Synopsis: Depuis le 10 février 1956, date de la pendaison de Wilbert Coffin, périodiquement, de nouvelles informations (douteuses, prétendent certains) sortent au grand jour niant la culpabilité du prospecteur gaspésien. Cette pièce de théâtre est un réquisitoireparmi tant d'autres pour demander sa réhabilitation même si ça ne lui rendra pas la vie.
Sa genèse: 1953, à la fin du printemps, trois américains viennent en Gaspésie pour y chasser l'ours noir: un homme, son fils et l'ami de ce dernier. Nul des trois ne reverra la Pennsylvanie d'où ils venaient. Leur retour était prévu pour le 15 juin, personne ne les aurait revus vivants après le 9.
Accusé sur des preuves purement circonstancielles — on a retrouvé en sa possession des effets ayant appartenu aux chasseurs — même s'il reconnaît le vol pour certains de ces effets, les accusations de meurtre au premier degré de Richard Lindsay sont maintenues. En vertu du droit criminel de l'époque, on ne peut juger trois meurtres dans une même cause.
Au terme de courtes délibérations (33), Wilbert Coffin sera reconnu coupable ce qui entraînait automatiquement la peine de mort. Jusqu'à la fin, Coffin a clamé son innocence. Comme dit plus haut, il est monté à l'échafaud le 10 février 1956. Depuis, périodiquement des éléments de preuves font surface.
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J'étais à l'université et, sans doute un peu imbu de moi-même
, j'ai parié avec d'autres étudiants, disant que j'étais capable d'écrire aussi rapidement que Victor Hugo. Je sais, tant qu'à être prétentieux... J'ai donc été mis au défi de m'exécuter. Hugo a écrit Hernani en 15 jours, j'ai relevé le défi et ai écrit cette pièce en 10. Il n'était pas dans mes intentions de diffuser le résultat de ce défi qui n'avait, selon moi, qu'une valeur de défi, pour ainsi dire nulle.
J'en ai néanmoins donné une copie à un ami qui, dans mon patelin, faisait figure sur le plan culturel, d'autorité. Quelques jours plus tard, il me revint en me disant que je devrais présenter ladite pièce au concours littéraire
La Plume saguenéenne. Je m'y refusai catégoriquement parce qu'elle ne faisait, toujours dans mon optique, pas le poids. C'était une fin de non recevoir pure et simple.
Il m'avoua néanmoins, quelques mois plus tard, qu'il en avait fait des photocopies et qu'il l'avait lui-même déposé comme listier à ce concours... où j'obtins la palme. C'est via l'hebdomadaire local que ma mère apprit que j'écrivais, ce que je faisais pourtant depuis des années. Le livre est paru à compte d'auteur (je crois qu'en Europe on parle d'«auto-édition») et s'est écoulé à une vitesse telle que je n'en ai pas même conservé une copie. Je conserve le manuscrit, certes, mais rien d'autre... On acceptera donc que je n'en produise pas d'extrait.
Pour la petite histoire, pour recevoir ce prix qui m'était décerné, j'ai dû sécher la première période d'un cours de création littéraire, ce que jusqu'à la fin de la session, mon professeur refusa de me pardonner. Je voulais, prétendait-il, rire de lui.