A la manière de
 
Il était resté là à la fin du combat.
Le bruit avait cessé. Les canons s’étaient tus.
Calme, les yeux ouverts, il regardait la nue.
Au foyer de sa pipe brasillait son tabac.
 
Les rats benoîtement poursuivaient leurs ébats
Tiraient les détritus amplement répandus
Parmi les branches mortes et les éclats d’obus,
Menant autour de lui leur danse de sabbat.
 
Rien ne le dérangeait. Un filet de fumée
S’élevait de sa pipe, et aucune bouffée
Ne venait perturber sa flottante ascension
 
Tranquille, assoupi, la main sur sa poitrine,
Semblant perdu au loin dans sa contemplation.
Et un filet de sang coule de ses narines.

Très bon sonnet William ! Le rythme et la carrure song parfaits. Le changement de temps à la fin aussi. A la manière de... Rimbaud je suppose? (Le dormeur du Val).

Une seule chose me chiffonne: s'il est mort, comment fait il pouf émettre encore des bouffees avec sa pipe? Moi, dès que j'arrête de tirer dessus, elle s'éteint aussitôt.

Jaufré Cantolys a écrit:

Très bon sonnet William ! Le rythme et la carrure son parfaits. Le changement de temps à la fin aussi. A la manière de... Rimbaud je suppose? (Le dormeur du Val).

Une seule chose me chiffonne: s'il est mort, comment fait il pouf émettre encore des bouffées avec sa pipe? Moi, dès que j'arrête de tirer dessus, elle s'éteint aussitôt.

Merci pour ton appréciation Jaufré. Et tu sais qu'elle m'est précieuse.
Il n'y a plus de bouffée justement.
Un simple filet de fumée continu à s'élever comme quand tu poses ta pipe sur ton bureau et qu'elle continue à avoir un filet de fumée qui s'élève au-dessus du fourneau.
Le dormeur du val. Un des plus beaux poèmes que je connaisse (mais il est vrai que mon répertoire est fort réduit)

Brase d'Anjou a écrit:

Merci Brase.
Superbe!
En regardant ton œuvre, j'ai l'impression de relire mon texte.
Pour ceux qui apprécient le talent de notre ami, agrandissaient cette réalisation.
C'est impressionnant.

Brase d'Anjou a écrit:

Merci et bravo à tous les deux