On les oublie souvent, et pourtant ce sont eux, d'abord, qui font une pipe : les cueilleurs-scieurs-ébaucheurs.
Ici, une vidéo du dernier ébaucheur corse, qui a cessé son activité vers 2007, à ce que je crois : Antonio Salvaï.






Si vous avez d'autres documents sur ce métier...

Merci Mareste pour ce lien bien sympathique.

Merci Mareste, très intéressant.   

Cool. Merci Mareste pour cette petite vidéos.

Toute une France, toute une époque qui disparaît au profit du prêt à… prêt à quoi au fait ???

Merci pour ce beau documentaire...d'autant plus touché que je suis corse d'origine...Avoir un métier dans les mains depuis 1946!!! C'est une autre époque... en matière de sécurité aujourd'hui son atelier déclencherait des crises cardiaques aux administrations!!!

Merci super, c'est vrai ca disparait

Tabadoc a écrit:

Toute une France, toute une époque qui disparaît au profit du prêt à… prêt à quoi au fait ???

+1

Je l'ignorais... mais les Pyrénées Atlantiques ont également produit du broussin, en grandes quantités. Notamment le village de Bouleternère - et ses cueilleurs portant 120 kgs de "racines" sur le dos.
Extrait d'un site local :

L'une des conséquences les plus inattendues de l'arrivée du chemin de fer à Bouleternère fut sans doute la création, vers les années 1875, d'une petite fabrique d'ébauchons de pipes, installée dans les anciens moulins de l'Oliveda par Jean Blanc, originaire de Boule d'Amont. Certes, on récoltait depuis longtemps la bruyère, dont on faisait du charbon de bois au XVIIIe siècle, mais la variété appelée "erica arborea", en français bruyère arborescente, possède un rhizome dont la consistance est paraît-il idéale pour la fabrication des pipes. Au XIXe siècle, les pipes de bruyère sont à la mode dans le monde entier, depuis les Etats-Unis jusqu'à l'Afrique du Sud ; or erica arborea pousse essentiellement dans la région méditerranéenne. Les fabriques de pipes (dont la plus connue est déjà Saint-Claude, dans le Jura) ont donc besoin de matière première, mais il serait peu rentable de faire venir des wagons entiers de "racines", car chacune d'elles pèse plus d'un kilo et fournit rarement plus de deux pipes. Dans ces conditions la première étape de la fabrication sera réalisée sur place : le rhizome y sera nettoyé et scié, en ébauchons aux formes diverses qui, une fois calibrés, seront expédiés vers les usines qui termineront le travail. La bruyère arborescente est appelée aussi "bruyère blanche" en raison de la couleur de ses fleurs (qui sont parfois aussi rosées). Ses rameaux sont velus et cotonneux, contrairement à la bruyère à balai avec laquelle elle est parfois confondue. La partie utilisée pour la fabrication des pipes n'est pas la racine comme on le dit couramment, mais un rhizome, tige souterraine vivace émettant chaque année des racines et des tiges aériennes; ce rhizome présente l'aspect d'un gros bulbe à la belle couleur rouge, qui peut d'ailleurs fournir un excellent bois de chauffage. C'est lui que, pendant près de cent ans, les paysans de l'Aspre sont allés recolter sur les "serres", et que d'autres ont soigneusement transformé en ébauchons. Grâce à d'anciens ouvriers de la fabrique, et notamment à Monsieur Carouso, qui en fut pendant de longues années le responsable, nous avons pu suivre les diverses étapes de la fabrication des ébauchons, depuis la récolte du bois jusqu'à l'expédition. La récolte se faisait d'abord sur le territoire de Bula, en particulier dans le massif de la Quera ; on partait tôt le matin, et l'on ne redescendait que lorsqu'on avait recueilli une quantité suffisante de "racines". Chaque cueilleur ramenait ainsi sur son dos une charge d'environ 90 kilos, par des sentiers n'ayant rien à voir avec les pistes que nous connaissons aujourd'hui. Certains étaient connus pour leurs exploits, tels Fondecave qui ne redescendait jamais avec moins de 100 kilos, ou Serradell qui portait parfois des charges de 120 kilos. Par la suite, on a récolté la bruvère dans toute les régions de l'Aspre, à Saint-Marsal, au Col de Fortou, à Céret, un camion alllant chaque jour chercher la récolte des villages. Une fois les racines arrivées à la fabrique, on en faisait un tas que l'on arrosait parfois pour éviter le déssèchement. Ensuite, il fallait les prendre une à une et les nettoyer, c'est à-dire enlever tous les petits cailloux qui s'y étaient incrustés. Voilà maintenant nos racines prêtes à être sciées ; on les met dans des sacs de jute, et on les apporte à l'ancien moulin à farine, astucieusement aménagé pour permettre à six ouvriers d'y travailler assis, devant une scie circulaire tournant à 1800 tours-minute. Les ébauchons prennent forme (seuls 20 à 25% de la racine seront utilisés), mais il faut maintenant les faire bouillir, dans une vaste chaudière qui peut contenir jusqu'à 700 kilos d'ébauchons. L'opération est indispensable pour "tuer" la sève et éviter que le bois ne se fende ; elle dure en général 14 heures. Il ne reste plus qu'à trier les ébauchons en fonction de leur forme (pipes courbées ou droites) et de leur calibre, puis à les regrouper dans des balles pesant à peu près 100 kilos et contenant, selon le calibre, chacune de 30 à 108 douzaines d'ébauchons. Cette dernière opération a lieu dans l'ancien moulin à huile, où ont été aménagées des claies pour faire sécher les ébauchons. Le rythme moyen de production est d'environ 500 ébauchons par jour. Enfin, les ébauchons s'en vont à la gare, et partent pour des destinations diverses. En France, on les envoie à Saint-Claude, mais aussi à Lunel et à Cogolin. D'autres sont expédiés beaucoup plus loin : à la fin du siècle dernier, Bouleternère envoyait des ébauchons aux Etats-Unis et même chez les Boers d'Afrique du Sud. A partir des années 60, hélas, le rythme de la production a baissé peu à peu, et la fabrique a fermé ses portes pour deux raisons essentielles : tout d'abord la propagande anti-tabac qui véhiculait à l'époque l'idée que la pipe était beaucoup plus nocive que la cigarette ; et puis surtout la raréfaction de la matière première à cause des catastrophes naturelles, notamment les incendies ayant ravagé l'Aspre. Actuellement, seule la Corse continue de produire des ébauchons, ainsi que certaines régions du Maghreb.

Superbe information. Merci cher Mareste !

intéressant, merci

Sur le site Al Pascia : une visite chez Mimmo, la "star" des fournisseurs d'ébauchons : la plupart des grands artisans pipiers se fournissent chez lui (dont Pierre Morel, mais aussi les Américains, les Danois...)

Mareste a écrit:

Je l'ignorais... mais les Pyrénées Atlantiques ont également produit du broussin, en grandes quantités. Notamment le village de Bouleternère - et ses cueilleurs portant 120 kgs de "racines" sur le dos.
Extrait d'un site local :

Juste pour préciser, Bouleternère c'est dans les Pyrénées Orientales.... de l'autre coté de la chaîne, chez les Catalans 

Pour acheter en ligne les productions de Mimmo, star des "coupeurs de bruyère" 


229 euros les 10 morceaux de broussin Extra Grade... Selon un excellent professionnel, le prix peut même aller jusqu'à 2 fois cette somme, pour les plus beaux morceaux. 
Théoriquement, on peut tailler 2 pipes dans chacun de ces morceaux... mais il y a des pertes, des parties qui s'avèrent finalement inexploitables... Ce qui situe le prix de la bruyère d'une pipe de grande qualité entre 15 et 50 euros.

super sujet mareste ca donne envie tout ca mais je pense que c est pas donné a tout le monde de fabriqué une pipe faudrait pouvoir faire une sorte de stage chez un maitre pipier   Imaginé vous 1 mois en Italie chez Massimo palazzi et andrea pascucci les createurs de la pipe l anatra ou chez amoreli qui a vraiment une bonne tete mais ce serait que du bonheur et pourquoi pas chez dunhill mais la a mon avis les portes sont closes  .

Juste pour préciser, Bouleternère c'est dans les Pyrénées Orientales.... de l'autre coté de la chaîne, chez les Catalans 


D'accord. Si tu veux   Mais au lieu de potasser des atlas, tu ferais mieux de répondre au MP que je t'ai envoyé !      

ou chez le maitre incontesté de beaucoup de nos membre

Mareste a écrit:

Juste pour préciser, Bouleternère c'est dans les Pyrénées Orientales.... de l'autre coté de la chaîne, chez les Catalans 


D'accord. Si tu veux   Mais au lieu de potasser des atlas, tu ferais mieux de répondre au MP que je t'ai envoyé !      

Point besoin d'atlas dans le cas présent, j'ai habité au pieds des Aspres Catalanes pendant ma jeunesse     

Catalan, né à l'ombre des futs de Byrrh ? Ca colle bien avec la citation de Mella (même s'il était galicien...) 

Avec des coupeurs de bruyère : quand votre (future) pipe sort de terre :

Quand votre (future) pipe s'ébauche :



(m'étonnerait pas qu'un joyeux loufoque ne rajoute : " alors là, je suis scié !"...) 

Mareste a écrit:

Quand votre (future) pipe s'ébauche :



(m'étonnerait pas qu'un joyeux loufoque ne rajoute : " alors là, je suis scié !"...) 

   bonjour toi,hooooooo une vidéo,tient tient tient je vais la commenter 


alors là , je suis scié   
les bras m en tombent 

Merci, Kenshiro...

PS. Je ne voudrais pas leur couper l'Erica sous le pied, mais à mon avis, un joyeux loufoque va rajouter : 


- "je dirais même mieux, ca me la coupe !"; 
voire :
- "ah, c'est cette vidéo que j'entendais, en ouvrant le Forum, comme bruit hier ?!"

Mareste a écrit:

Merci, Kenshiro...

PS. Je ne voudrais pas leur couper l'Erica sous le pied, mais à mon avis, un joyeux loufoque va rajouter : 


- "je dirais même mieux, ca me la coupe !"; 
voire :
- "ah, c'est cette vidéo que j'entendais, en ouvrant le Forum, comme bruit hier ?!"

tu es un petit filou,Mareste,tu nous tends des perches,pour ne pas finir toi-même chez les loufoques  tel Ponce Pilate,tu t en laves les mains,coquin va



en tout cas didiou,cette vidéo,ça me la coupe

kenshiro a écrit:

tu es un petit filou,Mareste,tu nous tends des perches,pour ne pas finir toi-même chez les loufoques 

Pas mal vu, j'avoue !