Deux semaines que les travaux s’enchainent aux rencontres et que je tisse des relations notamment avec Raymondo et Leo, pour les autres c’est plus compliqué, il n’y a pas de lois ni de barrières évidentes, mais une sorte de ségrégation sous entendue au quotidien qui te fait comprendre les limites de cette communauté pour l’acceptation de tous. Puis le patriarche qui se nomme André, m’annonce que Raymondo est partie selon ses propres désirs et qu’il cherche quelqu’un pour les éoliennes…
Mince Raymondo… Fais chier il se barre sans prévenir !! Il ne m’en a même pas parler, me dis-je.
Cette nouvelle me désempare totalement et je pose des questions autour de moi, pour savoir si quelqu’un sait quelque chose. Je n’obtiens que des réponses évasives sur les aléas de la vie et des opportunités sur sa chance de vivre en communautés, sur l’évidence des êtres solitaires et d’autres ne pouvant se passer de la compagnie de leur prochain. Bref rien de tangible, parfois même face à certains de mes compagnons bourrus, on me fait comprendre que je devrais me mêler de mes oignons…
Je m’aperçois aussi que léo n’est pas là depuis deux jours car ce n’est pas lui qui s’occupe des fromages et autres laitages, nourritures indispensables à notre mode de vie et notre apport en calcium. Sa tâche est dévolue depuis à deux ou trois femmes. Femmes d’ailleurs qui semblent inaccessibles à ma personne, malgré mes tentatives de rapprochement ; vites éconduites. Je ne dois pas être beau ou sociable, me dis-je.
Le soir du troisième jour de l’absence du laitier, je m’écroule comme une masse et m’endors direct.
Broum, broum, tacatac, tacatac en boucle, ce bruit me réveille, je me lève, me faxe dans mes vêtements, me précipite dans l’étable rien et toujours ce bruit, je commence à cerner au loin comme une machine dont je ne saisis pas l’ampleur. Je connais ce bruit, je le sais maintenant, mais quoi ?
Bingo !! La deux-chevaux !! Que je suis con !!! en me tapant le front et ça s’arrête d’un coup.
Je calme les bêtes qui sont un poil énervé par le bruit. Je retourne me coucher en me disant que demain j’irais me renseigner si c’est bien la voiture que j’ai entendue.
Donc le matin suivant après mes tâches je me dirige vers chez André pour savoir si j’avais bien raison et chemin faisant je tombe nez à nez avec Léo.
« - ah bah, tu n’es pas partis ?
-
Si, mais je suis aller chercher une connaissance pour l’emploi d’une éolienne, mais je n’ai pas trouvé cette personne.
-
Choux blanc donc ?
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Non, je n’ai pas abandonner mes recherches et j’ai embauché quelqu’un de qualifié pour ce poste.
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Cool, mais pourquoi toi ? ça ne devrait pas être quelqu’un de cette communauté que devrait faire ce boulot de prospection.
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Oui et non, en fait je vis depuis assez longtemps ici, et cette tâche devait me permettre de faire partie de cette communauté à part entière, mon accession aura lieue lors d’une fête au soir d’après-demain.
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Ah bien, je suis vraiment content pour toi. Dommage que Raymondo soit partit sans me prévenir, je l’aimais bien ce mec…
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C’est comme ça, ce sont les choix des gens. On s’attache à des personnes qui n’ont pas forcément le même taux d’exigence des relations et il est inutile de leur en vouloir pour ça. Ca n’entraine que de la frustration ou de la déception. Allez ! Passe à autre chose.
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Oui mais bon, j’en ai parler autour de moi : personne ne sait rien ou ne souhaite me dire quoique ce soit…
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Laisse tomber…
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Mais j’ai pas envie de laisser tomber, je suis sûr qu’il y a une raison…"
Léo me regarde avec un regard transperçant, et la colère montre en lui, voir de la gène ou de la compassion pour moi. Mais ses mains me font comprendre que je l’agace au final.
« - Toi tu sais quelque chose et tu veux pas me le dire ?
-
Arrête de poser des question qui ne t’attireront que des ennuis….
RAYMONDO EST MORT, PAUVRE CRETIN !!!!