on trouve vraiment tout sur ce forum, quand on creuse un peu !

Je déterre ça pour poser une question de novice complet en travail de l'argile : est-il indispensable de cuire la pipe ? J'ai eu en main des objets façonnés en argile sec mais non cuit, ça parait plutôt costaud. Et puis le foyer finirait par cuire, progressivement...
Je suis à peu près sûr qu'un élément essentiel m’échappe, j'aimerai bien savoir quoi.

Znarf a écrit:

. Et puis le foyer finirait par cuire, progressivement...

Pas comme de la "terre cuite" , cuite à haute température uniformément ce qui change ses propriétés
 physique ,elle va sécher mais restera plus fragile ,c'est bon à la rigueur pour des objets décoratifs. 

(Dans les patouilles pour sculpture d'amateurs il y a des additifs pour un durcissement ,c'est pas de la terre pure)

Daymonts a écrit:

(Dans les patouilles pour sculpture d'amateurs il y a des additifs pour un durcissement ,c'est pas de la terre pure)

Je ne savais pas. Je pense que ce que j'ai eu en main rentrait dans cette catégorie.

• jusqu’à 200°C l’eau superficielle s’évacue (pré-chauffage)
  
  

• de 200 à 450 °C, les matières organiques s’oxydent et sont détruites à 700°C
  
  

• de 450°C à 650°C, la structure de matériaux argileux commence à se détruire
  
  

• de 650°C à 800°C s’effectue la décomposition du carbonate de calcium
  
  

• de 800 à 1100°C, il y a « grésage » progressif de l’argile sous l’effet des « fondants »
  
  
  

De l'eau va se dégazer lors de la cuisson par ressuage jusqu'à 350°C et par disparition des eaux de constitution de la kaolinite jusqu'à 450°C. A partir de 550°C toutes les eaux ont disparues, l’argile ne peut plus être réhydratée !

Evolution des argiles au cours du séchage et de la cuisson :

• En cours de séchage : départ de l’eau d’interposition à 100°C passage à l’état de vapeur. Risque d’éclatement des pièces
  
  

• de 200 à 450 °C, les matières organiques s’oxydent produisant un dégazage. Même risque que ci-dessus.
  
  

• Point Quartz : lors de la montée en température, les cristaux de quartz se disposent d’eux-mêmes dans un ordre différent.
  
  

Aux alentours de 573°C un changement de volume (de l’ordre de 2%) se produit, le quartz Alpha se transforme en quartz Béta. 

Au refroidissement le quartz Béta se re-transforme en quartz Alpha .

Cette variation de volume peut faire fissurer la pièce si la monté ou la descente en température est trop rapide par rapport aux capacités de l’argile.

• de 650°C à 800°C s’effectue la décomposition du carbonate de calcium
  
  

• de 800 à 1100°C, il y a « grésage » progressif de l’argile sous l’effet des « fondants », l'argile a atteint la structure recherchée avec plus ou moins de porosité suivant la température maximale atteinte, plus elle est élevée moins le matériau sera poreux et plus la conductivité sera élevée (avec une solidité accrue mais avec un risque de vitrification plus élevé)
  
  
  

Evolution de la température au cours de la cuisson :

• Montée à 80-100°C/h jusqu’à 100°C
  
  

• Montée à 150°C/h de 100 à 600°C
  
  

• Montée à 200°C/h de 600 à la température de cuisson (de 950 à 1050°C suivant l'argile et la porosité souhaitée)
  
  

• Refroidissement naturel du four porte fermée (300°C/h jusqu'à refroidissement complet)
  

Une cuisson partielle à 550°C lors du cycle de nettoyage d'un four à pyrolyse assurerait la non réversibilité de l'argile mais ne constituerait pas une cuisson durable.

Par contre on peut bruler intégralement salissures, goudrons et nicotine d'une pipe en terre et la remettre "à neuf" en lui restituant sa teinte et sa porosité d'origine en lui faisant subir un cycle de pyrolyse (attention, un cycle de pyrolyse éliminera également le décor sur une faïence vernissée)

Vraiment très intéressant merci beaucoup Bdt1200n un vrai puis de savoir

J'ai fait de la poterie durant des années et possède un four tunnel montant jusqu'à 1300°C et permettant la cuisson de faïence ou de grès doté d'une armoire de régulation.