Il y a un gros travail de partage ici dans ce fil. Merci sincèrement à toi bebert.... passionnant.

Tabadoc a écrit:

Attente insupportable…...

berny a écrit:

Il y a un gros travail de partage ici dans ce fil. Merci sincèrement à toi bebert.... passionnant.

Personnellement avec ce que je viens de lire, j'espère que ce tabac te donnera une grande
satisfaction car en lisant ton post j'en avais l'eau à la bouche, aussi j'espère que tu nous
tiendras au courant sur ton appréciation personnelle de pétuneur lorsque tu auras goûté ce
tabac qui me fait aussi fortement envie.

Encore un grand merci à toi pour le partage

Waouhh!!! J'avais laissé passer ce fil, dommage.
Enfin s'il manque de testeur je veux bien m'y coller

Ma foi tout ceci me parait fort alléchant !
J’attends la suite avec impatience.

LA PREMIÈRE DÉGUSTATION DU MERCREDI 21 DÉCEMBRE 2016

 

A l’œil le mélange présente une robe foncée, une dominante allant du brun foncé au noir, avec quelques éclats d’ocres jaunes. On peut y apercevoir quelques petits morceaux de flakes et de feuilles noires de Cavendish.

Au nez à cru la vanille domine, vanille de Tahiti, plus florale que pâtissière à contrario de sa cousine de Madagascar, cette note de vanille est soutenue par de douces, discrètes et complexes effluves chocolatées. L’ensemble est gourmand, riche de ses notes chaudes et pâtissières, cela sent le pain perdu, le chocolat au lait chaud, la crème anglaise, les effluves bien que riches ne sont pas entêtantes.

Très discrète et très en arrière-plan une note florale, à mon sens non identifiable même si nous nous savons qu’il s’agit de rose, se marrie parfaitement à l’ensemble en en complexifiant le bouquet.

Pour cette dégustation j’ai utilisé une Stanwell bulldog flame grain neuve, vierge de tout fumage,  ceci volontairement pour éviter toute intervention d’un quelconque cross over, même d’un autre tabac aromatique ou aromatisé. Son foyer est approximativement de 19 mm de diamètre interne sur 40 mm de profondeur.

De plus cette pipe non culottée sera forcément moins bonne et elle confrontera donc le blend à la difficulté, celle de ne pas le mettre dans les meilleures conditions pour s’exprimer.

Cette dégustation a été accompagnée par une bière bien fraîche, une Leffe, pourquoi une bière me direz-vous ?  Et bien premièrement parce que j’adore la bière, comme le Champagne d’ailleurs, et que ces deux breuvages pétillants ont de plus la capacité à faire ressortir le côté agressif d’un tabac sur les papilles, c’est comme de mettre du sel ou du vinaigre sur une plaie !! Donc ainsi, pipe non culottée et bière ne laisserons aucune chance à un mélange médiocre et agressif, ce que je crains le plus d’un « aro ».

Autant le bourrage fut simple, autant il n’en fut pas de même pour l’allumage, peut-être que le tabac n’était pas encore assez aéré ou bien la coupe plutôt grossière en est la cause. Trois allumages et légers passages au tasse braises furent nécessaires. Puis après un long fleuve tranquille jusqu’à presque la fin de bol, souhaitant griller jusqu’au dernier brin j’ai dû rallumer deux ou trois fois sur la fin.

Alors ? Et bien on retrouve bien les notes senties à cru, les notes chocolatées étant même un peu plus présentes, en arrière-plan et très en retrait un mélange de notes florales et miellées soutiennent l’ensemble. On goûte bien les tabacs qui composent le blend, l’aromatisation, sur ce plan, sait se faire discrète et n’écrase pas l’assemblage, et çà c’est agréable !  

En sus de l’aromatisation qui apporte les notes citées plus haut, l’assemblage des différents tabacs apporte lui de douces notes épicées et empyreumatiques, le mariage des deux, sur le premier tiers est réellement enthousiasmant, très sincèrement je ne l’attendais pas à ce niveau.

Tout en étant doux le blend n’en est pas pour sans caractère, le Virginia et les Orientaux lui apportent le fruité et les épices, le Burley ses notes de noisette et sa force, quant au Cavendish il soutient harmonieusement l’ensemble.

En rétro olfaction quelques jolies pointes de poivre gris sont nettement perceptible.

La fumée est belle et généreuse, la cendre est gris foncé et fine, le fumage n’est pas agressif pour les muqueuses et la langue.

Au deuxième tiers le mélange prends de la corpulence, l’assemblage prends le dessus sur l’aromatisation, c’est les flaveurs naturelles des tabacs utilisés qui embaument la pièce, vanille, chocolat et autres roses et miel sont à peine perceptibles. L’ensemble délivre une bonne dose de nicotine, sans être énorme elle n’en est pour autant pas anodine.

Au troisième et dernier tiers le bouquet que délivre le blend est encore enrichit, tout est mêlé aromatisation et capacité aromatique naturelle des tabacs se complètent, comme toute fin de bol qui se respecte celle-ci est riche de ces goûts et de ses arômes, la concentration de la fin de bol apporte quelques flaveurs caramélisées en plus de celles déjà citées.

  

En conclusion même si tout n’est pas parfait et qu’il faudra améliorer quelques aspects, je ne pensais pas atteindre ce niveau si tôt.

Il va falloir que je travaille sur l’aromatisation, en effet je la considère, au fumage, trop peu affirmée. Pour cela je note la suggestion de Little smoke d’y ajouter un alcool.

J’avais effectivement constaté lors de précédents essais que l’aromatisation imprégnait mieux le tabac, lequel la restituait mieux au fumage, lorsqu’elle était construite sur une base d’alcool plutôt que d’eau.

Pour ce faire, j’ai en réserve un rhum agricole hors d’âge  qui je pense fera une base magnifique.

Je rajouterai une ou deux gousses de vanille bourbon qui infuseront au côté des autres ingrédients, elle apportera un peu plus de gourmandise à l’ensemble.

En ce qui concerne l’assemblage, je pense que je vais remplacer le Best Brown Flake par du Full Virginia Flake et du Red Cake (20% / 10%) pour apporter plus de rondeur et de fruité doux.

 

Bon voilà ou j’en suis à ce stade, bien entendu je fumerai ce qu’il reste du mélange pour juger de son évolution de réaliser un second échantillon.

Voili, voilou…..

Formidable expérience contée avec ferveur par un bebert revigoré ! Tout ça c'est absolument génial. Dommage que je ne sois pas accro aux aros !

Merci pour cette superbe revue.
Ça laisse présager du très bon !

 
 

Ca donne envie tout cela, si tu as besoin de volontaires pour tester je serais éventuellement intéressé, à condition de ne priver personne puisqu'en tant que débutant je ne saurais pas bien apprécier toutes les subtilités d'un tel mélange...

Cher Little smoke, t'es remarques sont excellemment constructives et très pertinentes, ton fin palais en grand amateur de tabacs aromatiques que tu es me fait penser que tu sera d'une aide précieuse.
Et puis si je partage cette expérience ici c'est aussi pour avoir des avis tels que ceux que tu viens d'exprimer.
Le sirop d'érable,  à la place du miel, je n'avais pas pensé et c'est en effet judicieux, la liqueur de prune je ne connais pas en revanche, mais cela ne va pas durer

Alors voilà ce que nous allons faire, je vais préparer encore 20 gr de mélange, en tenant compte et en y incluant tes judicieux et intéressants conseils, je laisserai macéré, après cuisson et mise sous vide, un peu plus longtemps, disons deux à trois semaines. Ensuite mise à l'air et maturation d'encore une semaine.
Cela nous amène à fin janvier environ, ensuite je t"enverrai 10gr, je garderai les dix grammes restant, et nous ferons tous les deux en communiquant les dégustations.
Nous pourrons je pense aprocher de la recette définitive.

Qu'en pense tu ?

bebert a écrit:

Cher Little smoke, t'es remarques sont excellemment constructives et très pertinentes, ton fin palais en grand amateur de tabacs aromatiques que tu es me fait penser que tu sera d'une aide précieuse.
Et puis si je partage cette expérience ici c'est aussi pour avoir des avis tels que ceux que tu viens d'exprimer.
Le sirop d'érable,  à la place du miel, je n'avais pas pensé et c'est en effet judicieux, la liqueur de prune je ne connais pas en revanche, mais cela ne va pas durer

Alors voilà ce que nous allons faire, je vais préparer encore 20 gr de mélange, en tenant compte et en y incluant tes judicieux et intéressants conseils, je laisserai macéré, après cuisson et mise sous vide, un peu plus longtemps, disons deux à trois semaines. Ensuite mise à l'air et maturation d'encore une semaine.
Cela nous amène à fin janvier environ, ensuite je t"enverrai 10gr, je garderai les dix grammes restant, et nous ferons tous les deux en communiquant les dégustations.
Nous pourrons je pense aprocher de la recette définitive.

Qu'en pense tu ?

J'en pense que c'est génial  !

Alors y'a plus qu'à 

bravo bebert et merci pour le retour de ta superbe expérience  

bebert a écrit:

Alors y'a plus qu'à 

Merci à toi, moi je ne fais rien jusqu'ici et fumer ne sera pas trop pénible je crois  !

C'est tout à fait passionnant, mon cher Bébert ! 

Bébert : l'alchimiste des tabacs aromatiques !

Bravo et bon courage dans tes recherches / expériences !

Passionnant!!! Merci pour ce fil et le partage...

Rico3154 a écrit:

Bébert : l'alchimiste des tabacs aromatiques !

Bravo et bon courage dans tes recherches / expériences !

 Toujours aussi intéressant & fort bien écrit!  Captivant...

Dis moi Little smoke, ton alcool de vieille prune, liqueur ou eau de vie ? Parce que je vois sur la bouteille inscrit "liqueur" mais renseignement pris ce matin au près de mon caviste (très très bien achalandé et pointu) il n'existe pas de liqueur mais des eaux de vie, en provenance de l'est de la France ou du pays basque, qui titre aux alentours de 40°

bebert a écrit:

Dis moi Little smoke, ton alcool de vieille prune, liqueur ou eau de vie ? Parce que je vois sur la bouteille inscrit "liqueur" mais renseignement pris ce matin au près de mon caviste (très très bien achalandé et pointu) il n'existe pas de liqueur mais des eaux de vie, en provenance de l'est de la France ou du pays basque, qui titre aux alentours de 40°

Malgré le terme de Liqueur, j'aurais moi aussi tendance à penser à une eau de vie.
En tout cas dans les fins fonds de la Vendée d'où je suis originaire, la Prune à pépé c'est de la gnôle !

Merci Bébert pour ce vrai reportage sur ta préparation d'un aro et sa dégustation. Très agréable à lire
Il ne te restera plus qu'à le faire tester par nos amis amateurs d"aros.
Très belle expérience

Par chez moi notre vieille prune maison c'est de l'eau-de-vie.

little smoke a écrit:

Citation :

Il s'agit bien d'une liqueur sucrée de couleur brun foncé provenant de France. Elle se trouve très facilement chez nous dans toutes les grandes surfaces! 

"Vieille Prune Morin" VSOP Liqueur Supérieure Morin Père & Fils Nuit-Saint-Georges (Côte-d'Or) Bourgogne France. 41% Vol/alc. 70cl.

Je ne peux pas t'en dire plus mais tu devrais la trouver pas trop chère dans toute grande surface!

Pouah ! En tant que bourguignon je ne peux que m'insurger contre une telle chose !
Aucun bourguignon qui se respecte n'oserait appeler "vieille prune" une liqueur !
D'ailleurs aucun bourguignon qui se respecte n'achèterais de prune en grande surface, il y en a tellement dans nos villages, j'ai eu l'occasion de faire un camp scout dans un petit village perdu dans le châtillonnais, là-bas chez l'habitant ça carburait à la prune et pour tout dire en rentrant avec une bouteille un petit test dans la cheminée nous a fait penser à de l'essence   Mais en ce qui concerne la bouteille de prune qu'on a ouvert chez moi il y a quelques temps et qui vient de la distillation des prunes du jardin d'une vieille maison de famille où nous n'allons et n'irons probablement plus ou peu, elle était absolument délicieuse.

Alors vade retro little smoke, toi et ta liqueur sacrilège !