Alors qu'au Danemark je m'étais rendu sans tabac ni pipe, je regarde avec envie l'étalage en sortie de la grande surface d'Albertslund, parce que oui, ils ont des tabacs et des pipes en grande surface, avec les alcools forts.
C'était à l'époque où les pays scandinaves avaient la cote - pour une raison qui m'échappe toujours, sinon la température des fessiers féminins à faire péter le thermomètre. Le lot des contrées sans culture érotique j'imagine. Un fameux passage du supplément au voyage de Bougainville aurait été plus crédible au Danemark.
Bref.
Maniant avec grâce un anglais élégamment prononcé, je demande avec le sourire du Français sûr de son charme une pipe noire et globalement droite, ainsi que la boîte bleue, là.
Je reçois la bonne pipe, la mauvaise boîte et pas de sourire. La politesse étant l'art de mettre à l'aise, je ne fais pas de remarque à la dame et pars plutôt heureux, tout en me demandant si le Capstan est bien du tabac pour pipe.
Je vais donc, incandescent, m'ayant accaparé ma première boîte de Capstan non désirée et une Vittoria sablée sans resurgir sur autrui - Vittoria qui n'a depuis lors fumé que du Virginia ou presque. C'est elle que j'ai choisi pour le test de l'Independance.
Lors d'un autre voyage en Italie, j'étais tombé par hasard sur une boîte de la série American History par Dan Tobacco, pas trop mal. Du coup, j'avais profité du voyage d'un ami allemand pour parfaire ma connaissance de cette série.
Independance est un Virginia de la série American History, donc, que j'ai laissé en cave depuis 2012. Normalement un Virginia c'est meilleur vieilli. Il doit être pas mal après trois ans.
C'est un flake aléatoirement broyé, qui sent un peu la banane, un peu le bois sec, un peu le miel. Un Virginia quoi.
A l'allumage, la langue pique. Bien ! L'Independance contient donc sa dose de Virginia bas de gamme - voyons voir si le reste est au même niveau.
Les saveurs du premier tiers sont ce que le touriste américain est à Paris : ça n'a pas vraiment de goût et c'est plutôt désagréable. Je me suis mis à rêver d'un bon bol de Bistro, qui, à l'instar du chapon, a de la saveur, lui.
Une gorgée de rhum pour calmer ma langue en feu et un tiers de bol plus loin, le tabac enlève enfin le bas et dévoile, enfin, quelque chose. Que ce quelque chose ne soit pas plus affriolant que ça n'empêche pas le fumeur d'apprécier le strip-tease frangranciel.
Les notes vont chercher essentiellement de la noix et du miel.
Bon après... je l'ai mélangé avec du Bistro et c'est beaucoup mieux ainsi. Moins doucereux, moins piquant, plus rond et complet, ce petit Virginia tient plus du fond de blend que du tabac profond et savoureux que l'on aime dans cette catégorie.
Independance ? Ouais, ben la dépendance c'était ptêtre pas si mal en fait.
Bonus de fin : attention, deux hommages à Perceval de Galles se sont glissées dans cette revue. Sauras-tu les retrouver ?
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Mais ce n'est que mon petit avis, et encore, j'suis bourré.