Ça y est, demain un de mes enfants, ma seconde fille, Fiona, se marie. C'est un moment qui compte dans la vie d'un père et je tenais à marquer le coup, à passer le flambeau.
Comme ils ont un peu mis la charrue devant les bœufs, c'est leur petit garçon de deux ans et demi qui va leur porter les alliances et pour ce faire, je leur ai fait la surprise de réaliser une boite en bois . . .
Pour la symbolique, j'ai choisi de la réaliser dans un départ de branche du tronc d'un olivier planté par mon grand-père . . . Amateur de boites à musique, j'y ai placé un mouvement miniature et la plaque de fond est en bois de morta de 20.000 ans . . .
Comme c'était ma toute première boite tournée, que je ne disposais que de 2 jours et d'un seul départ de branche, j'avoue que je me suis peu à peu mis la pression. Là, je viens tout juste de la terminer, le mariage est dans 12 heures à peine et je savoure l'instant en fumant une Chacom grand cru dotée d'un généreux foyer.
Afin de mieux mettre le bois en valeur, la boite est réalisée en bois de travers. Sa forme, à la fois simple et classique permet d'utiliser pleinement toute la hauteur du bois et , comme une sébille plate est l'idéal pour pouvoir saisir facilement les alliances, je disposais (juste, mais alors tout juste) de la place pour mettre un mouvement musical miniature. Bien sûr, c'est pas ma Brémont de 8 pouces mais le fond de la sébille ne faisant que 2 mm d'épaisseur de même que le disque de morta placé en dessous de la boite ça sonne étonnamment bien.
Bon, j'arrête de radoter et je vous livre les photos de la réalisation.
Le départ de branche et la lame de morta après débit.
Un coup de mèche Forstner et une contrepointe avec cône d'appui permettront de débuter le cylindrage avec une sécurité accrue . . .
C'est déjà mieux comme ça ! ! !
Ça prend forme, une pointe d'entrainement multigriffe a remplacé le mandrin pour permettre également le dressage du fond . . .
La petite lèvre laissée sur la boite permettra d’accoster aisément au diamètre du couvercle lors du creusage . . .
Une petite surprise dont je me serais bien passé, comme quoi il n'y a pas que la bruyère . . .
13 mm de profondeur, impossible de composer, elle restera.
Après tronçonnage on voit que le défaut de poursuit dans la boite.
La sébille est creusée et polie.
Avec l'astuce de la petite lèvre, l'ajustage est parfait, sans se casser la tête, comme maman autour de papa ! ! !
Le perçage à 8 dixièmes de la côte facilite le creusage.
Le couvercle creusé poli et, bien sûr, ciré à la carnauba. Comme toujours, on réalise toutes les opérations nécessaires sur une prise car ensuite, il sera impossible d'y revenir.
Ça commence à ressembler à quelque chose, mais c'est là que ça se gâte : plus de droit à l'erreur, désormais les opérations vont se dérouler avec les pièces semi finies simplement emboitées dans un contre plateau, si ça décolle, c'est mort ! ! !
Le lamage du fond est terminé, honnêtement, je n'étais pas fier ! ! !
Le fraisage de l'emplacement de la boite à musique à été réalisé en plaçant directement le plateau du tour dans l'étau de la fraiseuse, impossible de brider la boite autrement.
Quelques perçages et un lamage plus tard, la boite à musique a trouvé sa place, ça sonne bien, très bien même.
Pas la peine de prendre de risque, le couvercle n'est pas épais et présente une fente, le tenon est coupé à la scie japonaise en intercalant un racloir pour ne pas blesser le couvercle.
Le couvercle est terminé, poli ciré.
Voilà, la boite est terminée . . .
En l'ouvrant au son de la musique les mariés découvriront leurs alliances.
Nul doute que cette boite et toute sa symbolique sauront les toucher en ce jour où ils ont choisi de s'unir à la face des hommes . . .