Vide-grenier (empli-appart serait plus juste)

Bonjour à tous et bon mois d'aoust ! 
De retour de Bretonnie où, passant par un charmant vide-grenier à Locmariaquer à l'initiative du Football-Club local, j'ai fait quelques —MERVEILLEUSES— trouvailles. 
Je n'ai pas encore démarré le chantier rénovation, seulement le passage au frigigo pour démonter les tuyaux — c'est pourquoi sur une il n'est pas entièrement rentré. 
Alors, jackpot pour mézigue. 
Si d'aventure vous aviez quelques infos de provenance sur les écumes, je suis tout à fait preneur. 

On a deux superbes liseuses de plus de 20 cm, la plus longue (22cm de tuyau + tige) GBD Number3, ST CLAUDE 88, on ne le voit pas sur la photo mais je me demande si le tuyau est d'origine : ce n'est pas "flush" et la tige est plus épaisse d'un demi millimètre que la base du tuyau. Je verrai si j'affine un peu pour l'esthétique. 

L'autre est seulement notée "REAL BRIAR" mais semble de bonne facture, avec un zigouigoui en aiguille de seringue alu jusqu'au milieu du foyer. 

Une très jolie "pipe pour dame" dirai-je, seulement notée Bruyère Saint-Claude. 

Une "reverse-calabash" si je ne m'abuse quasi-neuve (des traces de brûlé dans le foyer et quelques brins de tabac mais la chambre est exempte de toute trace de goudrons… quand le tuyau, lui, a bien été machouillé). 
SilverMatch Montréal, SJV et sapin sur la bague. 

Et enfin les pièces maîtresses…

Une pipe en écume en bon état et peu fumée, semble-t-il, bague en… argent ? et tuyau en (morceaux d') ambre. La rénovation doit se réfléchir, je considère la résine, mais ça va être un sacré chantier, le tuyau a déjà été collé, il manque des morceaux, et la base est collée à la bague autour de la vis. Etui marqué G.G.O, pas d'autre marquage. Fin XIXe début XXe ? 

Pour la dernière, la plus imposante et la plus rigolote, je confesse volontiers qu'il m'a fallu quelques jours pour réaliser qu'il ne s'agissait pas de bois mais d'écume également ! Bague et capot en laiton argenté, l'argenture n'est plus guère présente que dans la partie intérieure. Si j'en crois mes quelques recherches, cette vénérable dame est européenne époque 1er Empire ! Une pipe de hussard ? Deux cents ans au compteur, donc. Aucun marquage.
EDIT : Merci MdM pour la distillation de savoir au fil des fils, Debrecen donc… 
Le bec est manquant, me semble avoir été en ambre également. La pièce de support de celui-ci en bois se dévisse du reste du tuyau. Je ferais éventuellement un sujet dédié, parce que le démontage va s'avérer coton, le tuyau tourne mais ne se dévisse pas (un semblant de point dur sur un tour). Si un spécialiste (je sais que vous êtes là, discrets mais l'oeil affûté) veut bien me donner son avis… Du reste, pour ma culture personnelle (et envisager un jour de rentrer dans mes frais divers — en deuxième page) si vous avez une idée de sa valeur marchande, je prends aussi. 


Les images en l'état, maintenant. 

Bien à vous,

Très joli !!!

Belles trouvailles, félécitations 

Ta pipe en écume est d'après moi fin XIX ième.

La " pièce maîtresse " est une Dobrocen. Es-tu sûr que c'est du laiton et pas de l'argent , pas de poinçon ?

Sur, un de mes posts " Un début de collection", tu pourra voir un modèle des deux.

Pipe écume austro-hongroise du XIXième, forme déclinée en de très nombreux modèles plus ou moins ouvragés . . .



Pour les poinçons d'orfèvrerie autrichiens de l'époque :

stéphane a écrit:Belles trouvailles, félécitations 

Ta pipe en écume est d'après moi fin XIX ième.

La " pièce maîtresse " est une Dobrocen. Es-tu sûr que c'est du laiton et pas de l'argent , pas de poinçon ?

Sur, un de mes posts " Un début de collection", tu pourra voir un modèle des deux.

Je suis en train de la nettoyer, pour moi c'est bien du laiton argenté, mais il reste plus d'argenture que ce que je pensais : 


Je n'ai pas encore nettoyé le fond du capot ni tout le pourtour du foyer, un poinçon pourrait encore se faire connaître… Là je suis avec un ami, on reprendra demain

Bdt1200n a écrit:Pipe écume austro-hongroise du XIXième, forme déclinée en de très nombreux modèles plus ou moins ouvragés . . .

Merci  pour la doc !

Belles trouvailles. Ça va t'occuper un moment

stéphane a écrit:Belles trouvailles, félécitations 

Ta pipe en écume est d'après moi fin XIX ième.

La " pièce maîtresse " est une Dobrocen. Es-tu sûr que c'est du laiton et pas de l'argent , pas de poinçon ?

Sur, un de mes posts " Un début de collection", tu pourra voir un modèle des deux.

Bon, après un peu d'abrasion mécanique, ce que j'ai pris pour du laiton semblait être un mélange de crasse et d'oxydation…? Ça se comporte plus comme de l'étain que comme de l'argent cela dit… Et aucun poinçon ne s'est fait connaître. Je ne présume plus de rien  

 

Léopoldus a écrit:Bon, après un peu d'abrasion mécanique, ce que j'ai pris pour du laiton semblait être un mélange de crasse et d'oxydation…? Ça se comporte plus comme de l'étain que comme de l'argent cela dit… Et aucun poinçon ne s'est fait connaître. Je ne présume plus de rien

Alors il s'agit probablement de maillechort, un alliage de cuivre, de nickel et de zinc. Neuf, il brille assez pour ressembler à de l'argent, puis il se ternit peut à peu.

Dans le temps le maillechort était surnommé "argent allemand", car il a été largement utilisé en Allemagne dès le XIXem, plus tôt qu'en France.

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

Léopoldus a écrit:Bon, après un peu d'abrasion mécanique, ce que j'ai pris pour du laiton semblait être un mélange de crasse et d'oxydation…? Ça se comporte plus comme de l'étain que comme de l'argent cela dit… Et aucun poinçon ne s'est fait connaître. Je ne présume plus de rien

Alors il s'agit probablement de maillechort, un alliage de cuivre, de nickel et de zinc. Neuf, il brille assez pour ressembler à de l'argent, puis il se ternit peut à peu.

Dans le temps le maillechort était surnommé "argent allemand", car il a été largement utilisé en Allemagne dès le XIXem, plus tôt qu'en France.

Tiens, merci, je n'y ai pas pensé, bien qu'il soit beaucoup plus blanc — et donc, ne ressemble pas tellement à de l'argent — que les maillechorts que j'ai pu rencontrer jusqu'ici, encore que les plus vieux que j'ai croisé n'aient guère plus de 100 ans. Je mènerais sans doute quelques tests chimiques à l'occasion sur des parties cachées pour tenter d'en avoir le coeur net. Je me tâte à démarrer un sujet dédié pour la restauration…
Enfin maintenant qu'on en parle j'ai pu démonter le tuyau, et à bien y regarder, de très discrètes traces de vert-de-gris se sont fait connaître sur ce qu'il me semble être un jointage d'origine animale (on dirait de la colle à poisson sèche), corroborant la présence de cuivre dans l'alliage.