dit qu'il est bien tard...
Qu'il est bien tard
Richard, encore un p'tit pour la route?
Richard! Encore un p'tit, vite fait
Le dernier, pour la route"

Merci Bamcar
Du coup je prends un petit coup de Ferré tout en tirant sur ma bouffarde devant le clavier.
Ça fait du bien.

Brase d'Anjou a écrit:

Parfois l’un d’eux étonnamment,
S’arrête pour un court instant.
Et ondulant effrontément
Semble dire : allons souviens-t-en!

Tout y est, même les nefs tulipes.
Merci Brase.