Special Edition 2013 – Samuel Gawith Les amis, voici, pour continuer, après le Kentucky Nougat (KN pour les amis) de Gawith & Hoggarth, un deuxième rapport sur un autre tabac aromatique un peu particulier lui aussi, et contenant le nom « Gawith » également dans son appellation : le Samuel Gawith Special Edition 2013. « Particulier » car il s’agit là aussi d’un mélange aromatique qui y va doucement sur la sauce, et qui peut donc s’adresser à ceux qui voient d’un œil suspicieux certains Larsen ou autres tabacs très chargés. Comme pour mon dernier petit rapport sur le KN, voilà où j’en étais en février dernier après quelques temps de première découverte (cf. page 1 de mon fil « Bonjour à la compagnie » de présentation) :
« Special Edition 2013 - Tabac arrivé trop sec, que j'ai donc aidé à reprendre vie (dans un bocal etc…). au nez, c'est un régal et l'humidité lui fait de toute évidence du bien. Un nez d'amande bien agréable, qui donne faim. Je vais attendre un peu pour le fumer. »
À priori, donc rien de bien renversant quand même, n’est-ce pas ?
Quelques données élémentaires :
– tabac aromatique (à l’amande dixit la réclame) vendu en boiboîte métal de 100g non hermétique, obtenu via le site de vente en ligne Schmoking Pipes ;
– il ne s’agit pas d’un tabac fort, je ne saurais pas le noter, mais il est vraiment léger.
– À l’arrivée, comme souvent pour ces tabacs en boîte rectangulaire non étanche, SE 2013 oblige, c’était du paillasson : et au toucher, et au bruit quand on le frotte.
Je l’ai placé en bocal étanche de 300ml, hydraté grâce à la technique ancestrale de la carotte magique. Après le retour d’une saine humidité et l’avoir bien touillé, j’ai viré la carotte et placé 4 sachets de Boveda 69% de 8g chacun. La coupe est plutôt large et c’est un tabac qui, une fois qu’il a retrouvé sveltesse et souplesse du genoux, est assez agréable à toucher.
– Fumé dans des pipes de toute taille, toute contenance, toute longueur : un petite liseuse Genod, une Sébatien Beo Acorn, une Genod de forme Diplomat, une Winslow distorted Poker, une Larsen courbée et une Morel Fleur ; environ une vingtaine de bols depuis janvier (de volume variable, donc) jusqu’à aujourd’hui.
Le nez dans le bocal, une fois vie redonnée au tabac, on est accueilli par une très délicate odeur d’amande. Pas le fruit, mais plutôt l’essence ou un alcool sec d’amande. Pas de douceur, pas de sucre, pas tellement non plus de tabac puissant. Léger, mais net et dans un registre apetissant. Pour ceux qui connaîtrait, ça me fait penser au Sirius de My Own Blend, mais en bien plus affirmé. Je craignais qu’avec son âge et la déshydratation, il n’y ait plus grand monde dans ces brins, mais de toute évidence, ça a bien tenu. C’est donc différent de Sirius, qui doit être fumé assez vite après ouverture car une fois séché, il s’épuise très très vite et il n’y a plus grand monde à secourir… Un nez qui pour moi va bien avec l’idée que je me fais du petit déjeuner. Quand je me lève très tôt, comme ce matin, et que je peux fumer sur mon café, c’est souvent pour le Samuel Gawith SE 2013 et son frais « bonjour » à l’amande que j’opte.
Le tabac s‘allume très bien mais la mise à feu provoque une fumée et une combustion trop forte pour conserver son goût délicat lors des premières bouffées (toujours un peu « oblitérantes »). Ca picote même légèrement en bout de langue.
Le tabac se consume très/trop bien : il brûle vite, et il faut absolument s’imposer beaucoup de lenteur au fumage (plus qu’à la normale), car l’arôme d’amande n’est jamais aussi présent que lorsque la fumée est la plus froide possible. Vous me direz que c’est ainsi pour tout tabac, mais je vous répondrai que c’est plus le cas encore ici. Fumez vite, et vous ne sentirez presque rien en bouche. C’est donc un tabac qui, indépendamment du volume de votre fourneau, bénéficiera d’un fumage dans une pipe à longue tige/long tuyau. Comme toujours, en descendant dans le bol, le corps va forcir, est, chose intéressante, on va passer de l’esprit d’amande, au fruit, avec en plus même un côté noisette. Le fond du bol est en revanche pas franchement folichon : je pense que le tabac a alors dit tout ce qu’il avait à exprimer, ça devient épais et râpeux, bref, on peut passer à autre chose.
Tout cela laisse une odeur délicate est parfumée très agréable dans la pièce. Quand je rentre chez moi le soir, on sait encore ce que j’ai fumé le matin, sans que ce soit lourd. L’esprit de l’amande est bien là.
Autre point que j’aime beaucoup dans ce tabac lorsque je le fume au petit matin, c’est qu’il va m’accompagner en bouche toute la journée. Pas de façon insistante : il laisse une bouche bien fraîche agrémentée de saveurs légères d’amande et de noisette. Un peu comme lorsque que vous buvez un digestif vif qui ma demeurer longtemps présent en arrière plan. C’est très agréable de sortir dans l’air de dehors et de garder en bouche, notamment lorsque vous déglutissez, cet arôme délicat. C’est un tabac qui a pour moi de vrais défauts : il se consume très vite, manque de constance dans le sens où le début du fumage, les rallumages, le fond de bol sont assez grossiers. Mais si l’on maîtrise bien la combustion, il fait prendre un petit moment de détente avant l’activité de la journée, et l’on gagne un sympathique compagnon jusqu’à la pipe du soir.
Est-ce que j'en rachèterai ? Je ne pense pas, même si on le trouve encore sans doute malgré son statut "Special Edition".