Ouahhhh !!
A peu de chose près, voici résumée mon expression lorsque par le plus grand des hasards, au détour d'une énième tentative de rangement de ce vaste foutoir qui nous fait office de grenier à la campagne, ma vieille bouffarde Courrieu me saute aux yeux, lovée depuis perpette au fond d'un carton.
Le calendrier indique novembre 2015. Ma femme et bibi, on avait décarré de Paname quelques jours plus tôt, afin de rejoindre fissa notre petite bourgade de l'Yonne. Se retrouver en effet dans le métro république vers 20H45 un certain 13 novembre sans se douter du drame qui se déroule à proximité mais en réalisant après coup, de retour à notre appart' du 19ème, la signification des messages d'alerte diffusés sur les quais à ce moment précis laisse définitivement un certain goût amer pour des vacances parisiennes impromptues mais nous conforte vraiment dans ce choix d'habiter dorénavant à la cambrousse depuis deux ans.


Mais on s'égare, on s'égare ….. ah oui, cette Courrieu !!! Que de souvenirs !! C'était il y a vingt piges, je courrais alors après une vielle chimère, et cette chimère remontait elle-même à la fin des années 80.
A cette époque, donc fin 80, j'étais encore un jeune éphèbe - entendez par là que comparativement, maintenant je concoure plutôt dans la catégorie mi-lourd de type « barbu-ventru-non chevelu » (si, si elle existe bien, j'ai vérifié dans le dernier supplément Libé, c'est même une cible marketing). Et donc ce jeune éphèbe au look improbable mélangeant allègrement Peter Murphy, Ian Curtis et Robert Smith (les plus jeunes sont aimablement invités à revisiter leur classiques) traînait artistiquement ses cheveux en l'air sur les bancs de l'école d'archi de Lille. Pour un jeune adulte aux cheveux crêtés et chaussé de creepers, j'avais alors une passion un tantinet provoc' que partageait également un bon pote : nous étions des fumeurs de cigarillos….....


Imaginez la scène, dans une cafét' de fac ambiancée par les blondes (pas les filles ni la bibine, mais les clopes) deux gugus que tout pourrait opposer, un batcave et un néo-bourgeois, en train de tester et de classifier tous les cigarillos possibles et inimaginables du marché. Nous marquions notre territoire du fumet délicat de nos petits cigares (bon après relecture, ça fait un peu limite tendancieux..... pas grave on laisse, on est en 2016, quoi, tant pis pour l'équivoque, c'est pas comme si actuellement menaçait une fâcheuse tendance de bien pensance néoreligieuse). Lui se les procurait en France et moi en Belgique, étant encore frontalier à cette époque. Et bien sûr, comme tout bon étudiant fauché, pas de petits profits : je conservais mes mégots de cigarillos pour en faire ….. roulement de tambour ….. je vous le donne en mille …... du tabac à pipe !!! Faut avouer que c'était spécial, qu'il fallait ne rien envisager de la soirée, car franchement ce tabac home made tabassait bien …..


Bref, ce délire du tabac à pipe sur fond de cigare ne dura qu'un temps et cessa doucement de lui-même. Par contre, je continuais occasionnellement ma défense du cigarillos de qualité, créchait quelques temps au Mans, Rennes, puis Saint-Malo, pour finir par échouer à Paname au début des années 90. Et l'idée d'essayer du vrai tabac à pipe, donc retrouver en partie cette fameuse chimère, m'apparue en passant en 95 devant la boutique Courrieu, rue de Saint-Honoré (mais oui, m'sieur, dame, Courrieu a bien eu un jour l'ambition d'avoir des boutiques « sérieuses » en nom propre avec des bouffardes ajustées). Mais bon, ma demi-courbe limite brûle gueule made in Cogolin en bouche et bourrée du sempiternel amster ne m'apportait alors aucune satisfaction. Retour au cigarillos et direction carton pour la bouffarde ….. jusqu'en novembre dernier, donc vingt piges !!


Et pourquoi ne pas réessayer la pipe? Flattant mon côté Blake & Mortimer, bravache face à ma non dépendance à l'herbe à Nicot (juste un ou deux cigares par mois), je me décide à acheter du Clan garantie-confectionné-avec-quarante-douze-variantes-de-tabac-récupérées-sur-le-sol-de-l'atelier …. Bof ….. mes exigences ont vraiment changé du haut de mes 48 balais.
Explorons plutôt le net. Très vite le site de la Tête d'Or me démontre la complexité et la richesse de la chose, il y a donc plusieurs tabacs à pipe (damned et bubblegum!!!) ….de l'anglais, de l'aro, de l'oriental. Je tombe sur d'autres explications via d'autres sites dont cet excellent forum : virginia, latakia, burley, perrique, cavendish, saucé ou non, fumé ou non, les variantes de séchage du tabac, etc... Comme tout bon débutant, je dévore le site de pipephil pour le côté pipier de la chose et tobacco reviews pour le bidule à brûler. Puis, armé de mon bâton de pèlerin, part à la quête du bon tabac, teste l'accueil courtois ou distant de différentes civettes en province ou sur paname, commande quelques estates sur ebay, constitue un certain stock de bouffardes à rénover ….. me fait légitimement engueuler velu par ma femme quand elle constate les frais de port from UK, etc....

Alors où en suis-je après quelques mois de pétunage ?
Le plus simple, la description de mes rotations actuelles …...
Au taf, sur une journée, alternance de SG Squadron Leader dans une Lamboley (de type légèrement volcano) et de Davidoff Red Mixture en boîte carrée bourré dans une Whitehall sablée version ritale.
Le soir, soit du Night Cap dans une Murray Frame, soit du Davidoff Flake Medaillons dans ma vieille Courrieu.


Donc, vous l'aurez saisi, pas de parti pris sur le combat de boxe entre les tenants de l'école anglaise et les pro-aromatiques (je bosse sur mac & pc, chacun possède ses qualités et défauts)


Au préalable, depuis novembre, j'avais acheté du Clan (la bonne blague qui tape l'estomac), du Blue Mixture Davidoff (un régal, une véritable friandise tant à l'ouverture qu'au fumage), du Skiff Samuel Gawith (très bon, plaisant au volant de ma vieille jag', on se croirait virevoltant sur les routes sinueuses du Buckingamshire), du Caporal Scaferlati Rouge consommé dans une Philippe Morel (c'est quoi ce gris qu'il faut laisser une nuit dehors à la rosée pour qu'il retrouve de la souplesse?), du Early Morning Pipe Dunhill (bien, mais sans plus, certainement le changement de manufacturier), du Royal Yacht Dunhill (excellent virginia), du Butterfly B&C (marrant la présence de fleurs séchées à fumer), du Guilty Pleasure Ashton (agréable, mais manque de personnalité), du Wild Atlantic Peterson (ça relève de l'escroquerie de ne pas prévenir de la présence de burley, un anglais aromatique ????), etc....


Quelles sont mes envies futures ?
Chopper une bouffarde tarabiscotée de l'école danoise infumable car certainement trop lourde, et une belle morta d'une forêt engloutie ...
Côté Nicot : dénicher du Broutteux (c'est LE personnage historique du folklore de ma ville d'enfance), continuer sur du virginia/perrique d'un côté, de l'oriental de l'autre, le tout saupoudré d'un peu d'aro, poursuivre l'exploration de la gamme Davidoff/Dunhill, trouver du Presbyterian Mixture, m'amuser avec les différents flakes du marché.


Voilà, ouf, présentation matinale à rallonge finie …..
Merci de votre patience (ou de votre courage intrépide)
Au plaisir d'échanger avec vous et de trouver une ou deux pièces dans ce vaste manoir où discuter matous, bagnoles anglaises, vieux scooters, synthé et vans ricains .....

Amigo, sois le bienvenu ici, et avec ta plume, ça promet!

Tu sembles avoir des goûts plaisants côté tabacs, ça promet aussi! Dis-nous en plus sur ta pipe Philippe Morel. Le croisement rare d'une Philippe Bargiel et d'une Pierre Morel?   Allez, je suis taquin...

Je me réjouis déjà de lire tes futures aventures!

Eh bien l'ami, ça c'est une sacré présentation. Soit d'ores et déjà le bienvenu. Et comme je me suis délecté de ce texte, au plaisirs de te lire prochainement.

Tout comme la Fripaille et Kumo, je te souhaite la cordiale bienvenue en ces murs où il te sera loisible de partager avec des amis qui ne craignent pas de lire une bonne dissertation, surtout si elle est ficelée comme celle que tu viens de nous présenter.

Sois le bienvenu parmi nous

Bienvenue à toi.

Bienvenue

Bienvenue et belle présentation

Bienvenue au Manoir

Bienvenue au Manoir Cher Camarade!

Bienvenue en ces lieux...

Le style littéraire me rappelle quelqu'un ...

Bonnes découvertes pipesques et tabagiques 

Sois le bienvenu parmi nous cher ami  
et il apprécie le Skiff 

Très belle présentation et quel programme. Sois le bienvenu parmi nous cher ami.

Louxor a écrit:

Bienvenue en ces lieux...

Le style littéraire me rappelle quelqu'un ...

J'ai très exactement pensé la même chose.

Bienvenue et bonnes découvertes même si je vois que tu as déjà acquis beaucoup de connaissances en quelques mois, on apprend tous les jours.

De si bonne bonheur pondre une présentation comme cela... Pas mal

Bienvenue dans cette demeure et à bientôt

Magnifique présentation mon cher John Ross, un régal que de te lire.
Je vois en outre que tes goûts te portent assez facilement vers les mélanges anglais, ce qui n'ets pas pour lmd déplaire.
Si tu n'arrives pas à trouver de Presbyterian (et bien sûr comme d'hab ce tabac ne semble pas vendu en France , pauvres de nous…) je peux t'en passer un peu si tu veux…
En tout cas comme nous amis je te dis sans ambages

kumo a écrit:

Tu sembles avoir des goûts plaisants côté tabacs, ça promet aussi! Dis-nous en plus sur ta pipe Philippe Morel. Le croisement rare d'une Philippe Bargiel et d'une Pierre Morel?   Allez, je suis taquin...

Ah bah ouais ...... grillé comme un vieux burley vomitif

Et même pas l'excuse d'avoir confondu avec feu son père


Merci à tous pour l'accueil ....

Mais il y a de superbes burley! Le Aged Burley Flake de Solani ou le Oak Alley de C&D notamment.

Effectivement, en mode visuel-olfactif-gustatif, ce flake solani semble déjà obtempérer au 1er item   






Petite question au passage, le tabac en Suisse (normalement, j'aurais bientôt l'occasion de passer à proximité de Lausanne pour une balade US) : plus de choix, moins de pression financière   pour sponsoriser la CAF   pour oeuvrer au bien commun?

Bonjour et bienvenue a toi .

Bienvenue au Manoir, John Ross. Tu sembles déjà bien aguerri dans le monde de la bouffarde et de ses herbes à pétuner. Ton histoire de mégots de cigarillos, me rappelle, que moi aussi, jeune étudiant à la fac de lettres de Lille, je conservais les fins de cigares pour ne bourrer ma pipe. C'était une autre époque.

Bienvenue à toi Mr John Ross 

Ma foi, que voila une présentation bien torchée ! Le style et le contenu me rappellent un autre membre de notre belle maison...
Bienvenue à toi, John Ross... Homme politique canadien, Chef Cherokee, explorateur écossais, joueur de tennis américain, industriel australien ou personnage de Dallas ?

Je te souhaite la bienvenue à La Noble Bouffarde !

Harmoblues a écrit:

Homme politique canadien, Chef Cherokee, explorateur écossais, joueur de tennis américain, industriel australien ou personnage de Dallas ?

Et ça me poursuit depuis le collège, JR correspondant aux initiales de mon prénom, c'est devenu un alter ego permanent, une manière "ignoble" et pratique de me rappeler aisément au bon souvenir de chacun ....

Le plus cocasse : jamais vu un épisode de ce soap pétrolier texan