Derniers sujets
» Brèves de comptoir (pipesques)par Jaufré Cantolys Aujourd'hui à 22:00
» A la saint Matthieu, tu peux fumer dans une Courrieu
par Van Gaughin Aujourd'hui à 21:38
» Courrieu à Cogolin
par Daymonts Aujourd'hui à 17:11
» Je dis neuf Septentrion vers Morez, j'ai du m'égarer mais où est donc le Sud et l'ALNB ?
par Cénoman Aujourd'hui à 14:19
» Pour ne pas se geler la m'Eustache, ceux qui s'en vingt à Morez ont prévu les bonnets et les gillez
par Ildefonso Aujourd'hui à 12:09
» C'est l'anniversaire de Stéphane !
par la hyène Aujourd'hui à 2:05
» Rencontres Pipe-Club de Morez
par la hyène Aujourd'hui à 2:02
» Peterson christmas édition 2024
par Lefty Hier à 14:34
» Achats récents de pipes
par Brase d'Anjou Jeu 19 Sep 2024 - 23:53
» tabac et formes de pipe
par stéphane Jeu 19 Sep 2024 - 23:18
» Flying Dutschman
par soababa Jeu 19 Sep 2024 - 22:03
» Pipes BARLING
par bamcar Jeu 19 Sep 2024 - 19:25
» Regain d'été à la St Nadège, laisse tomber la neige
par Ildefonso Jeu 19 Sep 2024 - 11:43
» Marc dit c'est sept Ambre, non c'est Alexandre !
par Alexmann Mer 18 Sep 2024 - 0:35
» Lionel un nouveau pas tout jeune
par natalefr Mar 17 Sep 2024 - 18:57
Qui est en ligne ?
Il y a en tout 339 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 339 Invités Aucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 616 le Sam 21 Sep 2024 - 13:09
Statistiques
Nous avons 2110 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Thanatos930
Nos membres ont posté un total de 448012 messages dans 16751 sujets
Petite question saugrenue aux Européens
+6
Blue Eyes
Rascar Capac
tomcat11
Munch
Harmoblues
Le Passeur
10 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Petite question saugrenue aux Européens
Je sais bien qu'en notre position ou situation de Nord-Américains, ça ne nous regarde pas. Je sais aussi que tout le monde même tous les Européens, toutes les Européennes ne perçoivent pas la situation sous un même oeil. Je parierais d'ailleurs, tant qu'à tergiveser, que tous les Européens ne saisissent pas l'enjeu foncier.
Je sais cependant que les bouffardeurs sont habilités et habitués à réfléchir et à le faire froidement. Je ne sais pas si tous les habitués nord-américains de La Noble Bouffarde sont intéressés par le sujet, mais moi ça m'intéresse. La position officielle des politiciens de l'ensemble de l'Europe semblent, vu de ce côté de la Grande Bleue, en opposition avec le gouvernement et la population grecque.
Selon vous, individuellement, personnellement,en tant que contribuables de vos pays respectifs, avec qui êtes-vous d'accord: avec le CE qui refuse un nouvel étalement de la dette grecque ou avec le gouvernement et le peuple grecs qui refusent (du moins c'est comme ça que je comprends la chose vu d'ici) de financer les banques?
Si j'ai mal compris la situation, j'aimerais qu'on m'explique de façon à ce que je comprenne, sachant que je ne saisis rien aux mathématiques.
Enfin, quelle que soit votre opinion, j'aimerais que vous me disiez pourquoi vous avez cette opinion. Je sais bien que ça a l'air un peu con (peut-être même très con), mais j'aimerais savoir ce que vous, individuellement, pensez de cette bisbille, de la fronde entre l'Europe et la Grèce... Sont-ce les gouvernements des différents pays de l'Europe ou celui de la Grèce qui ont / a raison?
Je sais cependant que les bouffardeurs sont habilités et habitués à réfléchir et à le faire froidement. Je ne sais pas si tous les habitués nord-américains de La Noble Bouffarde sont intéressés par le sujet, mais moi ça m'intéresse. La position officielle des politiciens de l'ensemble de l'Europe semblent, vu de ce côté de la Grande Bleue, en opposition avec le gouvernement et la population grecque.
Selon vous, individuellement, personnellement,en tant que contribuables de vos pays respectifs, avec qui êtes-vous d'accord: avec le CE qui refuse un nouvel étalement de la dette grecque ou avec le gouvernement et le peuple grecs qui refusent (du moins c'est comme ça que je comprends la chose vu d'ici) de financer les banques?
Si j'ai mal compris la situation, j'aimerais qu'on m'explique de façon à ce que je comprenne, sachant que je ne saisis rien aux mathématiques.
Enfin, quelle que soit votre opinion, j'aimerais que vous me disiez pourquoi vous avez cette opinion. Je sais bien que ça a l'air un peu con (peut-être même très con), mais j'aimerais savoir ce que vous, individuellement, pensez de cette bisbille, de la fronde entre l'Europe et la Grèce... Sont-ce les gouvernements des différents pays de l'Europe ou celui de la Grèce qui ont / a raison?
____________________________________________________________________________________________________________________________
La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Je pense, cher Passeur, que dans cette histoire, c'est certainement pour cela que l'on tourne en rond, tout le monde a à la fois tort et raison...
La première erreur est, à mon avis et sans parler de la Grèce en particulier, d'avoir ouvert l'Europe à tant de pays sans avoir au préalable consolidé les bases du marché, les politiques et les finances... Croire que la monnaie unique était LA solution à tous les problèmes sans l'accompagner d'une véritable politique sociale était une grave erreur. Certes, cela a facilité les échanges commerciaux mais le citoyen européen est globalement perdant malgré tous les chiffres et les discours tenus par les politiques. Le constat est simple lorsque l'on regarde les prix qui s'envolent sur des produits de grande consommation qui, eux, baissent en qualité.
Aujourd'hui et depuis quelques années, nous assistons à une course de rattrapage des conneries successives et accumulées.
La Grèce est à la fois fautive de sa situation et a été piégée par Bruxelles et le FMI. Alimentée en Euros, elle a vécu, comme beaucoup de pays méditerranéens, à crédit et sans compter. Aujourd'hui, les créanciers qui courent après l'argent, réclament leurs dus alors qu'ils sont en grande partie responsables de cette situation. La grande erreur de la Grèce est, sans juger car je ne suis pas sur place et donc vu de l'extérieur, d'avoir pris les menaces trop à la légère puis, d'avoir pressé au sang la population par des mesures d'austérité écrasantes et d'être, aujourd'hui, au pied du mur...
Sortir de l'Europe... Je n'y crois pas et j'espère que cela ne sera pas car ce serait catastrophique à la fois pour l'Europe et pour la Grèce. La frilosité de l'Europe montre bien que le gouvernement grec la tient par les "gosses" comme l'on dit chez toi. Bruxelles ne parle pas de défaut de paiement mais de retard de paiement... Si toutefois la Grèce devait revenir à la Drachme et sortir de l'union, je ne veux pas être pessimiste, mais ce serait la porte ouverte à un conflit intérieur voire une guerre civile qui pourrait avoir des conséquences dans toute l'Europe. A force de jouer avec le feu, à ne pas respecter les résultats des référendums, à distribuer de l'argent sans compter, les situations se bloquent et deviennent explosives... Nous en sommes les spectateurs pris en otages par des apprentis sorciers qui ne savent pas eux-mêmes comment en finir avec cette situation...
La première erreur est, à mon avis et sans parler de la Grèce en particulier, d'avoir ouvert l'Europe à tant de pays sans avoir au préalable consolidé les bases du marché, les politiques et les finances... Croire que la monnaie unique était LA solution à tous les problèmes sans l'accompagner d'une véritable politique sociale était une grave erreur. Certes, cela a facilité les échanges commerciaux mais le citoyen européen est globalement perdant malgré tous les chiffres et les discours tenus par les politiques. Le constat est simple lorsque l'on regarde les prix qui s'envolent sur des produits de grande consommation qui, eux, baissent en qualité.
Aujourd'hui et depuis quelques années, nous assistons à une course de rattrapage des conneries successives et accumulées.
La Grèce est à la fois fautive de sa situation et a été piégée par Bruxelles et le FMI. Alimentée en Euros, elle a vécu, comme beaucoup de pays méditerranéens, à crédit et sans compter. Aujourd'hui, les créanciers qui courent après l'argent, réclament leurs dus alors qu'ils sont en grande partie responsables de cette situation. La grande erreur de la Grèce est, sans juger car je ne suis pas sur place et donc vu de l'extérieur, d'avoir pris les menaces trop à la légère puis, d'avoir pressé au sang la population par des mesures d'austérité écrasantes et d'être, aujourd'hui, au pied du mur...
Sortir de l'Europe... Je n'y crois pas et j'espère que cela ne sera pas car ce serait catastrophique à la fois pour l'Europe et pour la Grèce. La frilosité de l'Europe montre bien que le gouvernement grec la tient par les "gosses" comme l'on dit chez toi. Bruxelles ne parle pas de défaut de paiement mais de retard de paiement... Si toutefois la Grèce devait revenir à la Drachme et sortir de l'union, je ne veux pas être pessimiste, mais ce serait la porte ouverte à un conflit intérieur voire une guerre civile qui pourrait avoir des conséquences dans toute l'Europe. A force de jouer avec le feu, à ne pas respecter les résultats des référendums, à distribuer de l'argent sans compter, les situations se bloquent et deviennent explosives... Nous en sommes les spectateurs pris en otages par des apprentis sorciers qui ne savent pas eux-mêmes comment en finir avec cette situation...
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Comme beaucoup, j'ai les yeux rivés sur la Grèce avec une sorte d'espoir, sans opinion arrêtée.
Tout ce que je peux dire, c'est que mon esprit critique hurle à la manipulation quand j'entends des choses comme "ce qui est sûr, c'est que la sortie de l'Euro serait catastrophique pour tout le monde", comme une vérité prophétique, sans aucun développement ni aucune explication.
Perso mes cours d'économie ne me permettent pas de comprendre ce fatalisme.
Le peuple grec, qui a inventé et vient de réinventer la démocratie en mettant à sa tête exactement ce que l'Europe redoutait, me semble capable et décidé.
À suivre donc.
Tout ce que je peux dire, c'est que mon esprit critique hurle à la manipulation quand j'entends des choses comme "ce qui est sûr, c'est que la sortie de l'Euro serait catastrophique pour tout le monde", comme une vérité prophétique, sans aucun développement ni aucune explication.
Perso mes cours d'économie ne me permettent pas de comprendre ce fatalisme.
Le peuple grec, qui a inventé et vient de réinventer la démocratie en mettant à sa tête exactement ce que l'Europe redoutait, me semble capable et décidé.
À suivre donc.
____________________________________________________________________________________________________________________________
Mais ce n'est que mon petit avis, et encore, j'suis bourré.
Munch- Clan des anglais
- Messages : 2885
Date d'inscription : 11/02/2014
Localisation : Toulouse
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Les grecs ont vécu à crédit et l'impôt ne rentrais pas. Mais le peuple Grec est-il responsable ? Je ne le crois pas.
Les dirigeants Grecs oui. Le FMI à joué un rôle négatif dans cette affaire en participant aux négociations. l'Europe
à pensé qu'il ferait mieux que la commission.
Si une partie de la dette grecque n'est pas annulée, rien n'est possible.
Il est grand temps de créer un fond monétaire européen.
Les dirigeants Grecs oui. Le FMI à joué un rôle négatif dans cette affaire en participant aux négociations. l'Europe
à pensé qu'il ferait mieux que la commission.
Si une partie de la dette grecque n'est pas annulée, rien n'est possible.
Il est grand temps de créer un fond monétaire européen.
Invité- Invité
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Une chose parait certaine, le grecs on menti à l'Europe pour intégrer l'UE... Mais cela ne justifie pas que nous leur demandions de se saigner à blanc comme nous le faisons actuellement. Les banque (en tout cas les française) ont été nanties par l'état pour garantir les prêts accordés à la Grèce. Elle devaient en retour (en tout cas c'était une contrepartie tacite) favoriser l'investissement des sociétés en France. Elle ne l'ont pas fait.
Anarchiste de coeur, je ne peux qu'être ravi des mouvements d'émancipation aux courants financiers, tels qu'on peut les voir en Grèce ou en Espagne.
Le risque que nous font courir nos gouvernement (France, Allemagne...) c'est de provoquer l'effondrement d'une des démocraties de l'Europe (La Grèce). Une guerre civile dans cette région du Monde ne restera pas longtemps circonscrite à ces frontières...
Pour être franc, je suis très pessimiste en ce moment ...
Montée du radicalisme en plusieurs points de la planète...
abandon quasi généralisé des solutions pour sauver le climats...
Anarchiste de coeur, je ne peux qu'être ravi des mouvements d'émancipation aux courants financiers, tels qu'on peut les voir en Grèce ou en Espagne.
Le risque que nous font courir nos gouvernement (France, Allemagne...) c'est de provoquer l'effondrement d'une des démocraties de l'Europe (La Grèce). Une guerre civile dans cette région du Monde ne restera pas longtemps circonscrite à ces frontières...
Pour être franc, je suis très pessimiste en ce moment ...
Montée du radicalisme en plusieurs points de la planète...
abandon quasi généralisé des solutions pour sauver le climats...
____________________________________________________________________________________________________________________________
Boutique Tomcat-Créations
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Cher Tomcat, je ne suis pas certain que les Grecs aient menti pour entrer dans l'union dont ils font partie depuis 1981...
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Sur le réel état de leurs finances ???Harmoblues a écrit:Cher Tomcat, je ne suis pas certain que les Grecs aient menti pour entrer dans l'union dont ils font partie depuis 1981...
Quoiqu'il en soit c'est ce que nous leur faisons subir aujourd'hui qui me semble le plus immoral dans l'histoire...
____________________________________________________________________________________________________________________________
Boutique Tomcat-Créations
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Harmoblues a écrit:Cher Tomcat, je ne suis pas certain que les Grecs aient menti pour entrer dans l'union dont ils font partie depuis 1981...
Je pense que l'histoire de mensonge sur les chiffres n'est pas quand ils ont intégré l'UE, mais plutôt la zone euro.
Un article qui me semble explique bien l'affaire : http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/02/19/la-grece-au-bal-des-hypocrites_1308476_3214.html
____________________________________________________________________________________________________________________________
Knick-knack paddy whack, c’est Rascar Capac
Rascar Capac- Tête connue
- Messages : 1778
Date d'inscription : 28/12/2014
Age : 38
Localisation : Niort
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Merci pour cet article cher Rascar Capac ! Très intéressant et éclairant...Rascar Capac a écrit:Harmoblues a écrit:Cher Tomcat, je ne suis pas certain que les Grecs aient menti pour entrer dans l'union dont ils font partie depuis 1981...
Je pense que l'histoire de mensonge sur les chiffres n'est pas quand ils ont intégré l'UE, mais plutôt la zone euro.
Un article qui me semble explique bien l'affaire : http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/02/19/la-grece-au-bal-des-hypocrites_1308476_3214.html
Un chef d'entreprise français aurait osé truquer ses chiffres (cela ne s'est jamais vu ) de cette manière et c'est la tôle quasi directement...
Finalement, tout se résume en quelques mots : discutons puis agissons ! La deuxième partie a été oubliée depuis 2004 si j'ai bien tout compris... Il aurait été plus sain, dès le départ, d'agir comme le proposait J.P. Jouyet : "La Grèce a triché, il faut la sanctionner." J'aurais été plus précis : le gouvernement grec a triché. Il faut le sanctionner ! Quitte à mettre en tôle pour un moment les membres du gouvernement responsables de cette tricherie... L'Europe a toujours été trop molle, pros conciliante car comme l'explique bien l'article, aucun des pays membres n'est vraiment blanc/bleu...
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Sujet fort complexe et difficile qui nécessite au moins 2 bonnes heures d'explication. Aujourd'hui c'est le peuple grèc qui souffre des erreurs de leur dirigeants et des dirigeants européens passés. En fait, les européens (les dirigeants je parle) on fait le plus simple, la monnaie et la politique mais ils n'ont absolument pas fait l'Europe des peuples, des lois, de la finance, de la fiscalité... en fait rien du monde réel. La sortie de la Grèce de l'Europe sera un précédent car non prévu dans les textes.
Ensuite, le pays suivant, c'est la France qui ne gère pas ses finances mais son poids dans l'Europe est bien plus important que celui e la Grèce (environ 20% pour la France contre 2.5 % pour la Grèce).
Ensuite, le pays suivant, c'est la France qui ne gère pas ses finances mais son poids dans l'Europe est bien plus important que celui e la Grèce (environ 20% pour la France contre 2.5 % pour la Grèce).
____________________________________________________________________________________________________________________________
Blue Eyes
Blue Eyes- Tête connue
- Messages : 1039
Date d'inscription : 23/08/2013
Age : 50
Localisation : Lyon
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Personnellement je suis assez curieux, j'admire l'attitude du premier ministre grec qui laisse son peuple choisir quelle voie prendre (un peu de démocratie pour changer ... ). Ayant moi aussi des tendances anarchistes je ne suis évidemment pas un grand ami des banques mais même si la Grèce se retrouve en position de devoir payer ses dettes, la situation promet d'être, au minimum, intéressante, donc pour l'instant wait and see ... L'avantage de cette crise (comme de la majorité des crises d'ailleurs) c'est qu'elle peut amener à quelque chose de nouveau, en bien ou en mal d'ailleurs.
____________________________________________________________________________________________________________________________
"Meurent les biens/ Meurent les parents/ Et toi, tu mourras de même/ Mais je sais une chose/ qui jamais ne meurt/ Le jugement porté/ Sur chaque mort."
Havamàl (Les dits du Très-Haut)
Yvain- Hameau des hobbits
- Messages : 1637
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 30
Localisation : Paris
Re: Petite question saugrenue aux Européens
J'ai bien lu, Rascar Capac, cet article. Mais comme je suis d'une nullité parfaite en matière mathématique et donc comptable, je récidive dans mes points d'interrogation.Rascar Capac a écrit:Je pense que l'histoire de mensonge sur les chiffres n'est pas quand ils ont intégré l'UE, mais plutôt la zone euro.Harmoblues a écrit:Cher Tomcat, je ne suis pas certain que les Grecs aient menti pour entrer dans l'union dont ils font partie depuis 1981...
Un article qui me semble explique bien l'affaire : http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/02/19/la-grece-au-bal-des-hypocrites_1308476_3214.html
Je ne sais pas comment ça marche pour un pays, mais si moi (traduis, si tu veux, par le pays, en l'occurrence la Grèce) je vais voir mon gérant de banque (traduction: le FMI) pour obtenir un prêt, (traduction: une marge de crédit) le gérant me demandera de produire mon bilan (traduction: les états financiers). Si je lui présente lesdits états financiers et qu'ils lui semblent trop brouillons, , mal exposés, il me demandera de refaire mes devoirs (traduction: ?) Si je ne le fais pas, mon gérant me dira qu'il me refuse le prêt (traduction: ??) Et si, malgré tout, il m'accorde le prêt, sachant que mes états financiers sont erronés, suis-je LE coupable ou s'il n'a pas lui aussi sa part de culpabilité (traduction: ???)...
Je cogite, je cogite, et plus je le fais, plus je me dis que s'il y a anguille sous roche, ce n'est pas davantage clair de la part du FMI que de la Grèce. Et, d'une façon ou de l'autre, ce sera encore le peuple qui sera le pigeon plumé. Et pourquoi ne pourrait-il pas être servi comme un faisan, avec tout son plumage?
Décidément, j'eus mieux fait de me taire.
____________________________________________________________________________________________________________________________
La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Petite question saugrenue aux Européens
L'exemple de l'islande est à méditer....
____________________________________________________________________________________________________________________________
Boutique Tomcat-Créations
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Tout à fait Tomcat, j'aime bien leur manière de procéder en la matière !
____________________________________________________________________________________________________________________________
"Meurent les biens/ Meurent les parents/ Et toi, tu mourras de même/ Mais je sais une chose/ qui jamais ne meurt/ Le jugement porté/ Sur chaque mort."
Havamàl (Les dits du Très-Haut)
Yvain- Hameau des hobbits
- Messages : 1637
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 30
Localisation : Paris
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Le Passeur a écrit:J'ai bien lu, Rascar Capac, cet article. Mais comme je suis d'une nullité parfaite en matière mathématique et donc comptable, je récidive dans mes points d'interrogation.Rascar Capac a écrit:Je pense que l'histoire de mensonge sur les chiffres n'est pas quand ils ont intégré l'UE, mais plutôt la zone euro.Harmoblues a écrit:Cher Tomcat, je ne suis pas certain que les Grecs aient menti pour entrer dans l'union dont ils font partie depuis 1981...
Un article qui me semble explique bien l'affaire : http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/02/19/la-grece-au-bal-des-hypocrites_1308476_3214.html
Je ne sais pas comment ça marche pour un pays, mais si moi (traduis, si tu veux, par le pays, en l'occurrence la Grèce) je vais voir mon gérant de banque (traduction: le FMI) pour obtenir un prêt, (traduction: une marge de crédit) le gérant me demandera de produire mon bilan (traduction: les états financiers). Si je lui présente lesdits états financiers et qu'ils lui semblent trop brouillons, , mal exposés, il me demandera de refaire mes devoirs (traduction: ?) Si je ne le fais pas, mon gérant me dira qu'il me refuse le prêt (traduction: ??) Et si, malgré tout, il m'accorde le prêt, sachant que mes états financiers sont erronés, suis-je LE coupable ou s'il n'a pas lui aussi sa part de culpabilité (traduction: ???)...
Je cogite, je cogite, et plus je le fais, plus je me dis que s'il y a anguille sous roche, ce n'est pas davantage clair de la part du FMI que de la Grèce. Et, d'une façon ou de l'autre, ce sera encore le peuple qui sera le pigeon plumé. Et pourquoi ne pourrait-il pas être servi comme un faisan, avec tout son plumage?
Décidément, j'eus mieux fait de me taire.
En fait je suis pas un spécialiste de la crise grecque, et je sais pas si mon avis vaut quelque chose.
Ce que je me dis c'est que c'est une crise économique, mais géré par des politiques, et on sait tous que la politique c'est magouille et compagnie ! (cette expression est bateau, mais y'a surement un fond de vrai)
Donc dans cette affaire je pense que tout le monde est coupable.
Le peuple Grecque qui depuis des décennie à fait de la fraude fiscale un sport national, et qui est en partie responsable du fait que l'économie grecque n'a jamais été très solide.
Le gouvernement Grecque qui a tout fait pour rentrer dans la zone Euro, quitte à jouer avec les chiffres.
Les autres qui ont continuer à prêter à la Grèce, en connaissance de cause.
Le problème c'est que maintenant tout le monde se rejette la balle !
____________________________________________________________________________________________________________________________
Knick-knack paddy whack, c’est Rascar Capac
Rascar Capac- Tête connue
- Messages : 1778
Date d'inscription : 28/12/2014
Age : 38
Localisation : Niort
Re: Petite question saugrenue aux Européens
L’écologie humaine est inséparable de la notion de bien commun, un principe qui joue un rôle central et unificateur dans l’éthique sociale. C’est « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ».
Je n'ai pas d'avis juridique ni financier sur la question de la Grèce, mais je rejoins la réalité humaine présentée en souffle bref par Munch.
La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie. Aujourd’hui, en pensant au bien commun, nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine. Sauver les banques à tout prix, en en faisant payer le prix à la population, sans la ferme décision de revoir et de réformer le système dans son ensemble, réaffirme une emprise absolue des finances qui n’a pas d’avenir et qui pourra seulement générer de nouvelles crises après une longue, couteuse et apparente guérison. Et tout cela contre toute considération des richesses humaines non quantifiables : arts, cultures...
Désolé Gervais de n'avoir pas vraiment répondu à tes questions... mais je ne peux dire mieux.
Je n'ai pas d'avis juridique ni financier sur la question de la Grèce, mais je rejoins la réalité humaine présentée en souffle bref par Munch.
La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie. Aujourd’hui, en pensant au bien commun, nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine. Sauver les banques à tout prix, en en faisant payer le prix à la population, sans la ferme décision de revoir et de réformer le système dans son ensemble, réaffirme une emprise absolue des finances qui n’a pas d’avenir et qui pourra seulement générer de nouvelles crises après une longue, couteuse et apparente guérison. Et tout cela contre toute considération des richesses humaines non quantifiables : arts, cultures...
Désolé Gervais de n'avoir pas vraiment répondu à tes questions... mais je ne peux dire mieux.
____________________________________________________________________________________________________________________________
Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Tu ne peux dire mieux, mais tu l'as fait superbement, à tel point que moi qui ne savais comment mettre mes écrits en place pour exprimer mes idées je me retrouve complètement dans les tiennes !
Invité- Invité
Re: Petite question saugrenue aux Européens
A longueur de journées, on nous répète qu'un seul chemin est possible, que les Européens, notamment ceux du sud doivent faire des efforts. J'ai même entendu un économiste dire que l'Espagne allait mieux et allait dans le bon sens. 52% des moins de 25 ans au chômage : super!!!!! La politique ? il n'y en a plus, la finance dirige le monde.
L'Allemagne ? un exemple, temps partiel, énormément de femmes qui ne bossent pas, une population tellement vieillissante qu'ils sont obligés d'aller chercher leur main d'oeuvre ailleurs, mais pour des salaires minables.
Voilà ce qu'est l'Europe, une monnaie commune et rien d'autre, aucune harmonisation, et on voudrait que ça marche : Foutaise. Que l'on me comprenne bien, je ne suis pas anti Européen, mais l'Europe que l'on nous impose, je n'en veux pas
L'Allemagne ? un exemple, temps partiel, énormément de femmes qui ne bossent pas, une population tellement vieillissante qu'ils sont obligés d'aller chercher leur main d'oeuvre ailleurs, mais pour des salaires minables.
Voilà ce qu'est l'Europe, une monnaie commune et rien d'autre, aucune harmonisation, et on voudrait que ça marche : Foutaise. Que l'on me comprenne bien, je ne suis pas anti Européen, mais l'Europe que l'on nous impose, je n'en veux pas
Invité- Invité
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Brunaros a écrit:A longueur de journées, on nous répète qu'un seul chemin est possible, que les Européens, notamment ceux du sud doivent faire des efforts.
L'artillerie de manipulation lourde est de sortie, et c'est assez ostentatoire.
____________________________________________________________________________________________________________________________
Mais ce n'est que mon petit avis, et encore, j'suis bourré.
Munch- Clan des anglais
- Messages : 2885
Date d'inscription : 11/02/2014
Localisation : Toulouse
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Munch a écrit:Brunaros a écrit:A longueur de journées, on nous répète qu'un seul chemin est possible, que les Européens, notamment ceux du sud doivent faire des efforts.
L'artillerie de manipulation lourde est de sortie, et c'est assez ostentatoire.
+1
Et +1 aussi pour la méditation à faire sur la situation Islandaise...
Je suis à la fois très septique, et curieux sur les événements à venir. En tout cas le non semble l'emporter pour le peuple grec ce soir.
Je me souviens d'un reportage sur ARTE, diffusé il y a quelques mois, qui traitait de la puissance de la Troïka, et des obligations insensées, et des actes des fois complètement illégaux qui étaient menés à l'encontre du gouvernement grec afin de l'affamer encore plus, aberrant. Celui-ci doit sûrement se trouver sur la toile, si cela en intéresse l'un ou l'autre.
mrwipe- Tête connue
- Messages : 1321
Date d'inscription : 14/05/2014
Age : 31
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Pauvre déesse et pauvre Europe
Me voilà ruiné comme Athènes
____________________________________________________________________________________________________________________________
Mais ce n'est que mon petit avis, et encore, j'suis bourré.
Munch- Clan des anglais
- Messages : 2885
Date d'inscription : 11/02/2014
Localisation : Toulouse
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Cher "Le Passeur" je serai bref comme tout bon militaire à la retraite que je suis... Notre camarade Harmoblues à fort bien résumé la situation à savoir : La Grèce est à la fois fautive de sa situation et a été piégée par Bruxelles et le FMI. Alimentée en Euros, elle a vécu, comme beaucoup de pays méditerranéens, à crédit et sans compter. Aujourd'hui, les créanciers qui courent après l'argent, réclament leurs dus alors qu'ils sont en grande partie responsables de cette situation.
Mais pire encore quant on sait que l' église Orthodoxe grecque et qui plus est les fameux armateurs grecs ne sont nullement taxés par leur pays on comprend beaucoup mieux la situation !!!
C'est une fois de plus lamentable
Mais pire encore quant on sait que l' église Orthodoxe grecque et qui plus est les fameux armateurs grecs ne sont nullement taxés par leur pays on comprend beaucoup mieux la situation !!!
C'est une fois de plus lamentable
____________________________________________________________________________________________________________________________
"Mir wölle bleiwe wat mir sin"
Eifelbauer- Habitant récent
- Messages : 407
Date d'inscription : 15/10/2014
Age : 72
Localisation : Belgique
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Mon cher Eifelbauer, que les armateurs grecs trouvent moyen de ne pas payer de taxes ne me surprend guère.
J'ai souvenir de Paul Martin ministre des finances au Canada, il y a quelques années, qui demandait aux armateurs canadiens de payer leur part eux aussi. Le hic (parce qu'il y en a bien un), c'est que ledit ministre des Finances était lui-même armateur d'une assez importante flotte (la Canada Steamship Lines), laquelle battait (et jusqu'à preuve du contraire bat toujours) pavillon de complaisance, précisément pour éviter d'avoir à payer des taxes au Canada. Plus tard, il est devenu premier ministre du Canada, continuant de battre pavillon de complaisance. De là à dire que le Canada battait lui-même pavillon de complaisance :p Alors quand la main droite se fout de ce que fait la main gauche...
J'ai souvenir de Paul Martin ministre des finances au Canada, il y a quelques années, qui demandait aux armateurs canadiens de payer leur part eux aussi. Le hic (parce qu'il y en a bien un), c'est que ledit ministre des Finances était lui-même armateur d'une assez importante flotte (la Canada Steamship Lines), laquelle battait (et jusqu'à preuve du contraire bat toujours) pavillon de complaisance, précisément pour éviter d'avoir à payer des taxes au Canada. Plus tard, il est devenu premier ministre du Canada, continuant de battre pavillon de complaisance. De là à dire que le Canada battait lui-même pavillon de complaisance :p Alors quand la main droite se fout de ce que fait la main gauche...
____________________________________________________________________________________________________________________________
La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Voir les questions européennes au travers du seul prisme financier revient à considérer, par exemple, une famille qu'au travers du prisme de la solidarité.
C'est essentiel, je le conçois, d'articuler dans ce débat le dialogue sur la question financière mais que l'on soit dirigés ou non par des banquiers, la réflexion identitaire qu'impose la question grecque va au delà de ce matérialisme navrant, teinté d'une croyance ridicule née de l'argent et qui bafoue, en l’occurrence, un bagage culturel, un patrimoine essentiel de l'Europe, le passé et l'avenir au profit d'une illusion sur le présent. Tout comme il est judicieux de considérer sa propre culture en tant qu'individu dans sa recherche identitaire, il est nécessaire pour que l'Europe se dirige vers un meilleur discernement et une responsabilité plus honorable de ne pas omettre vulgairement la question même de l'identité européenne.
N'oublions pas que la civilisation gréco-romaine est le berceau de la civilisation occidentale. N'oublions pas que la plus grande violence faite à l'Homme moderne provient de la volonté de normalisation déracinée et rationalisante qui se véhicule par la question de l'argent et de son importance surévaluée.
La première fois que le terme « Europe » est mentionné par écrit en tant que continent, c'est vers -590 J.-C., par Hésiode, dans sa Théogonie. Dans son acception géographique, le mot a d'abord désigné la Grèce continentale.
Dans l'Antiquité, les Grecs donnent un premier sens politique au mot Europe lors des guerres avec l'empire perse. Selon Jacqueline de Romilly, "la victoire de Salamine a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie (...) les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre." Eschyle, dans sa tragédie Les Perses a bien mis en valeur comme Hérodote une donnée fondamentale : "Les grecs se régissent eux-mêmes et n'obéissent qu'a une loi tandis que les peuples asiatiques sont soumis à l'arbitraire d'un homme." Il y a là une force que l'on néglige en nos temps de décadence, la force d'une éthique, d'une identité et d'un passé, tout cela qui se retrouve dans un terme bafoué par nos propres pieds d'Européens, la responsabilité.
À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique ».
L'héritage culturel grec, le droit romain et l'unité chrétienne sont conçues par Paul Valéry comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich. Il trouve aussi le soutien de Louis Loucheur et Aristide Briand (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement).
Certains acteurs de la guerre froide, comme l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), ont survécu à la chute du Mur en s’inventant d’autres monstres à détruire sur d’autres continents. Les institutions européennes ont elles aussi redéfini leur adversaire. La paix et la stabilité dont elles se gargarisent réclament dorénavant à leurs yeux la neutralisation politique des populations et la destruction des outils de souveraineté nationale dont celles-ci disposent encore.
Je pense pour ma part qu’une Europe saine est avant tout une Europe unie par la considération de ce qui fonde sa culture, sa richesse, et cette culture européenne composée des fibres de plus de deux cent micro-cultures, s’il reste une perspective de long terme, doit continuer d’inspirer l'identité européenne et ré-enchanter un projet d’unification du continent, aujourd’hui confisqué aux peuples d’Europe par une question dangereusement réduite à un problème de porte-feuille. La crise grecque dévoile le fonctionnement de l’Union européenne, elle montre le refus de se considérer dans ce qui uni mais le fait par et à travers ce qui nous déchire.
C'est essentiel, je le conçois, d'articuler dans ce débat le dialogue sur la question financière mais que l'on soit dirigés ou non par des banquiers, la réflexion identitaire qu'impose la question grecque va au delà de ce matérialisme navrant, teinté d'une croyance ridicule née de l'argent et qui bafoue, en l’occurrence, un bagage culturel, un patrimoine essentiel de l'Europe, le passé et l'avenir au profit d'une illusion sur le présent. Tout comme il est judicieux de considérer sa propre culture en tant qu'individu dans sa recherche identitaire, il est nécessaire pour que l'Europe se dirige vers un meilleur discernement et une responsabilité plus honorable de ne pas omettre vulgairement la question même de l'identité européenne.
N'oublions pas que la civilisation gréco-romaine est le berceau de la civilisation occidentale. N'oublions pas que la plus grande violence faite à l'Homme moderne provient de la volonté de normalisation déracinée et rationalisante qui se véhicule par la question de l'argent et de son importance surévaluée.
La première fois que le terme « Europe » est mentionné par écrit en tant que continent, c'est vers -590 J.-C., par Hésiode, dans sa Théogonie. Dans son acception géographique, le mot a d'abord désigné la Grèce continentale.
Dans l'Antiquité, les Grecs donnent un premier sens politique au mot Europe lors des guerres avec l'empire perse. Selon Jacqueline de Romilly, "la victoire de Salamine a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie (...) les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre." Eschyle, dans sa tragédie Les Perses a bien mis en valeur comme Hérodote une donnée fondamentale : "Les grecs se régissent eux-mêmes et n'obéissent qu'a une loi tandis que les peuples asiatiques sont soumis à l'arbitraire d'un homme." Il y a là une force que l'on néglige en nos temps de décadence, la force d'une éthique, d'une identité et d'un passé, tout cela qui se retrouve dans un terme bafoué par nos propres pieds d'Européens, la responsabilité.
Penser et construire l’Europe (1919-1992), Bréal, coll. « Amphi », 14 novembre 2007 a écrit:
Avec plus de 720 millions d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour 4,3 millions d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de langues. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : 128 langues et dialectes ont des racines indo-européennes ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.
Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français, l'espagnol et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent 35 langues officielles, enrichies de 225 langues secondaires non officielles.
À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique ».
L'héritage culturel grec, le droit romain et l'unité chrétienne sont conçues par Paul Valéry comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich. Il trouve aussi le soutien de Louis Loucheur et Aristide Briand (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement).
Certains acteurs de la guerre froide, comme l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), ont survécu à la chute du Mur en s’inventant d’autres monstres à détruire sur d’autres continents. Les institutions européennes ont elles aussi redéfini leur adversaire. La paix et la stabilité dont elles se gargarisent réclament dorénavant à leurs yeux la neutralisation politique des populations et la destruction des outils de souveraineté nationale dont celles-ci disposent encore.
Je pense pour ma part qu’une Europe saine est avant tout une Europe unie par la considération de ce qui fonde sa culture, sa richesse, et cette culture européenne composée des fibres de plus de deux cent micro-cultures, s’il reste une perspective de long terme, doit continuer d’inspirer l'identité européenne et ré-enchanter un projet d’unification du continent, aujourd’hui confisqué aux peuples d’Europe par une question dangereusement réduite à un problème de porte-feuille. La crise grecque dévoile le fonctionnement de l’Union européenne, elle montre le refus de se considérer dans ce qui uni mais le fait par et à travers ce qui nous déchire.
____________________________________________________________________________________________________________________________
Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Petite question saugrenue aux Européens
Demosthène a écrit:Voir les questions européennes au travers du seul prisme financier revient à considérer, par exemple, une famille qu'au travers du prisme de la solidarité.
C'est essentiel, je le conçois, d'articuler dans ce débat le dialogue sur la question financière mais que l'on soit dirigés ou non par des banquiers, la réflexion identitaire qu'impose la question grecque va au delà de ce matérialisme navrant, teinté d'une croyance ridicule née de l'argent et qui bafoue, en l’occurrence, un bagage culturel, un patrimoine essentiel de l'Europe, le passé et l'avenir au profit d'une illusion sur le présent. Tout comme il est judicieux de considérer sa propre culture en tant qu'individu dans sa recherche identitaire, il est nécessaire pour que l'Europe se dirige vers un meilleur discernement et une responsabilité plus honorable de ne pas omettre vulgairement la question même de l'identité européenne.
N'oublions pas que la civilisation gréco-romaine est le berceau de la civilisation occidentale. N'oublions pas que la plus grande violence faite à l'Homme moderne provient de la volonté de normalisation déracinée et rationalisante qui se véhicule par la question de l'argent et de son importance surévaluée.
La première fois que le terme « Europe » est mentionné par écrit en tant que continent, c'est vers -590 J.-C., par Hésiode, dans sa Théogonie. Dans son acception géographique, le mot a d'abord désigné la Grèce continentale.
Dans l'Antiquité, les Grecs donnent un premier sens politique au mot Europe lors des guerres avec l'empire perse. Selon Jacqueline de Romilly, "la victoire de Salamine a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie (...) les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre." Eschyle, dans sa tragédie Les Perses a bien mis en valeur comme Hérodote une donnée fondamentale : "Les grecs se régissent eux-mêmes et n'obéissent qu'a une loi tandis que les peuples asiatiques sont soumis à l'arbitraire d'un homme." Il y a là une force que l'on néglige en nos temps de décadence, la force d'une éthique, d'une identité et d'un passé, tout cela qui se retrouve dans un terme bafoué par nos propres pieds d'Européens, la responsabilité.Penser et construire l’Europe (1919-1992), Bréal, coll. « Amphi », 14 novembre 2007 a écrit:
Avec plus de 720 millions d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour 4,3 millions d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de langues. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : 128 langues et dialectes ont des racines indo-européennes ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.
Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français, l'espagnol et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent 35 langues officielles, enrichies de 225 langues secondaires non officielles.
À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique ».
L'héritage culturel grec, le droit romain et l'unité chrétienne sont conçues par Paul Valéry comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich. Il trouve aussi le soutien de Louis Loucheur et Aristide Briand (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement).
Certains acteurs de la guerre froide, comme l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), ont survécu à la chute du Mur en s’inventant d’autres monstres à détruire sur d’autres continents. Les institutions européennes ont elles aussi redéfini leur adversaire. La paix et la stabilité dont elles se gargarisent réclament dorénavant à leurs yeux la neutralisation politique des populations et la destruction des outils de souveraineté nationale dont celles-ci disposent encore.
Je pense pour ma part qu’une Europe saine est avant tout une Europe unie par la considération de ce qui fonde sa culture, sa richesse, et cette culture européenne composée des fibres de plus de deux cent micro-cultures, s’il reste une perspective de long terme, doit continuer d’inspirer l'identité européenne et ré-enchanter un projet d’unification du continent, aujourd’hui confisqué aux peuples d’Europe par une question dangereusement réduite à un problème de porte-feuille. La crise grecque dévoile le fonctionnement de l’Union européenne, elle montre le refus de se considérer dans ce qui uni mais le fait par et à travers ce qui nous déchire.
Je partage ta réflexion.
Concernant Paul Valery
"L'héritage culturel grec, le droit romain et l'unité chrétienne sont conçues par Paul Valéry comme les trois piliers de l'Europe"
N'oublions pas qu'il a mis en garde :
"« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »
Et c'est vrai que la civilisation européenne semble un peut à bout de souffle en ce moment, très matérialiste elle semble s'endormir dans un nihilisme confortable.
Contrairement à l'Inde ou la Chine qui sont des blocs en pleine expansion, nous marquons le pas.
Invité- Invité
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Salutations de Beezone
» petite question
» petite question indiscrète
» Petite question sur Dunhill
» Petite question de prospection
» petite question
» petite question indiscrète
» Petite question sur Dunhill
» Petite question de prospection
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum