Je suis en forme donc j'enchaine les revues, toujours sur le blender McClelland. On reste dans la mouvance du Depp Hollow puisque le Grey Havens est également un tabac de la "Craftbury Serie" tournant autour de l’œuvre de Tolkien. Allons donc sur la route qui mène aux Havres Gris...

Le Grey Havens est un mélange de Virginia, de Burley avec une pointe (légère) de Perique. N'ayant jamais fumé de perique, je me suis laissé tenté afin de ne pas mourir idiot. Le mélange est homogène à l’œil, plaisant à regarder.

On note une pointe de noisette amené par le Burley qui n'est pas pour me déplaire (là encore après avoir laissé la boite et le tabac s’aérer un peu, toujours à cause de cette odeur de vinaigre/ketchup qui vous saute au nez à l'ouverture de la boite et qui vous empêche de déceler quoique soit d'autre). Ma plus grande crainte est que le côté piquant du périque ne m'agresse la langue et le palais. C'est donc méfiant que je commence à bourrer ma pipe. Le tabac est prêt à l'emploi, suffisamment sec pour être fumé tout de suite.

Par rapport à d'autres aros de chez McClelland, celui-ci est un peu plus fort, il à un peu plus de punch, comme je suis méfiant je fume tout doucement, redoutant cette morsure du fourbe perique, mais curieusement celle-ci ne vient pas (et ne viendra jamais), le virginia à tendance à adoucir l'ensemble et il le fait merveilleusement bien, je pense que le dosage du perique est savamment étudié pour ce mélange, tout au long du fumage je dénote une saveur épicée agréable et quelque chose qui se rapproche du cacao qui réjouit mes papilles. Je précise que j'ai vraiment pris mon temps, toujours dans cette crainte d'une agression du perique. Les saveurs ne sont pas tout de suite évidentes à déceler, mais elles sont bien présentes.

Au final, le test s'avère assez concluant, j'ai passé un bon moment à voyager vers les Havres Gris, là encore (à l'instar du Deep Hollow) je ne suis pas certain de conserver ce tabac dans ma rotation, je l'ai trouvé agréable mais ce n'est pas ce que je cherche vraiment dans les tabacs que je fume d'ordinaire. Je vais finir ma boite tranquillement car l'expérience fut intéressante, d'ici là je verrai bien si mon avis évolue ou non.

Nous sommes donc sur un tabac de moyenne intensité, apportant quelques arômes sympathiques mais non marqués, et laissant une room note agréable (mais sans plus). C'est donc, pour moi, un tabac que je qualifie de "moyen" (mais pas dans le sens négatif du terme) qui n'arrive pas à se démarquer suffisamment pour que je lui accorde toute mon attention. C'est une très bonne approche pour découvrir le perique car ce dernier est présent de manière intelligente dans ce mélange.

De la moutarde à la crème de Périque, du cacao, de la noisette, des épices... En voilà un menu original et appétissant !

Il y a bien des chances que dans deux mois, tu ne penseras plus la même chose de ces Mc Clelland car tu auras pu approfondir ton expérience !

Mon propos s'adressait à l'auteur de cette revue chère amie, car je pense que son ressenti sur ce tabac ainsi que sur les autres Mc Clelland qu'il nous a gentiment présenté ces derniers jours aura changé au gré de ses fumages et que son ressenti sera différent d'ici quelques temps!

C'est ce que je vis au quotidien avec mon Küttel Blend depuis trois ans: il n'est jamais totalement le même et je découvre encore des subtilités et des notes qui se déclinent régulièrement en fonction des moments, des pipes dans lesquelles je le fume, de ma réceptivité olfactive et gustative, des repas que j'ai mangé avant, de mon humeur... Un réel plaisir renouvellé ! 

Mais je ne doute pas que tu en aies un ma chère, et qu'il change lui aussi (ton avis) comme la plupart de ceux qui ne sont pas des imbéciles !

A chaque fumage, nos ressentis sont différents et c'est bien normal !