Je souhaitais vous présenter ce vénérable blend de 1981 (!) que j'ai eu la chance de déguster grâce à Lightmyfire que je remercie chaleureusement.
Il s'agit donc d'un mélange de virginia, black cavendish et latakia (normal pour un anglais…).
A l'ouverture on a une prédominance des tabacs bruns et noirs. Une particularité: ces tabacs noirs sont souvent en grosse coupe; en outre le tabac étant très sec (peut-être à cause de son âge…), le bourrage doit s'effectuer avec prudence pour être réellement efficient.
L'allumage se passe sans problème particulier, mais doit être répété pour être bien efficace, situation que je n'avais pas rencontrée depuis un bout de temps. Et là, attention, il s'agit d'un mélange assez complexe à appréhender et à fumer. J'ai eu des impressions différentes en le fumant dans une bruyère ou une écume. Dans l'écume le latakia était au premier rang, je dirais même assez omniprésent, tandis qu'à ma surprise j'ai trouvé que la bruyère (peut-être suite à un tirage un peu plus facile…) rendait mieux justice à la complexité de ce tabac avec en premier lieu l'impression gustative des virginia ensuite contrebalancée par le latakia. Par contre ce qui est certain c'est que le fumage doit s'effectuer avec beaucoup de parcimonie car la fumée devient vite chaude et la morsure de langue pointe toujours à l'horizon, voire fait plus que pointer… L'ensemble du fumage reste homogène du début à la fin, se terminant en grésillement mais sans aucun glougloutage.
L'arrire-goût en bouche est pour moi excellent, avec cette prédominance fumée du latakia que j'aime tant.
Au total un tabac sûrement beaucoup plus complexe qu'il peut paraître, à fumer avec prudence et lenteur pour ne pas en être agressé, mais qui comme tous les anglais aura éveillé un grand intérêt chez moi, et que je n'hésiterai pas à refuser si l'occasion s'en présente, et avec encore un peu plus d'expérience au compteur...

Tu es sûr pour le Black Cavendish ?

Tabadoc a écrit:

 aura éveillé un grand intérêt chez moi, et que je n'hésiterai pas à refuser si l'occasion s'en présente, et avec encore un peu plus d'expérience au compteur...

Mon côté taquin me dit : " Non, Tabadoc ne va pas refuser de refumer ce qu'il a aimé !!!"

Bref, 
j'ai moi-même une petite expérience du ce  fumeux, fameux tabac dont j'ai également eu l'honneur de goûter un échantillon.
Je n'ai jamais fait de revue et ne vais pas commencer maintenant, mais je vous restitue mon expérience.
Alors ,un tabac de moi inconnu, dans une catégorie que je n'avais même pas cherché à situer.
C'est donc armé d'une robuste naïveté que j'attaque la combustion à l'allumette.
Pas de souci, j'ai pour habitude de bien allumer toute la surface du bol, quitte à flamber une deuxième allumette ( quand on aime on ne compte pas ). ça marche impec, pas besoin de rajouter de l'alcool à brûler cette fois.
Premières sensations ressenties, "P.. les gars, y'a du goût, mais quel goût ???"
Et soudain, la tourbe, un délire de Higlands, un vertige inconnu, je mâche de la terre et loin d'en être offusqué    ( l'estomac reste en place, son contenu est stable, les sphincters paisibles), je suis saisi.
Interpellé, séduit à la brutale, plus jamais d'after-shave à la violette.
J'ai du mal à atterrir, juste parce-que je ne comprends pas ce qui arrive, y-a du goût, que dis-je y-a des goûts, pas de dégoût, mes papilles s'affolent et cherchent des comparaisons...
Merde... c'est pas possible, combien de tonnes de cette galette il me faudra pour recommencer jusqu'à ce que je comprenne...
Peux pas comprendre !!! sauf s'il s'agit de ce Latiaka dont j'avais si peur, le noir fantôme des effrois pipeux. Si c'était lui! et je l'aurai donc adopté sans y réfléchir...
Bonne méthode mon gars, une découverte à l'aveugle, un tourbillon d'émotions et je me jette sur les revues... je ne sais plus laquelle, ALNB ou le ta-baise, qu'importe, qu'ils aillent au diable, je découvre avec des frissons que j'ai bouffé du Tiatiatia et que j'ai vécu du robuste.
Mon dieu , oui j'y reviendrai, mais là avec un bon coup de glenn ou autre substance, mais il me faudra être accompagné. ça, oui !!!

vite, un Winslow number one pour me remettre.
J'ai remis religieusement l'échantillon dans son bocal, rangé religieusement...
Ah oui, religieusement, j'y reviendrai mais il faut que je me prépare.
Une neuvaine, un jeûne préalable pour une nouvelle initiation...
faut que je comprenne, nom d'une pipe (elle est originale celle-là non?), faut que je comprenne!!!

Tout en affirmant ne pas faire une revue, tu nous racontes savoureusement ce baiser ténébreux du latakia, tapi dans ce blend King (Kong ?) Frederik IX.

Dans mon souvenir c'est un Virginie/Latakia, une merveille comme tous les mélanges équivalents que je connais.

Un excellent Virginia qui s'amuse à multiplier et densifier ses saveurs diverses er sucrées, joue avec un Latakia fort en goût, doux et tendre, passionné et superbe dans la magnificence majestueuse de la statue grecque pleine de muscles.

Bref, le Kong Friedrick IX c'est une partie de jambes en l'air en Éden, pas moins.


Dois-je en rajouter une couche ? Non ? Si ? Allez pour la forme : l'EMP est au Kong ce que le triangle en plastoc est à la batterie.

Frère Cadfael a écrit:

Tabadoc a écrit:

 aura éveillé un grand intérêt chez moi, et que je n'hésiterai pas à refuser si l'occasion s'en présente, et avec encore un peu plus d'expérience au compteur...

Mon côté taquin me dit : " Non, Tabadoc ne va pas refuser de refumer ce qu'il a aimé !!!"

Bref, 
j'ai moi-même une petite expérience du ce  fumeux, fameux tabac dont j'ai également eu l'honneur de goûter un échantillon.
Je n'ai jamais fait de revue et ne vais pas commencer maintenant, mais je vous restitue mon expérience.
Donc ,un tabac de moi inconnu, dans une catégorie que je n'avais même pas cherché à situer.
C'est donc armé d'une robuste naïveté que j'attaque la combustion à l'allumette.
Pas de souci, j'ai pour habitude de bien allumer toute la surface du bol, quitte à flamber une deuxième allumette ( quand on aime on ne compte pas ). ça marche impec, pas besoin de rajouter de l'alcool à brûler cette fois.
Premières sensations ressenties, "P.. les gars, y'a du goût, mais quel goût ???"
Et soudain, la tourbe, un délire de Higlands, un vertige inconnu, je mâche de la terre et loin d'en être offusqué    ( l'estomac reste en place, son contenu est stable, les sphincters paisibles), je suis saisi.
Interpellé, séduit à la brutale, plus jamais d'after-shave à la violette.
J'ai du mal à atterrir, juste parce-que je ne comprends pas ce qui arrive, y-a du goût, que dis-je y-a des goûts, pas de dégoût, mes papilles s'affolent et cherchent des comparaisons...
Merde... c'est pas possible, combien de tonnes de cette galette il me faudra pour recommencer jusqu'à ce que je comprenne...
Peux pas comprendre !!! sauf s'il s'agit de ce Latiaka dont j'avais si peur, le noir fantôme des effrois pipeux. Si c'était lui! et je l'aurai donc adopté sans y réfléchir...
Bonne méthode mon gars, une découverte à l'aveugle, un tourbillon d'émotions et je me jette sur les revues... je ne sais plus laquelle, ALNB ou le ta-baise, qu'importe, qu'ils aillent au diable, je découvre avec des frissons que j'ai bouffé du Tiatiatia et que j'ai vécu du robuste.
Mon dieu , oui j'y reviendrai, mais là avec un bon coup de glenn ou autre substance, mais il me faudra être accompagné. ça, oui !!!

vite, un Winslow number one pour me remettre.
J'ai remis religieusement l'échantillon dans son bocal, rangé religieusement...
Ah oui, religieusement, j'y reviendrai mais il faut que je me prépare.
Une neuvaine, un jeûne préalable pour une nouvelle initiation...
faut que je comprenne, nom d'une pipe (elle est originale celle-là non?), faut que je comprenne!!!

Toi qui ne voulais pas commencer à faire de revue, voilà qui est fait.
Merci pour votre revue Tabadoc et mon Frère.
Il est vrai que ce tabac est relativement capiteux. Je le conseillerai, plutôt au fumeur d'anglais avertis.
Mais comme Tabadoc, je l'est bien apprécier.

Munch a écrit:

Tu es sûr pour le Black Cavendish ?

Pour moi c'était un Va/La, mais Lightmyfire (qui m'a fourni) m'a dit qu'il y avait du cavendish...

Sans être contrariant et loin de moi d'être un expert dans le domaine, je pense qu'il y en a. Peu, mais il et là.

Merci pour cette délicieuse revue.

Tabadoc a écrit:

Munch a écrit:

Tu es sûr pour le Black Cavendish ?

Pour moi c'était un Va/La, mais Lightmyfire (qui m'a fourni) m'a dit qu'il y avait du cavendish...

Pour sûr qu'il y a du cavendish, il est bien présent et harmonieusement mélangé dans ce blend qui demeure un de mes favoris, hélas je n'en ai plus qu'une boîte...   Sinon, je ne le trouve pas si agressif ce tabac?!

Je suis également allé le vérifier sur tobaccoreviews : http://www.tobaccoreviews.com/blend/1461/paul-olsen-king-frederick-mild

Frère Cadfael a écrit:

Tabadoc a écrit:

 aura éveillé un grand intérêt chez moi, et que je n'hésiterai pas à refuser si l'occasion s'en présente, et avec encore un peu plus d'expérience au compteur...

Mon côté taquin me dit : " Non, Tabadoc ne va pas refuser de refumer ce qu'il a aimé !!!"

Bref, 
j'ai moi-même une petite expérience du ce  fumeux, fameux tabac dont j'ai également eu l'honneur de goûter un échantillon.
Je n'ai jamais fait de revue et ne vais pas commencer maintenant, mais je vous restitue mon expérience.
Donc ,un tabac de moi inconnu, dans une catégorie que je n'avais même pas cherché à situer.
C'est donc armé d'une robuste naïveté que j'attaque la combustion à l'allumette.
Pas de souci, j'ai pour habitude de bien allumer toute la surface du bol, quitte à flamber une deuxième allumette ( quand on aime on ne compte pas ). ça marche impec, pas besoin de rajouter de l'alcool à brûler cette fois.
Premières sensations ressenties, "P.. les gars, y'a du goût, mais quel goût ???"
Et soudain, la tourbe, un délire de Higlands, un vertige inconnu, je mâche de la terre et loin d'en être offusqué    ( l'estomac reste en place, son contenu est stable, les sphincters paisibles), je suis saisi.
Interpellé, séduit à la brutale, plus jamais d'after-shave à la violette.
J'ai du mal à atterrir, juste parce-que je ne comprends pas ce qui arrive, y-a du goût, que dis-je y-a des goûts, pas de dégoût, mes papilles s'affolent et cherchent des comparaisons...
Merde... c'est pas possible, combien de tonnes de cette galette il me faudra pour recommencer jusqu'à ce que je comprenne...
Peux pas comprendre !!! sauf s'il s'agit de ce Latiaka dont j'avais si peur, le noir fantôme des effrois pipeux. Si c'était lui! et je l'aurai donc adopté sans y réfléchir...
Bonne méthode mon gars, une découverte à l'aveugle, un tourbillon d'émotions et je me jette sur les revues... je ne sais plus laquelle, ALNB ou le ta-baise, qu'importe, qu'ils aillent au diable, je découvre avec des frissons que j'ai bouffé du Tiatiatia et que j'ai vécu du robuste.
Mon dieu , oui j'y reviendrai, mais là avec un bon coup de glenn ou autre substance, mais il me faudra être accompagné. ça, oui !!!

vite, un Winslow number one pour me remettre.
J'ai remis religieusement l'échantillon dans son bocal, rangé religieusement...
Ah oui, religieusement, j'y reviendrai mais il faut que je me prépare.
Une neuvaine, un jeûne préalable pour une nouvelle initiation...
faut que je comprenne, nom d'une pipe (elle est originale celle-là non?), faut que je comprenne!!!

J'ai beaucoup aimé ta revue mon Frère !
Je ne puis qu'acquiescer à ta conclusion, entre le désir de comprendre ces blends qui sont quand même d'une grande subtilité sous leur force apparente, et surtout cette notion de religiosité (ou de tradition si l'on veut) qui s'attache quoi qu'on veuille autour de ces grands mélanges anglais !

Lightmyfire a écrit:

Merci pour cette délicieuse revue.

Tabadoc a écrit:

Munch a écrit:

Tu es sûr pour le Black Cavendish ?

Pour moi c'était un Va/La, mais Lightmyfire (qui m'a fourni) m'a dit qu'il y avait du cavendish...

Pour sûr qu'il y a du cavendish, il est bien présent et harmonieusement mélangé dans ce blend qui demeure un de mes favoris, hélas je n'en ai plus qu'une boîte...   Sinon, je ne le trouve pas si agressif ce tabac?!

Je suis également allé le vérifier sur tobaccoreviews : http://www.tobaccoreviews.com/blend/1461/paul-olsen-king-frederick-mild

Il y a aussi le full (c'est celui que je connais) :
http://www.tobaccoreviews.com/blend/1473/paul-olsen-king-frederick-full

Tabadoc a écrit:

J'ai beaucoup aimé ta revue mon Frère !
Je ne puis qu'acquiescer à ta conclusion, entre le désir de comprendre ces blends qui sont quand même d'une grande subtilité sous leur force apparente, et surtout cette notion de religiosité (ou de tradition si l'on veut) qui s'attache quoi qu'on veuille autour de ces grands mélanges anglais !

grand merci à toi, ami Tabadoc, mais loin de moi l'idée de " faire une revue", comme vous savez le faire si bien entre ces murs.
 Et si j'avais essayé de calquer des compères comme Norsum, qui sait si bien allier le descriptif technique pur à la détection de subtiles saveurs, au point de nous avoir "fait fumer" ses mélanges de prédilection par la seule magie du verbe , je me serais sûrement fourvoyé dans une pâteuse bouillie de lieux communs.
Non, j'y ai préféré un " billet d'humeur" , qui me correspond mieux, en espérant juste avoir suscité de l'amusement pour les tournures utilisées et de l'intérêt pour ces diables de tabacs si complexes qui nous déroutent et nous enthousiasment.

Hardi les gars !!!!

Munch a écrit:

Lightmyfire a écrit:

Merci pour cette délicieuse revue.

Tabadoc a écrit:

Munch a écrit:

Tu es sûr pour le Black Cavendish ?

Pour moi c'était un Va/La, mais Lightmyfire (qui m'a fourni) m'a dit qu'il y avait du cavendish...

Pour sûr qu'il y a du cavendish, il est bien présent et harmonieusement mélangé dans ce blend qui demeure un de mes favoris, hélas je n'en ai plus qu'une boîte...   Sinon, je ne le trouve pas si agressif ce tabac?!

Je suis également allé le vérifier sur tobaccoreviews : http://www.tobaccoreviews.com/blend/1461/paul-olsen-king-frederick-mild

Il y a aussi le full (c'est celui que je connais) :
http://www.tobaccoreviews.com/blend/1473/paul-olsen-king-frederick-full

Tout s'explique ;o) C'est bien un échantillon du mild que j'avais envoyé à Tabadoc :

Merci à Tabadoc et frère Cadfael pour ces excellentes descriptions que je n'hésiterai pas à qualifier de revues tant elles donnent envie.