mrwipe a écrit:

Satriani ! Particulier parce que plus technique que musical à mon sens mais ce qu'il fait reste remarquable et apprécié (par moi y compris  ) Je l'ai vu en 2011, sur une "petite" scène en plus, un très bon souvenir !

Pas faux!
Néanmoins sur l’album que je connais à fond, çuilà où-k-il surfe avec des Zalien il y a beaucoup d’intentions musicales plaisantes et mélodiques. Mais d'accord, entrecoupées de morceaux de bravoure techniques et parfois lassants.

J'ai,  il y a longtemps croisé la route de Manitas, en des circonstances bien éloignées de sa stature de "Guitar Héro", mais ne puis résister à l'envie de vous en conter le détail.

Veuillez-donc excuser la longueur du propos, mais voici une anecdote que je ne pouvais en conscience garder pour moi.

Oyez-donc:

Il était une fois en pays de Camargue…

Il y a de cela quelques années en la belle cité de La Grande Motte, région fort prisée de nos amis Gitans,  je m’y trouvais  l’été finissant.

Le soir, en promenade, quand nous circulions en bord de mer il n’était pas rare qu’aux abords de certains bars un groupe de joyeux guitaristes nous chante des airs nostalgiques de leur Gitanie.

 Et il était non moins rare d’y voir MANITAS DE PLATA rythmer leurs chants en frappant joyeusement de ses mains. Et oui, il ne jouait plus de guitare, à ma grande déception.

Or donc, à la fin de ces  belles semaines de vacances, j’avais décidé, allez savoir pourquoi sur le coup des 14 heures, de faire laver ma charrette pour en épousseter tout le sable accumulé par le vent et qu’il me semblait inutile de rapporter à la maison comme souvenir.

Je plante le décor :

Le soleil était à son zénith cassant la tête du pauvre  quidam, qui dame aurait oublié de se parer de son panama préféré et néanmoins protecteur. Une station de lavage de voiture attenant comme il se doit à une pompe à essence, le tout vierge de tout arbre et donc de toute ombre avec,  chose curieuse en ce début d’après-midi, de pauvres hères ayant eu la même idée que moi dont un devant et un derrière mon véhicule sale. Le ci-devant était déjà engagé entre les rouleaux.

 Je regardais tout cela distraitement, sans voir, attendant mon tour sans fixer mon attention quand un détail improbable se fraya difficultueusement un chemin vers mon entendement tout engourdi par la chaleur intense. Quelque chose clochait dans le tableau, et je m’intéressais brutalement à situation.

L’individu, dont le véhicule grosse Mercedes noire qui était en train de se faire étriller,  présentait un aspect curieux. Il se tenait debout, près de sa voiture.  La distance imposant une vision assez sommaire, il n’en dégageait  pas moins un caractère de Grand échalas, sinon grotesque, du moins fortement original.

Se présentant à moi de dos  à contempler  la toilette de son tank, mon esprit tressautait à essayer de lui associer une cohérence entre sa longue chevelure blanche léonine et son costume très classiquement occidental pour un corps très maigre.

Etait-ce une femme en costume d’homme ou bien un homme à la chevelure en liberté ?  L’incohérence entre le vêtement classique et la tignasse sauvage ne laissait pas de m’intriguer.

Mais l’intégralité de la scène commençait à me désembrumer la cervelle. N’étant pas de nature  critique, je compris rapidement que ce n’était pas tant l’originalité de la personne qui m’embarrassait  que l’absurdité de la situation générale.

Quand je vis le gérant de la station-service,  sortit tout fulminant du bâtiment et qui braillait des invectives à l’endroit du pauvre gazier,  je compris définitivement que quelque chose ne tournait pas rond,  avant de réaliser quoi !!!

Imaginez une des grandes brosses en feutre en train de tourner et  nettoyer la porte avant gauche de la limousine … mais de l’intérieur !!!

Ce qui m’interpellait et que je ne pouvais formuler devant l’absurde de la situation, c’est que le gaillard faisait laver sa voiture … avec les portes ouvertes et qu’ainsi le rouleau qui avait trouvé un chemin inhabituel  pouvait  tourner en toute impunité entre le vide poche de la porte et le volant !!!

Le gérant tout essoufflé, arrivé à ma hauteur, colla un ramponneau sur le bouton rouge d’arrêt d’urgence de la machine et continua de s’époumoner en hurlant : « MANITAS !!!  VIEN AQUI !!! »

Interloqué, incrédule et humblement interrogateur je lui susurrais : « Mais c’est ??? »

« Oui, MANITAS DE PLATA » me répondit-il l’air désespéré…

« Il me fait le coup à chaque fois, l’autre jour il a fait laver sa voiture avec les vitres baissées »

Et le voici reparti vers la Mercedes dans l’espoir de décoincer son rouleau, alors que ledit MANITAS, tout désemparé s’approchait de moi, à se pencher par la fenêtre de la voiture et me déclarer tout tremblant : « Je comprends pas, je comprends pas !!! »

Je ne sais pas si j’ai su trouver les mots pour le consoler, mais après un bref échange que j’ai voulu réconfortant, il est reparti vers sa voiture et son destin !!!

C’est tout, et c’est déjà beaucoup, non ???

J'ajouterai juste, humblement, Paix à son âme !!!

Oui, comme lui expliquer la nuance entre une douche et un clystère !!!