Quel beau poème.

Merci Bamcar 

Merci Bamcar !  

"Tout ce qui était dans le flot

Il y a une profondeur philosophique dans ce poème que je n'ai pas fini de sonder. Il me faudra sans doute y revenir. Je sens comme une connexion souterraine avec ta citation de signature, sur l'âme et le corps (qui seraient donc comme flux et reflux). J'aime aussi la deuxième strophe: 

bamcar a écrit:

Le flot est venu vers moi comme une mer ;

la vieillesse m’a jauni

et bien que je m’en afflige

elle s’approche joyeusement de sa proie.

 

Trois flots

s’approchent de la forteresse du clan,

un flot de guerriers, un flot de chevaux,

les flot des chiens du Nord.

 

La vague du flot,

et la seconde, celle du reflux,

elles viennent toutes à moi

de façon que je les reconnaisse.

Le flot de la vague,

que le silence de ma cellule ne l’atteigne pas !

Bien que mon escorte soit grande dans l’obscurité

une main s’est posée sur eux tous.

 

Ceci est beau pour une île de la grande mer :

le flot vient après son reflux ;

je ne m’attends pas

à ce que le flot vienne après que le reflux m’ai touché.

 
 

C’est tout juste s’il y a aujourd’hui un endroit

que je reconnaîtrais.

Tout ce qui était dans le flot

est dans le reflux.

Merci Bamcar.

Oui, jamais le même flot ne revient sur le même rivage.

Par delà la richesse de ton écriture il y a cette peur qui lui sert de nervure.

Peur de cette bascule qui nous touche le jour où l'on parle au passé plus souvent qu'au futur.
 
Il ne faut pas craindre l'inévitable.

Vieillir, c'est aussi vivre en le sachant.

Mais où est passée ma pipe?

Bonne nuit Bamcar

la vieillesse et la peur de vieillir, et l'inévitable accepté, on arrête pas la mer de venir, partir, venir... et pourtant la peur reste là dans les jours profonds de ma cellule (tête)...
La peur du retour de la guerre dans ses jours sombres à nos portes, avec en parallèle pour la deuxième strophe, ami Jaufré Cantolys, la légende antique celte irlandaise de l'invasion des Fomoires (les chiens du Nord) après le déluge dans le cycle des Thuata dé Dannan.
Voici quelques éclairages sur ce texte